Synopsis: Milan 1944. Un certain Bertone profite de l'occupation allemande pour faire du marché noir et s'enrichir honteusement. Démasqué, il doit changer d’identité afin d’espionner la résistance.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Imaginant son projet au début de l’année 1959 , adapté du livre éponyme d’Indro Montanelli, inspiré d’un fait réel, Roberto Rossellini reçoit l’appui de son producteur en mai à la condition que le film puisse être présenté au Festival de Venise, cinq mois plus tard. Le réalisateur relève le défi et écrit, produit, tourne et monte en moins de quatre mois. A la clé ….le Lion d’Or, récompense suprême.
Renzo, le fils du cinéaste a souvent collaboré avec son père. « Pour Le général, j’ai tourné la plupart des scènes dans lesquelles n’apparaissait pas Vittorio De Sica » . Ou la solidarité entre réalisateurs, deux grands chefs de file du courant néo-réalisme de l’après-guerre , marqués notamment par Le Voleur de bicyclette (Ladri di biciclette) (1948) de De Sica ; l’une des références du genre.
Leur rencontre à l’époque ( la seule sur grand écran )a bien agité le landerneau cinématographique. « Mais tout le monde voulait tourner avec lui » prévient Tinto Brass, assistant de Rossellini . Il rappelle que De Sica avait aussi besoin d’argent.
« Il jouait et perdait beaucoup », une manie qu’il retrouvera pour son rôle de petit escroc , donnant de faux espoirs contre de l’argent bien réel, aux familles des prisonniers. Démasqué, les allemands lui demandent de prendre l’identité du général Della Rovere qui vient d’être tué alors qu’il devait entrer en contact avec la résistance . Emprisonné au milieu de nombreux résistants, il doit démasquer leur chef.Mais au fil de ses contacts , le citoyen prend peu à peu conscience de sa forfaiture.
Carlo Lizzani, un fidèle collaborateur de Rossellini parle « d’une analyse de l’âme » sur un sujet à la fois universel et intemporel, où l’homme demeure un loup pour l’homme. Il y ajoute la rédemption finale, qui tel le drame antique ne peut se conclure que par le châtiment extrême. Le côté indécrottable du moraliste bien pensant , où le bien doit toujours triompher du mal.
Le cinéaste italien parlait alors de « l’innocence et de l’intelligence du regard » pour expliquer la sobriété, voire le dénuement de sa mise en scène, quelque chose de très brut , sans virtuosité , ni artifice . On pense aussi à une démarche théâtrale.« Il ne cherchait pas l’esthétisme » analyse Renzo Rossellini « mais la justesse. Une éthique . Il a toujours mis du contenu dans ses films et c’était du contenu qui hurlait. Et comme les critiques regardaient plus la forme, ils n’ont pas compris son film ».
Sur le plateau le maître n’a pas l’air très commode. Il utilise très peu de pellicule, et ne supporte pas « qu’on fasse l’acteur, ça l’ennuyait profondément. Alors il demandait parfois à quelqu’un d’autre de tourner la scène ».
« D’ailleurs il était plus à l’aise avec les non-acteurs » se souvient Tinto Brass. Son casting de professionnel est pourtant bien tenu . De Sica, à la hauteur face à ce colonel allemand éloigné des clichés du 7 ème art. Hannes Messemer l’interprète au doigt et à l’œil , correct et inflexible. Il aurait pu être celui de Melville dans « Le silence de la mer » . Mais c’est déjà une autre histoire et elle est dans ce blog.
Avec également Sandra Milo, et Anne Vernon
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