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« Les désemparés » de Max Ophüls. Critique dvd

Synopsis: Lucia Harper qui vit avec ses deux enfants et son beau-père , sur la côte ouest s'oppose à la liaison que sa fille entretient avec l'escroc Ted Darby. Lors d'une entrevue entre les deux jeunes gens Darby est tué. La mère se débarrasse du corps...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les Désemparés"
De : Max Ophüls
Avec : Joan Bennett, James Mason
Sortie le : 07 avril 2010
Distribution : Carlotta Films
Durée : 78 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

Réalisé entre «Pris au piège » et «La Ronde », c’est le dernier film hollywoodien de Max Ophuls. Lutz Bacher, («  Max Ophuls in the Hollywood Studios ») estime  qu’il veut en faire son film «  le plus américain ». A l’époque, les Studios avaient tout pouvoir sur le choix du réalisateur , des comédiens et de l’équipe technique.

Fort d’une notoriété à son zénith, Max Ophuls a toujours son mot à dire, excepté sur les techniciens . Ils seront maison et de grande qualité :  Burnett Guffey à la photographie («Le prisonnier d’Alcatraz« , «Bonnie and Clyde »), et au pupitre Hans Salter.

L’entente est parfaite, «  et que bien qu’Européen, tout le monde avait envie de l’aider ». Joan Bennett retenue pour le rôle principal,n’est autre que la femme du producteur. Mais aussi une parfaite comédienne déjà remarquée pour son rôle de jolie garce dans « La rue rouge » , costume qu’elle reprend ici , de manière beaucoup plus ambiguë.

Une belle gueule d’escroc qui ne plaît pas du tout à Lucia

Lucia vit  avec ses deux enfants et son beau-père dans une belle villa de la côte Ouest à  Balboa. Son mari souvent absent, elle veille seule à la bonne organisation du foyer. Lorsque sa fille, Bea, a une liaison avec l’escroc Ted Darby, elle lui ordonne d’y mettre fin. Quand les deux jeunes gens se retrouvent, l’entrevue tourne au drame. Darby est tué. Lucia se débarrasse du corps…

Un film noir comme on n’en fait plus aujourd’hui. Un noir et blanc caractéristique, une intrigue serrée au possible dans un univers inhabituel pour un tel scénario. Une famille respectable, une femme au dessus de tout soupçon , qui face à l’adversité se révèle tout autre.

Victime expiatoire d’un crime qu’elle n’a pas commis, ou alors par procuration, Joan Bennett est confrontée à un maître chanteur qui va se laisser prendre à son charme. Une femme fatale, peut-être,  une femme déchirée par sa conscience et victime de son rang social.

Les rôles sont inversés et Ophuls brouille non pas les pistes ( la voie est toute tracée et ça ne l’intéresse pas ) mais plutôt les sentiments . James Mason dans la peau du méchant ne contrôle plus rien et l’amour qu’il porte sincèrement à sa victime l’emportera loin d’elle. Dans cette mise en scène en trompe l’œil, ce mélo qui ne dit pas son nom , le spectateur est lui aussi tombé dans le piège. Personnellement ça me ravit .

LES BONUS

  • «  Faire un film américain » ( 42 mn ). Une rencontre passionnante avec Lutz Bacher qui connaît bien le travail de Max Ophuls. Pour «  Les désemparés » il reprend plusieurs scènes , qu’il commente d’un point de vue technique et historique. Un seul exemple édifiant avec une scène prévue pour quinze plans et qu’Ophuls réussira à tourner en un seul plan séquence. On la voit, on la revoit, c’est formidable. C’est bien l’histoire du film qui passe ici à travers celle du tournage, son esprit et le regard des américains sur cet européen qui leur en impose.
James Mason, pris à son propre piège…

 

 

 

  • Maternel Overdrive ( 22 mn ). Plus analytique mais tout aussi intéressant, le regard de Todd Haynes, le réalisateur de «Loin du paradis », sur un film pour lequel il retient avant tout la figure de la femme au foyer protectrice, sensible et incassable.
Réalisé entre «Pris au piège » et «La Ronde », c'est le dernier film hollywoodien de Max Ophuls. Lutz Bacher, («  Max Ophuls in the Hollywood Studios ») estime  qu’il veut en faire son film «  le plus américain ». A l’époque, les Studios avaient tout pouvoir sur le choix du réalisateur , des comédiens et de l’équipe technique. Fort d’une notoriété à son zénith, Max Ophuls a toujours son mot à dire, excepté sur les techniciens . Ils seront maison et de grande qualité :  Burnett Guffey à la photographie («Le prisonnier d'Alcatraz", «Bonnie and Clyde »), et au pupitre Hans Salter. L’entente est parfaite, « …

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