Accueil » Les critiques » Critiques Blu-ray » « Shotgun stories » de Jeff Nichols. Critique dvd

« Shotgun stories » de Jeff Nichols. Critique dvd

Synopsis: Dans une petite ville du sud des États-Unis, trois frères abandonnés par un père alcoolique et violent se rendent à ses funérailles. Ils font face aux enfants que le défunt a eus en secondes noces et qu’il a élevés dans l’amour. La tension monte inexorablement entre les deux fratries et la haine enfouie en eux va bientôt les submerger…

La fiche du Disque

Le film : "Shotgun Stories"
De : Jeff Nichols
Avec : Michael Shannon, Douglas Ligon
Sortie le : 6 décembre 2011
Distribution : Potemkine Films
Durée : 92 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de Disque : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Décembre 2011 ( 4 ème )

Sur le coup, on en rit. On enterre un homme digne de foi et respecté de tous, et ses trois enfants issus d’un premier mariage viennent casser la baraque. Cet homme n’était pas celui que vous croyez, dit en substance le trio. «  Il a fait comme si on n’était jamais nés ».

Ambiance et le sourire se fige. La hache de guerre est déterrée, les deux camps s’observent. Quelques escarmouches, mais rien de très méchant ; chacun retourne à ses occupations. C’est peut-être Bob Hayes le plus intéressant, le frère un peu balourd et entraîneur d’une équipe de basket à la dérive.

Auteur, scénariste et réalisateur, Jeff Nichols , s’y attache particulièrement au point de filmer quelques jolies séquences d’entraînement.

On s’éloigne du sujet ? Pas vraiment. Les autres frères ne sont jamais loin et  sur le bord du terrain, on discute. De tout et de rien, un peu à l’image de ce film qui se prélasse comme pour mieux endormir l’adversaire. Le réveil est brutal et bien que prévisible, l’uppercut est sans sursis.

Nichols qui jusque là n’avait rien d’un belliqueux garde le sang froid d’une mise en scène implacable.

Sa caméra parle pour lui , et le règlement de compte peut commencer.Si tous les coups sont permis, à commencer par la mort d’un chien, n’attendez pas le grand carnage ou des duels à la Eastwood. Le western qui se joue ici, dans le fin fond de l’Arkansas à des allures de tragédie antique.

Une fratrie contre une autre, dans le silence éloquent de la campagne de l’Arkansas

La mort entraîne la mort, l’honneur doit être sauf. Une spirale infernale que le cinéaste agite posément, conforme au profil de ces gens du sud des Etats-Unis, taiseux, mais revanchard.

Il filme, simple , juste , comme dans un roman de Carver,  les silences annonciateurs d’orages, les regards éteints qui déchirent. Un cinéma d’atmosphère, élégiaque et tranquille,  parfaitement maîtrisé pour un premier film qui lui aussi se cherche une famille. Mais le fait de n’en pas trouver est peut-être le signe d’une originalité annonciatrice d’un futur grand du cinéma américain. La relève se fait attendre.

  • Entretien avec le réalisateur (15’). Le tournage s’est effectué en 21 jours.  » Nous travaillions 12 heures par jour, 6 jours par semaine. C’était la seule solution pour que les choses se fassent. On a juste pris du retard un jour à cause de la pluie. »

Il parle de son film en général et de ses personnages en particulier, « des gens du sud que certains trouveront peut-être idiots », dit-il, « mais j’ai voulu décrire ces gens là, qui ne sont pas rustres, et les paysages qu’ils habitent, sans les clichés habituels du cinéma ».

La vengeance ? «  C’est un  thème universel que j’exploite dans un lieu bien particulier, et c’est peut-être aussi pour cette raison que le film a bien marché en dehors de nos frontières » pense-t-il encore en expliquant notamment l’absence de toute violence à l’écran. Effectivement ça nous change un peu.

Meilleur dvd Décembre 2011 ( 4 ème ) Sur le coup, on en rit. On enterre un homme digne de foi et respecté de tous, et ses trois enfants issus d’un premier mariage viennent casser la baraque. Cet homme n’était pas celui que vous croyez, dit en substance le trio. «  Il a fait comme si on n’était jamais nés ». Ambiance et le sourire se fige. La hache de guerre est déterrée, les deux camps s’observent. Quelques escarmouches, mais rien de très méchant ; chacun retourne à ses occupations. C’est peut-être Bob Hayes le plus intéressant, le frère un peu balourd et…

Review Overview

Le film
Les bonus

C’est un film peu bavard, mais très attentif aux intentions, et aux gens qui les portent. Ce jeune cinéaste sait filmer cette atmosphère où l’attente et les silences précèdent les drames, les orages. Intuitif, il transmet naturellement. Du bel art

Avis Bonus : Une courte interview du réalisateur, mais qui en dit long sur son travail. A écouter attentivement …

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma

A nouveau les grands classiques italiens sur grand écran, on ne s'en lasse pas

Laisser un commentaire