Synopsis: Michael Peterson est condamné pour le meurtre de sa femme, à la prison à vie, sans preuves, sans mobile. Réalisateur oscarisé pour « Un coupable idéal », Jean-Xavier de Lestrade l'a suivi avec son avocat au cours de l’enquête et pendant le procès de 2003.De nouveaux éléments font surface en 2010 .L’enquête est rouverte.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Soupçons, la dernière chance, c’est une histoire qui commence le 9 décembre 2001. Durham, Caroline du Nord. La police découvre le corps sans vie de Kathleen Peterson, en bas de l’escalier de sa maison. On pense tout de suite à un accident. Pourtant, les soupçons se portent sur son mari Michael, romancier à succès et personnage public.
Condamné une première fois en 2003, l’homme purge sa peine et clame son innocence. Sept ans plus tard, le témoignage d’un expert, Deaver, est remis en cause. L’affaire reprend son cours, pour la tenue d’un second procès .Lestrade reprend sa caméra.
Elle est toujours aussi incisive, et d’une grande objectivité dans sa quête de vérité. De la cellule au parloir du tribunal, de la salle d’audience à l’écoute des familiers, le réalisateur réunit toutes les pièces d’un dossier aux rebondissements inattendus.
Que la fille de la victime et sa sœur prennent désormais leur distance avec la famille est à la fois compréhensible et regrettable. Car on sent une véritable union autour du père (adoptif ou biologique), une communion d’esprit qui lui permet de tenir le coup et de témoigner moralement de sa bonne foi.
La découverte de sa double vie (il est bi-sexuel) n’entache en rien l’affection que lui porte les siens, et l’accusation n’y trouve pas d’arguments à charge.
Gênée par la découverte de faux témoignages, de la part d’un expert confondu dans une autre affaire pour avoir trafiqué les résultats. David Rudolf, l’avocat de la défense, le même depuis dix ans, fournit alors de nouveaux arguments pour la tenue d’un nouveau procès.
C’est cette démarche que Lestrade ausculte au plus près du dossier et des commentaires autorisés (ceux de la famille tiennent plus de la compassion) à travers un montage exaltant sur lequel nos spécialistes des affaires criminelles télévisées devraient se pencher.
A la reconstitution, au sensationnel (par leur questionnement, leur mise en scène) Lestrade joue le factuel, les vidéos familiales, n’apportant par exemple que le supplément de vérité au cœur d’une famille soudée jusqu’au bout.
Ce qui ne lui interdit pas les interrogations, et les cas de consciences. « Il nous faut vivre avec le mystère de la mort de notre mère adoptive » dit l’une des filles « et faire confiance à notre père adoptif, dont on ne doute pas un instant de son innocence. Mais cela nous met en porte à faux ».
La caméra le retranscrit très bien, assez proche pour ne rien perdre de l’instant, assez distante pour donner au protagoniste l’impression de vivre en dehors de toute violation de leur vie privée. En dehors des interviews, tous les participants oublient très vite qu’ils sont filmés, traqués, observés. A l’issue des cinq jours d’audience, Michael Peterson est libéré sous condition. Il porte un bracelet électronique. Et attend la date de son nouveau procès.
Review Overview
Le film
Les bonus
Coupable ou non coupable, experts, contre experts, tout est passé au crible. Lestrade épluche les pièces du dossier au cours d’une enquête documentée, illustrée, fascinante, comme un bon vieux thriller. Sauf qu’ici tout n’est que réalité, et à moitié vérité : on ne sait toujours pas comment Mme Peterson a chuté dans les escaliers. Lestrade ne juge pas, il observe. Captivant.
Avis Bonus : Un long entretien avec Jean-Xavier de Lestrade qui livre ici ses sentiments sur la manière de mener l'enquête documentaire et ses réflexions personnelles.