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« Simon Werner a disparu » de Fabrice Gobert . Critique DVD

Synopsis: Mars 1992 dans une petite ville de la région parisienne. Lors d’une soirée bien arrosée, des adolescents découvrent dans la forêt un corps apparemment sans vie, enfoui dans les broussailles.

La fiche du DVD

Le film : "Simon Werner a disparu..."
De : Fabrice Gobert
Avec : Jules Pelissier, Ana Girardot
Sortie le : 02 février 2011
Distribution : Diaphana
Durée : 83 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Février 2011 ( 7 ème )

C’est un premier film, une œuvre très originale, malgré un sujet bien ordinaire, malheureusement (la disparition d’un ado)  et un traitement cinématographique désormais convenu (la même scène sous différents angles).

Mais l’œil de Fabrice Gobert ,celui de la directrice de la photographie Agnès Godard, ont su capter, de façon très personnelle,  ces instants de l’adolescence chavire dans le monde des grands, sans trop y faire attention.La disparition d’un copain, puis d’une élève de la même classe intrigue l’entourage autant qu’elle les excite. Les rumeurs tissent un fil ténu sur lequel le spectateur arrive à perdre l’équilibre.

Le comportement suspect d’un prof, l’attitude étrange d’un entraîneur de foot qui accepte de l’argent de la part d’un lycéen (mais la scène est vue de très loin) et les bisbilles entre camarades de classe, tout s’embrouille et déchaîne les passions.

En adoptant le point de vue des principaux protagonistes, chapitre après chapitre, en les confrontant sous des angles différents, les mêmes scènes s’entrecroisent et révèlent alors peu à peu ce qui paraît être la vérité, et n’est bien souvent qu’un peu de vie qui passe, un rien du quotidien  entre les flirts et les jeux vidéo.

Jusqu’au moment où toutes les pièces du puzzle enfin rassemblées donnent, à l’ensemble une cohérence artistique,  une logique thématique qui m’a un peu chagriné, le profil du scénario et sa mise en œuvre me laissant imaginer un final un peu plus surprenant.

Etonnant par contre,le comportement vestimentaire des jeunes garçons, lors d’un enterrement. Ils portent tous, sans exception, cravate et costume. Ils habitent pour la plupart dans des zones pavillonnaires de la  classe moyenne, et vivent au-dessus des préjugés sociaux de leurs parents.

Un conformisme  qui tient du détail, j’en conviens (je n’y vois aucune connotation sociologique vis à vis de l’histoire), surtout qu’en règle générale  ces jeunes comédiens et comédiennes ont bien appris leur leçon. Dont Arthur Mazet , le rôle le plus ingrat, celui de l’élève secret et renfermé, sur lequel tout le monde tombe à bras raccourci.

Ajoutez lui un père  professeur à la réputation douteuse (Serge Riaboukine , toujours aussi rare et excellent) et vous avez le tableau d’un gamin mal dans sa peau. Arthur Mazet l’interprète avec une maturité surprenante. A l’image des filles joliment emmenées par Ana Girardot , et Audrey Bastien, dont l’amitié indéfectible connaîtra elle aussi quelques coupes sombres dans cette histoire, où malgré les apparences , rien n’est vraiment simple .

Le talent du réalisateur c’est de nous le rappeler avec une simplicité feinte.

Fabrice Gobert a évité l’écueil d’une première œuvre. Les jeunes réalisateurs y mettent bien  souvent tout ce qu’ils ont envie de dire, d’écrire et de diriger. En terme vélocipédique, il en a gardé sous la pédale. Vivement le prochain tour.

 LE SUPPLEMENT

Le making of  . Le réalisateur, au milieu de quelques scènes de tournage, explique très bien ses intentions, suivies des faits dans la réalisation. «Autour d’un personnage dont la disparition fait fantasmer ses copains, je raconte une histoire en multipliant les points de vue, en les confrontant les uns aux autres .Ca aurait pu être un thriller, mais j’ai préféré le film de personnages. A la limite on peut dire qu’il y a un film par personnage, et petit à petit l’ensemble s’imbrique ».

Agnès Godard, très présente dans ce making of présente une analyse pertinente. Les comédiens expriment leur propre ressenti, notamment par rapport à la musique du groupe Sonic Youth élément fondateur du récit «Chacun d’entre eux avait écouté auparavant le morceau de musique que j’avais retenu pour les filmer » dit encore Fabrice Gobert, qui évoque en conclusion les influences qu’il a retenues pour filmer la forêt de nuit. Les amateurs de films d’horreur en seront pour leur frais. Ce décor approprié pour les frissons prend ici une toute autre ampleur. Encore bien joué !

Meilleur dvd Février 2011 ( 7 ème ) C’est un premier film, une œuvre très originale, malgré un sujet bien ordinaire, malheureusement (la disparition d’un ado)  et un traitement cinématographique désormais convenu (la même scène sous différents angles). Mais l’œil de Fabrice Gobert ,celui de la directrice de la photographie Agnès Godard, ont su capter, de façon très personnelle,  ces instants de l’adolescence chavire dans le monde des grands, sans trop y faire attention.La disparition d’un copain, puis d’une élève de la même classe intrigue l'entourage autant qu’elle les excite. Les rumeurs tissent un fil ténu sur lequel le spectateur…

Review Overview

Le film
Les bonus

Sur des éléments très classiques, et une mise en scène devenue aussi un effet cinématographique plutôt commun, Gobert réussit à nous emmener là où on ne sait pas vraiment s'il faut s'y rendre. A tel point que l'on s'attend à une chute prodigieuse. C'est le seul hic , le final est d'une platitude regrettable.

Avis Bonus : Quand les intentions d'un réalisateur se fondent dans une mise en scène ad-hoc : le making of révèle beaucoup de choses et poursuit l'aventure cinématographique de manière attrayante.

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