Synopsis: Jabez Stone, un fermier malchanceux passe un pacte avec le diable, qui lui promet sept années de prospérité en échange de son âme. Lorsque Stone commence à éprouver des remords, Edward Arnold, un homme politique brillant, vient à son secours.
La fiche du Disque
Le film
Les bonus
Ce film appartient à l’ordre d’une cinémathèque et semble plus à la portée du cinéphile que du spectateur lambda. Nulle discrimination ici bas : j’appelle le plus grand nombre à le découvrir, pour l’histoire qu’il véhicule au cœur de l’histoire du cinéma mondial.
On connaît plus ou moins, le mythe de Faust et sa célèbre damnation. C’est le thème du film de William Dieterle, revu et corrigé par l’œil américain de cet allemand exilé aux USA, qui a toujours marqué son cinéma d’un engagement sans faille. Il imagine son aventure dans le New Hampshire au XIXe siècle, où le diable sous les traits de M. Scratch porte son intérêt maléfique sur Jabez Stone.(James Craig) Accablé de dettes, ce fermier accepte de lui vendre son âme contre un contrat d’exception de sept ans et de l’or à volonté. La chance sourit à Stone.
C’est simple comme bonjour et le décor posé dans des studios qui sentent le studio et le carton pâte (nous sommes en 1940) renforce la naïveté du propos initial, avec cette histoire qui débute comme une gentille fable, un rien désuète et qui par un tour de manivelle vous emporte au cœur d’un drame social et universel. Sur fond de misère paysanne, de sourdes révoltes, et de manigances politiques, William Dieterle hausse magnifiquement le ton, et mélange la poésie du fantastique à un expressionnisme vibrant.
Le bonheur n’est qu’apparence pour ce nouveau riche qui après avoir un temps prêté son argent devient plus cupide que l’usurier du village. Il n’y a rien de démonstratif, ni d’excessif dans la mise en scène de l’arrogance institutionnalisée ; elle coule de source au fur et à mesure que le diable (Walter Huston), et sa fille ( la française Simone Simon) , s’acharnent sur le « malheureux ».
C’est alors que le Daniel Webster du titre (Edward Arnold) peut intervenir : sénateur, défenseur de l’Union et brillant orateur, il est aussi capable, dit-on, de jouter avec le diable… La défense de la veuve et de l’orphelin (Stone vit maintenant avec la fille de Scratch) et d’un système économique vieux comme le monde. Où la prospérité des illusions bénéficient toujours aux nantis. Ce monde pernicieux, Dieterle l’évoque au cœur d’un « mauvais » conte de fée. Le diable a beau être rigolard, il est terriblement dangereux.Voyez sa tête…
LES SUPPLÉMENTS
- Un humaniste à Hollywood (24 mn). Hervé Dumont, auteur de « William Dieterle : un humaniste au pays du cinéma » présente le réalisateur allemand qui devant la menace nazie, et bien que n’ayant rien à craindre, préfère s’exiler aux USA, où quelques années plus tard il sera placé sur la liste grise en raison de ses sympathies marxistes. Il évoque aussi la naissance de « The Devil and Daniel Webster » présenté ici dans sa version intégrale de 102 minutes.
- « The Devil and Daniel Webster », version radiophonique. (1938 – N&B – 30 mn). Une mise en images de la version radiophonique adaptée de la nouvelle originale, avec une partition de Bernard Herrmann !
- « Screen directors playhouse – One against many » de William Dieterle.. Il s’agit d’une émission télévisée qui permettait aux grands réalisateurs de présenter de petits films à partir d’histoires commandées. Ici Dieterle évoque une épidémie de fièvre aphteuse qui décime le bétail de Californie. Mais les fermiers s’opposent à ses conclusions : l’abattage de tous les troupeaux. C’était en 1956 !….
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