« Mafiosa » de Pierre Leccia. Critique dvd

La fiche du Disque

Le film : "Mafiosa - Saison 4 - Coffret 3 DVD"

De : Pierre Leccia

Avec : Hélène Fillières, Thierry Neuvic,Eric Fraticelli

Sortie le : 12 avril 2012

Distribution : StudioCanal

Durée : 416 minutes

Film classé : Accord parental souhaité

Nombre de Disque : 3

Sandra Paoli tue son frère, mais personne ne la soupçonne. Et tout le monde jure de le venger. L’argument ténu, est parfaitement maîtrisé par Pierre Leccia un réalisateur passé maître dans l’art de l’ambiguïté et du secret. Le mélange donne un ton particulier à cette série policière, proche du film noir. C’est toujours aussi tendu, avec les bonnes énigmes posées dans un cadre qui s’y prête parfaitement. Et le suspense va de paire. Tension maximum.

Nous sommes en pays de connaissance, et pourtant, à l’image des clans ennemis, on se méfie encore de l’un ou de l’autre, d’un traître possible ou d’un ami passé dans l’autre camp. La vendetta n’est toujours pas un vain mot, même au cœur de la famille  .Les chants corses, qui ne sont pas forcément traditionnels, s’accrochent au décor si joli et naturel que la mort qui rode s’accompagne du carillon des campaniles.

Avec un casting idoine, je prends vraiment du plaisir à cette série, qui à mon avis dépasse de loin ses concurrentes. (1)

Ainsi,  autant j’ai du mal à croire au personnage qu’incarne Claire Borotra,, dans la nouvelle série TV «  Antigone 34 » ( pas terrible selon moi ) , autant celui de Hélène Fillières, en patronne de gang mafieux, lui va comme un gant. Elle a le regard charbon, et la braise qui va avec….

(1) Je découvre en ce moment  les enquêtes du commissaire Winter sur Arte, et la manière de mener l’affaire est chaque fois bien surprenante . A suivre.

• Le making of (40 mn). On ne lésine pas sur les coulisses avec plusieurs scènes de tournage, le profil des personnages (« Hélène Fillières, elle est corse », assure un habitant) et de nombreuses interventions, dont celle de Pierre Leccia qui ne dissimule rien de son travail. Le point de vue des insulaires est aussi bienvenu, après avoir entendu  Nicolle Collet, la productrice qui eut l’idée de la série en lisant  «  Les parrains corses » de Follorou et Nouzille, journalistes au Monde. «  Toute la genèse de la voyoucratie corse s’y retrouve, et je me suis dit qu’il y avait de quoi faire quelque chose en feuilletons (…). Mais j’étais un peu inquiète que l’on associe la Corse et les voyous, il fallait rester juste. »

Sur place les autochtones ne semblent pas se plaindre du traitement de leur pays, même si l’un d’entre eux reconnaît tout sourire, qu’il préfère ne pas épiloguer sur le sujet. « C’est une fiction et ici comme ailleurs, la réalité dépasse la fiction » lui répond une habitante. Et l’emploi généré par le tournage , avec les retombées économiques font aussi partie du tableau.