« Sur mes lèvres » de Jacques Audiard. Critique dvd

- Durée ‏ : ‎ 1 heure et 59 minutes
- Dvd‏ : ‎ 26 mars 2025
- Acteurs ‏ : ‎ Emmanuelle Devos, Vincent Cassel, Olivier Gourmet, Olivier Perrier, Olivia Bonamy
- Studio ‏ : ‎ Pathé
- César 2002, meilleur scénario ( Jacques Audiard et Tonino Belacquista), Emmanuelle Devos, meilleure actrice, Pascal Vilard, Cyril Holtz et Marc – Antoine Beldent pour le son
- Le film et les bonus :
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article

Sept ans après son premier long-métrage, «Regarde les hommes tomber » , Jacques Audiard,réalisateur et scénariste, n’a plus besoin du père. « Sur mes lèvres », son troisième film achève de parapher une identité cinématographique totalement originale et indépendante.

Il a gagné en maturité, c’est une évidence, quand on voit désormais cette manière de raconter plusieurs histoires tout en conservant un coup d’œil aussi pertinent sur ses personnages.

Paul Angéli, le plus emblématique d’entre eux a les traits de Vincent Cassel, rebelle et mal à l’aise dans une société qui le rejette.Pour se réinsérer,après avoir purgé une peine de prison, il accepte d’être l’assistant de la secrétaire d’une importante agence immobilière.

Elle fait partie des meubles, et plus personne ne remarque son physique ingrat, doublé d’une surdité. Emmanuelle Devos tient dans le personnage de Carla l’un des premiers grands rôles de sa jeune carrière.

Elle est tour à tour saisissante de candeur, de tristesse et de solitude jusqu’au jour où son adjoint cambrioleur lui propose d’utiliser sa technique de lecture sur les lèvres, afin de doubler un gang. Une première manipulation qui en entraînera bien d’autres dans cette aventure que le cinéaste prend le temps de nous raconter pendant près de deux heures, très posément.

.Où l’on voit subrepticement se dessiner les règles d’un jeu bien connu des scénaristes (le chat et la souris), sauf que cette fois les rôles s’inversent au fur et à mesure que la tension incline le plan échafaudé par Angéli.

Relativement sage jusqu’alors Jacques Audiard rythme nerveusement sa mise en scène, dans laquelle un troisième individu peu recommandable vient se perdre avec superbe. Olivier Gourmet , patron d’une boîte de nuit, pour qui Angéli reprend du service afin de payer ses dettes.

C’est la dernière branche d’une trilogie savamment édifiée par l’auteur et son co-scénariste, Tonino Benacquista, sur une trame du quotidien désabusé. Il faut alors se ressaisir, nous dit Audiard coûte que coûte, et même au prix le plus fort. Masson (Olivier Perrier ) chargé du suivi de la réinsertion d’Angéli en connaît déjà le montant…

LES SUPPLEMENTS

Entretiens autour du film avec Mathieu Vadepied, chef opérateur

« On ne va pas répéter ce que l’on sait faire, on va essayer d’inventer des choses, vers un cinéma qui retrouve des sensations pures »

…Tonino Benacquista, co scénariste- « Jacques c’est un joueur de fond de cour, patient, précis, et moi n’ayant pas son expérience, je montais plus facilement à la volée, j’essayais de marquer des points, et lui me disait ah non là ça ne va pas ».

… Jacques Audiard – « Déprimant de tourner quelque chose que vous savez en tournant voué à l’échec (…). Des scènes entières à la poubelle, le montage a beaucoup bougé ».« Mais j’ai réalisé sur ce tournage que je pouvais faire jouer des comédiens, en leur donnant peu de choses, il faut qu’ils soient très bons , on peut donner à Emmanuelle un texte sur une feuille de cigarette et elle part aussitôt »

Scènes inédites-Le kebab – La cuisine – La confession de Masson ( deux plans )- Billet d’avion- Dans l’avion- Une autre fin possible
Interview de Tonino Benacquista, co scénariste-Première participation avec Jacques Audiard . « Avec lui, le scénario doit répondre à toutes les questions. Une exigence qu’il tient jusqu’au bout, d’autant plus qu’ensuite il est aussi le réalisateur ».

Des modèles pour créer les personnages ? « Les références sont constantes au cours de l’écriture, des images apparaissent, on essaie de singulariser, je ne pensais pas à des acteurs en particulier ».

« Au montage on s’aperçoit que l’histoire principale suffisait à elle-même et que l’on n’avait pas forcément besoin de tout ce qui l’entourait il a alors fallu chercher des contre-points ».

Interview d’Alexandre Desplat, compositeur-Jacques Audiard avait-il une idée sur la musique ? -Comment appréhender l’adaptation du thème du silence dans la composition musicale ? Et plus particulièrement le silence du personnage d’Emmanuelle Devos condamné à la surdité ?

La manière dont il a fallu équilibrer entre les moments de grandes tensions, et les plages plus sentimentales-Très inspiré par certaines scènes ( la pose de l’appareil auditif… ) et l’énergie déployée par le personnage de Vincent Cassel

Review Overview

Le film

Les bonus

Toujours porté par des acteurs qui semblent transcendés par sa caméra, Jacques Audiard mène sur tous les tons une histoire d'arnaque ,plutôt originale, tout en visant le côté social d'une telle situation . On ne naît pas truand, on le devient que l'on soit promoteur immobilier ou patron de boîte de nuit.Ou la naissance d'un film noir, à la française.

Avis Bonus

AVIS BONUS Beaucoup d’entretiens, des interviews, des scènes inédites, tout cela est très intéressant

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