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« L’aube du monde » de Abbas Fahdel. Critique dvd

Rescapé de la guerre du Golfe, un soldat irakien se réfugie dans la région des grands marais du delta du Tigre et de l’Euphrate. Il rêve de recommencer une nouvelle existence aux côtés de la jeune veuve d’un camarade mort à la guerre. Les deux hommes, amis d’enfance , en avaient fait la promesse...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "L'aube du monde"
De : Abbas Fahdel
Avec : Hiam Abbas, Karim Saleh, Hafsia Herzi
Sortie le : 25 août 2010
Distribution : Editions Montparnasse
Durée : 96 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
  • Grand Prix du Meilleur Scénariste-Trophée du 1er scénario (CNC)-Prix du public et du jury Netpac – Festival international du film asiatique de Vesoul 2009-Grand prix – Gulf Film Festival 2009

C’est un film fragile. Le tragique se mêle à la beauté des choses. Des visages superbes, des paysages sublimes. On y devine la guerre toute proche, la main mise d’un dictateur, mais dans ce petit village perdu au bord des marais, malgré un quotidien âpre et sans lendemain, la vie s’impose malgré tout.

Zahra a vu partir son mari pour le front, et elle sait qu’il ne reviendra pas. Le deuil qu’elle porte, c’est aussi celui de toute cette petite communauté, qui admet difficilement que l’annonciateur de la mauvaise nouvelle puisse s’attacher au regard de la jeune veuve.
C’est toute la sensibilité de Abbas Fahdel qui s’immisce dans l’intimité de ces pauvres gens, sans jamais les dévoyer d’un destin qu’ils jugent à l’aune de leur honneur.

L'aube du monde (9) © DR
Le récit est simple, l’écriture ne l’est pas moins, et c’est ce qui confère à l’histoire toute sa force et son aura. Car le lieu ici est fortement symbolique. Entre le Tigre et l’Euphrate, c’est le jardin d’Éden, celui de la bible, qui dit que la vie a commencé là.

C’est peut-être pourquoi le réalisateur conserve derrière son objectif toute sa virginité à travers des plans superbes et un cadre parfait.

Il faudrait s’arrêter sur quelques photos, pour en goûter pleinement  le sens et la pertinence. On est subjugué par tant d’audaces esthétiques, quand le propos  stigmatise la barbarie des hommes, que l’on aperçoit subrepticement à la recherche d’un déserteur.

Impitoyable, l’armée abat ceux qui les cachent. Elle brûle leur maison. La mort prend son temps, mais c’est la vie qui va triompher nous dit Abbas Fahdel, dans l’évanescence d’une poésie oubliée, là-bas dans un coin de l’Irak des années Hussein.

C’est  la grâce qui triomphe, et Hafsia Herzi en est l’incarnation parfaite, comédienne qui depuis « La Graine et le mulet » n’arrête pas d’étonner. Elle semble pouvoir jouer tous les registres, dans toutes les langues, et avec un cœur toujours aussi immense. On dit parfois que telle ou telle actrice accroche parfaitement  la lumière. Hafsia Herzi la rend encore plus lumineuse, derrière cette caméra, qui la suit , avec une telle discrétion, une  telle retenue , que l’on oublie le film, pour le vivre totalement .

Avec également

Karim Saleh dans le rôle de l’ami , Waleed Abou El Magd (Mastour, l’époux décédé ), et Hiam Abbass (La mère de Mastour)

« Crie-leur à propos de notre peuple oublié dans le silence des eaux. Inscris tes cris sur les fronts, une marque de feu qui s’effacera lorsque la vie frémira dans notre peuple oublié dans le silence des eaux. »

Saadi Youssef, poète irakien

Grand Prix du Meilleur Scénariste-Trophée du 1er scénario (CNC)-Prix du public et du jury Netpac – Festival international du film asiatique de Vesoul 2009-Grand prix – Gulf Film Festival 2009 C’est un film fragile. Le tragique se mêle à la beauté des choses. Des visages superbes, des paysages sublimes. On y devine la guerre toute proche, la main mise d’un dictateur, mais dans ce petit village perdu au bord des marais, malgré un quotidien âpre et sans lendemain, la vie s’impose malgré tout. Zahra a vu partir son mari pour le front, et elle sait qu’il ne reviendra pas. Le…

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Le film

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