Synopsis: Alfredo Martelli est un être infâme, antiquaire de métier, qui ne rate aucune occasion pour asseoir sa situation économique. Un beau matin, celui-ci voit débarquer dans son appartement la police, le convoquant au commissariat où on l'accuse du meurtre d'Adalgisa de Matteis, une ancienne maîtresse, associée dans ses affaires.
La fiche du film
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Mars 2013 ( 6 ème )
Bien avant « Enquête d’un citoyen au-dessus de tout soupçon » (1970 ) cette pépite du film policier n’affiche pas le genre qu’il entend représenter.
Tourné dans sa période de jeunesse (1961 ), ce film adopte la forme classique du thriller, et s’en démarque rapidement. Aux scènes de crime et de reconstitution, il préfère l’approche psychologique du coupable.
Toute sa mise en scène s’appuie sur cet antiquaire, qui bien que peu scrupuleux sur ses propres affaires, nie farouchement avoir tué celle qui fut sa maîtresse (Micheline Presle).
La méthode, très sentencieuse des policiers, le conduit à revenir sur son passé, sous un autre jour. Petri utilise bien évidemment la technique du flash-back, mais contrairement à celle de « La dame de fer » ou de «Okinawa », il le fait avec une intelligence et une subtilité qui dynamisent un récit par ailleurs très conventionnel.
Jusqu’à l’ultime aveu, on ne sait que penser de cette présomption de culpabilité. L’homme a des torts, des arguments défavorables, aucun alibi, mais il se défend bien, sans révolte, ni violence.
Marcello Mastroianni, dans le rôle-titre, a la carrure suffisante pour endosser le paletot du pauvre type sympathique, abasourdi par tout ce qui lui arrive. Il porte un personnage, mais aussi tout un environnement, quasi kafkaïen que Petri décrit tel un capharnaüm étatique, dans lequel la police règne en maître.
Le cinéaste le fait là encore avec doigté, mêlant à des plans finement accordés à la lumière de l’Italie (malgré un noir et blanc, hésitant), un doux parfum de surréalisme. On s’y laisse prendre, comme bercé par les paradoxes d’un film noir qui de l’ombre à l’incohérence, élabore les lois de l’absurdité. « En Italie, et partout dans le monde, du moment que vous êtes face à l’autorité, vous êtes coupable. » Dixit Petri.
LES SUPPLEMENTS
- Petri par Paola (16 mn). L’épouse du réalisateur s’entretient avec l’historien du cinéma italien, Jean A.Gili. Une rencontre enrichie par des documents photographiques et des vidéos, au cours duquel Paola Petri apprend encore des choses sur le tournage du film. Elle sait par contre que dans toute la filmographie que l’on repasse en revue « Jour compté » est le seul film autobiographique de son mari.
« Dans les autres, il n’y avait rien de lui dedans, pas de privé… ». Si l’on parle ici beaucoup de Mastroianni, Paola Petri souligne aussi l’importance de Salvo Randone qui joue l’inspecteur de police. Un acteur de théâtre très réputé à l’époque en Italie et qui grâce à ce film entamera également une brillante carrière au cinéma.
- Coupable innocence (17 mn). Jean A.Gili situe le film de Petri dans une époque de grand renouvellement pour le cinéma italien, qui se met à regarder l’Italie, la décrit, avec son aisance matérielle, exprimée peu avant par « La dolce vita ».
Il évoque alors les circonstances socio-économiques du tournage (la vieille civilisation rurale, l’occupation allemande quinze ans auparavant, une société profondément trompeuse) et le rôle très présent de la police dans un état autoritaire.
Le cinéaste a dû affronter les censeurs, gênés qu’on présente ainsi les autorités et qui lui demandèrent d’apporter au film près de 90 modifications !
Review Overview
Le film
Les bonus
Un film policier, sans pétard, ni cadavre, et une enquête menée bizarrement autour d'un coupable qui ne comprend rien à l'affaire. La réalisation est à la fois subtile et efficace, avec Mastroianni qui perd les pédales ,juste comme il faut.
Avis Bonus : Deux éclairages de la part de l'épouse du réalisateur et d'un historien du cinéma , qui apportent vraiment quelque chose à l'aventure.
9 Commentaires
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