Synopsis: Boston, 1962. Une vieille femme est étranglée. Les mobiles du crime sont inexplicables. Douze autres femmes sont assassinées dans des circonstances similaires. Le procureur Bottomly est désigné pour diriger l'enquête. Un jour, Alberto DiSalvo, un modeste ouvrier, est arrêté par la Police pour avoir pénétré dans un appartement par effraction...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Split screen mot barbare,. Il signifie deux ou plusieurs images sur un même écran. Sur ce principe, Richard Fleischer remet en question les principes de la mise en scène. Il ne s’en sert pas toujours à bon escient, il en rajoute même beaucoup trop dans la première partie , avant de trouver un juste équilibre.
Pour analyser la tension au moment où le meurtrier s’apprête à accomplir son forfait, et surtout quand il est repéré dans une cage d’escalier, poursuivi par un des locataires.
Tony Curtis est l’homme de la situation. Nous voici enfin au cœur d’une action que le réalisateur peine à rythmer dans un premier volet très descriptif sur le mode opératoire de l’étrangleur. En parallèle, la classique enquête de nos policiers piétinent tout aussi classiquement.
A ce stade vous êtes prêts à tout abandonner quand, sans aucun lien dans le scénario le présumé coupable se découvre sous vos yeux, bon père de famille et mari attentionné.
Le décor change du tout au tout pour une immersion vertigineuse dans le monde de la folie, et plus particulièrement de la schizophrénie. Ce mal dont semble être atteint l’étrangleur supposé, qui lui-même ignore tout de sa double personnalité.
De l’entretien avec son médecin, à l’interrogatoire mené par le juge (mais toujours dans une enceinte psychiatrique)Fleischer donne du fil à retordre aux idées reçues.
Il appuie cette fois beaucoup sa réalisation sur le jeu des miroirs, et le dédoublement des personnages, (ça fonctionne parfaitement), il oppose à quelques scènes de violence, une réflexion sur le droit de l’aliéné dans le cadre d’une affaire criminelle. Sa responsabilité face au crime dont il est supposé être l’auteur.
Je trouve personnellement les policiers bien compréhensifs vis-à-vis d’une telle pathologie, qu’ils tentent de cerner au plus près de la personnalité du détenu et des actes odieux qui lui sont reprochés. Ecoutant avec une attention toute religieuse les avertissements du psychiatre pour qui « si vous réussissez à faire admettre “ au père tranquille ” qu’il est l’étrangleur, il perdra la raison ».
Fleischer mène cette fois les débats avec une dextérité et une fougue contagieuses. Ca vient un peu tard, mais ça ne vous lâche plus.
LES SUPPLEMENTS
- « L’écran schizophrène » par William Friedkin. (21 mn). Friedkin dit tout le bien qu’il pense du film, et dans le dithyrambe, il en rajoute peut-être un peu, mais son point de vue est éminemment intéressant à entendre. Surtout qu’il tenait à le réaliser, mais les producteurs ont préféré quelqu’un de plus aguerri.
Il en profite alors pour dire ce qu’il aurait mis en plus, comme la maladie de la gamine du tueur, ou la manière dont il s’employait à forcer les portes de ses victimes. Friedkin insiste aussi à plusieurs reprises sur l’aspect documentaire de Fleischer. Et Tony Curtis dans le rôle N ? « Un excellent contre emploi »
- « Faux nez, vrai tueur » par le fiston Mark, Richard Kline, chef opérateur et Sally Kellerman.. Celle-ci joue dans le film le rôle de la femme qui échappera aux griffes du tueur. Elle se souvient du tournage, dont parle plus en détails Richard Kline.
Après quoi, c’est toute la saga de la famille Fleischer, du grand père au petit fils qui raconte cette histoire, en se souvenant que son père voulait devenir psychiatre. Ce qui expliquera peut-être une filmographie dans laquelle « L’étrangleur de Boston » prend dès lors une autre dimension.
Richard Kline le chef opérateur évoque notamment les préparatifs (un mois et demi sur place, pour repérer tous les lieux de l’étrangleur) et la technique générale du film .On tournait déjà caméra à l’épaule, ce qui constituait quasiment, une grande première.
Review Overview
Le film
D’après un fait divers réel, Fleischer plonge dans le monde de la schizophrénie avec la réelle intention d’en cerner les effets. Une mise en scène astucieuse (jeu de miroirs, notamment) lui donne raison. Il aura fallu pour ça attendre les conclusions d’une enquête policière, qui personnellement ne m’a pas trop convaincue. Mais il faut savoir être patient…
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