Synopsis: Eric Bishop postier à Manchester, traverse une mauvaise passe. Ses deux beaux fils excellent dans des petits trafics, sa fille lui reproche de ne pas être à la hauteur et sa vie sentimentale est un désert. Malgré ses collègues postiers qui font tout pour lui redonner le sourire, rien n'y fait. Un soir, Eric s'adresse à son idole qui, du poster sur le mur de sa chambre l'observe. Que ferait à sa place le plus grand joueur de Manchester United ? Le King Cantona, peut-il l'aider à reprendre sa vie en mains.
La fiche du DVD
Le film
Les bonus
Quand on lui a dit que Cantona voulait le rencontrer Ken Loach a cru à une blague . Moi aussi .
Loach n’est pas un hooligan de première et les prestations cinématographiques de Mr Cantona ne m’ont jamais fait sauter au plafond. Et voici malgré tout ce «Looking for Eric» , belle pièce du septième art européen fidèle à l’esprit frondeur du réalisateur britannique.
Malgré son absence au palmarès Cannois il mérite d’être vu et revu , pour ses qualités artistiques et humaines . On en s’ennuie jamais ,et l’histoire de ce fan en mal d’amour est une histoire de tous les jours, parfaitement écrite par Paul Laverty . » Eric imaginait un film totalement basé sur sa relation avec les fans et je n’étais pas sûr que cela puisse fonctionner« rappelle le réalisateur qui reprend le fil des idées du footballeur pour écrire la vie d’Eric Bishop, un postier de Manchester dont l’existence part à la dérive
Ken Loach n’a pas changé d’équipe : la trame sociale qui le caractérise est bien présente et son côté supporter n’a rien du hasard . » J’aime beaucoup le football » dit-il au milieu d’un petit stade où il vient tous les dimanches encourager l’équipe locale , avec la foi du vrai supporter . » Généralement plus ils perdent, plus il faut les soutenir . Les vedettes créent des mythes qui participent à l’imaginaire collectif. La foule s’identifie à eux et Cantona est l’exemple le plus extraordinaire » .
Le cinéaste connait donc bien le terrain . C’est peut-être pourquoi , on le sent si joyeux, pour une fois , derrière sa caméra, quand il mène cette bande de sympathiques copains au cœur d’une séance de méditation ( c’est hilarant ) ou à la tête d’un commando de supporters déchaînés. De la comédie, Ken Loach en extrait le plus savoureux pour mieux regarder une fois encore l’Angleterre au fond des yeux, façon « Raining stones » . Ceux des petites gens qui se battent pour vivre au jour le jour .
Le héros Eric Bishop (Steve Evets), postier à Manchester, vit avec ses deux beaux fils qui s’occupent mollement de petits trafics. Il a quitté sa femme il y a trente ans et ne l’aperçoit que furtivement lorsqu’ils échangent la garde du bébé de leur fille . Eric est au bord du gouffre quand son idole Eric Cantona lui vient en aide.
Ca pourrait être tiré par les cheveux, mais le ton de la comédie sociale adoptée par Ken Loach libère tous les acteurs de cette introspection filmée , qui ne tient jamais en place. De l’ambiance des pubs où l’on refait le monde, tout du moins, les équipes de foot , au tragique désordre de l’adolescence, les amours vont et viennent, jusqu’à renaître en un romantique happy end .
Là encore Ken Loach se surpasse , car loin du sirupeux ou du glamour , il dit que c’est seulement la vie qui va . Une philosophie à la Cantona !
LES SUPPLEMENTS
- Entretiens avec Ken Loach et Eric Cantona ( 18 mn )
- Scènes coupées ( 12 mn )
- Documentaire sur le foot anglais ( 28 mn ). » United we stand« . Une certaine vision du jeu à travers le dépit ( et le mot est bien faible ) affiché d’un fan de Leeds apprenant que leur joueur fétiche allait rejoindre l’ennemi à Manchester. « Pour lui on faisait tous les déplacements, j’avais un abonnement et quand on reproche aux dirigeants de le laisser partir, ils nous disent que ce ne sont pas nos oignons « .
Lorsqu’ il évoque son statut de star de football , le » génie chancelant » assure que » le message n’est pas dans les mots, mais dans les actes. C’est ce qui se passait sur le terrain qui m’importait « . En écho le film nous le montre, aux instants les plus critiques, accompagnant notre héros, dans ses décisions, tel un ange gardien , conseiller , protecteur . Canto n’en fait pas trop, limite ses « apparitions » et connaît le sens de la dérision .
ces quand même bien gentil
Canto il a une autre peche
et loach j’avais jamais entendu parler