Synopsis: Robbie, un adolescent de 14 ans, nourrit secrètement l'espoir de réunir la famille qu'il n'a jamais connue.Délaissé par sa mère et de père inconnu, il veille au quotidien sur Fess son jeune demi-frère.Un jour, leur grand frère Lucas est de retour à la maison.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Summertime ? Il y a déjà cette ambiance autour d’un patelin du Mississipi où deux frangins attaquent des champs de blé et leurs ballots. Ils rêvent d’être des super-héros, en attendant que leur maman revienne à la maison. Sous son air bourru de chipeur de première, Robbie prend très soin de son petit-frère, qui se gave d’ice cream et de soda.
Robbie, c’est un grand gamin voyou, mais d’une totale tendresse, et le cœur sur la main envers ceux qu’il aime, et qui ne lui font pas de mal.
Plein de bonne volonté, l’ado est prêt à tout pour s’en sortir et faire vivre sa petite famille dont une grand-mère en lévitation totale et le frère aîné qui de temps en temps revient à la maison, histoire de glander.
Matthew Gordon nous parle là d’une Amérique un peu en dehors des clous, mais qui vit tous ses moments de liberté avec une parfaite inconscience. Elle laisse venir le temps, respire l’odeur des champs de coton voisins, et de l’eau qui croupit dans la mare, tout aussi proche.
Une complainte blues s’égrène ainsi au fil du courant, et des tensions, toujours moderato, entre les adultes et les ados, les filles et les garçons, le petit frère et l’aîné, tête à claques de première. Gordon ne s’appesantit jamais, préfère l’ellipse à la démonstration, avec des sauts de puce qui se jouent du temps.
Malgré la gravité du propos, c’est un film beau et léger sur la quête de la mère et de l’identité, que des comédiens, tous amateurs, transcendent avec une bonhomie naturelle. Il ya bien sûr le jeune William Ruffin qui dans les frusques et les frasques de Robbie porte quasiment le film à lui tout seul. Mais il lui faut compter aussi sur l’étonnant John Alex Nunnery, un demi-frère qui vaut bien un frère à lui tout seul. Que du beau monde !
LES SUPPLEMENTS
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Entretien avec le réalisateur (18 mn). Matthew Gordon évoque la genèse de son film autour du « rêve américain et de sa pertinence dans la société d’aujourd’hui. C’est un personnage qui peut créer de l’espoir dans sa vie désespérée, alors le spectateur le peut aussi. Qui ne désire pas sauver une famille brisée ? Il ya quelques similarités avec ce que j’ai vécu, mais je n’ai pas voulu que ce soit trop visible ». Sur le casting, Gordon explique comment il a choisi « des natifs de la région, pas de faux accents, qui jouent un rôle, mais des gens de là-bas, habités par leur personnage ».
Le casting s’est déroulé sur place, « et j’étais prêt à changer le rôle pour l’adapter à la meilleure personne que je trouvais, le film a changé en fonction des gens que je rencontrais ».
- Making of (13 mn). Bien qu’il ne soit pas sous-titré, c’est un bon making of avec de véritables scènes de tournage, des mises en place des décors…
- Le casting (2 mn)
- Court-métrage « The honeyfields » (24 mn). La trame au départ est quasiment identique à celle du film (deux frères, pas de mère…), mais la version est plus soft, plus propre en quelque sorte. A un moment l’histoire du court-métrage varie sur un penchant amoureux et l’éloigne donc complètement du sujet original. C’est aussi très bien joué, mais ce ne sont pas les jeunes comédiens du film.
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