Synopsis: Malgré toute sa bonne volonté, Jordan, propriétaire du 'Splendor', un cinéma qui marchait bien à une époque pas si lointaine, se retrouve obliger de fermer les portes de son établissement
La fiche du Disque
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Octobre 2011 ( 5 ème )
La Gaumont ressort des films d’Ettore Scola, dans une veine mineure selon moi. «Quelle heure est-il ?»,«Le voyage du capitaine Fracasse »… « Splendor » remet alors doublement les pendules à l’heure face l’énorme succès de « Cinema Paradiso » sorti le même mois.
Pas question de les mettre en concurrence, ils me conviennent assez bien tous les deux.« Splendor » est simplement un excellent film dans lequel Marcello Mastroianni, propriétaire avisé d’une salle de cinéma de village et son comparse Massimo Troisi, tout aussi remarquable en projectionniste amoureux fou de la pellicule , font la paire.
Ils tiennent la dragée haute à une histoire de fin de règne, refont le monde autour du sépia des affiches d’autrefois et des images de la nostalgie. Mais plutôt que la déprime, c’est l’optimisme qui mène la danse au cœur de ce film où la chute de rein de l’ouvreuse (Marina Vlady , mama mia !) accompagne généreusement chaque spectateur.
« L’arbre aux sabots », « Metropolis », « Armarcord, « Miracle à Milan », « Z »…. Scola ne se prive pas de faire défiler ses films fétiches, dont le petit clin d’oeil à « Jours d’amour » de Giuseppe de Santis. Marcello Mastroianni et Marina Vlady étaient déjà à l’affiche.
Mais l’heure n’est plus à la romance dans cette salle de cinéma qui va peu à peu connaître le déclin. La télévision est pointée du doigt, et dans son interview, le réalisateur dénonce à nouveau ce concurrent aussi inattendu que brutal.
Il le fait sans excès de la même manière qu’il filme des salles vides ; le larmoyant de la situation, est ailleurs, dans la solitude de ce propriétaire désemparé, ou de ce projectionniste qui défiant l’évidence croit au miracle du septième art.
Et leurs désaccords (sur l’opportunité de faire du spectacle avant chaque film, par exemple) provoquent de sublimes confrontations, rehaussées par une mise en scène qui s’en tient toujours à l’évidence. Quand le cinéma meurt, Scola lui donne encore les moyens de résister.
LE BONUS
- Interview de Ettore Scola (20 mn). Il n’y a rien de révolutionnaire dans les propos du cinéaste, mais une réflexion générale très intéressante sur le cinéma « quand il s’agissait d’une expérience collective, d’un phénomène de masse. La mort du cinéma est due à cela aussi, car après tout est devenu privé, chacun pouvait faire son cinéma chez soi. Je respecte l’évolution de la technologie, mais voilà où nous en sommes arrivés ».
Ettore Scola évoque plus particulièrement « Splendor » et la relation père fils qui s’est nouée entre les deux acteurs, « ce qui m’a donné l’idée de tourner ensuite« Quelle heure est-il ? ».
En parlant des films qui ont marqué le cinéma italien, le réalisateur ne peut s’empêcher de revenir sur la sortie simultanée avec « Cinema paradiso », « mais je n’ai pas eu le même succès » reconnaît-il bon perdant. « Ces drôles de coïncidences font partie du jeu, on était avec Tornatore, nostalgiques d’un cinéma qui était en train de disparaître ».
Review Overview
Le film
Les bonus
Un traitement tout en finesse sur la nostalgie des petites salles de cinéma qui disparaissent. Scola ne fait pas pleurer dans les chaumières, mais en compagnie de deux excellents comédiens, il pose les bases d'une civilisation en train de naître, au détriment d'une autre qui n'avait pourtant pas démérité...
Avis Bonus : Le cinéaste revient sur la concurrence de la télévision mais parle plus généralement du cinéma italien . Il le fait avec lucidité et passion .
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