Dans le Mato Grosso brésilien, les Indiens Guarani doivent vivre dans des réserves. Le jour où ils décident de retrouver la terre de leurs ancêtres, cela devient un film magnifique .
La fiche du DVD
Le film
Les bonus
C’est une histoire grave,et déchirante. C’est un excellent film qui parle de problèmes très sérieux, d’une façon naturelle. A la mesure de l’état d’esprit de ces hommes et de ces femmes qui, « habités par un lieu » décident un jour de retourner sur la terre de leurs ancêtres.
Avec calme, détermination, sagesse. Un mode opératoire qu’adopte le réalisateur Marco Bechis .
Il suit , au jour le jour , à la façon d’un documentaire, la prise de conscience de ces Indiens Guarani ,du Mato Grosso . On leur a pris leur terre, la forêt disparaît , leur civilisation aussi.
Là, de riches terriens se sont installés, depuis des générations. Le père de leur père …Et c’est pourquoi, avec une sincérité désarmante, une naïveté confondante, ils ne comprennent pas l’obstination tranquille de ces « sauvages ». C’est le jeu du chat et de la souris, on s’épie, d’un champ à l’autre, on se teste sur une plage interdite ,on attend un geste, un faux pas .
Comment Bechis réussit-il à nous parler de cette lutte de façon aussi poétique ? La couleur n’est jamais belle, mais magnifique dans ses contrastes et ses à-plats. Le sourire paisible des paysans confrontés à la misère est une réponse tout aussi grande à l’attitude insultante des propriétaires
.Même la rencontre entre un indien , un futur chaman qui plus est , et une jeune fille de l’autre camp, paraît aller de soi, idyllique.
LES SUPPLEMENTS
Tous les acteurs du film ont vraiment connu, et connaissent encore cette situation. A leur contact, Marcho Bechis a beaucoup remodelé son scénario . Un making of nous le révèle de façon très originale. Plus que la réalisation d’un film, on y voit comment vit aujourd’hui ce peuple, à travers l’intrusion dans leur réserve.
Ambrosio, le chef de la tribu , conduit le réalisateur sur des choix déterminants de mise en scène .La naissance d’une amitié , les prémices d’un film.
Avec une interview de la scénariste Lara Fremder, et d’éloquentes scènes coupées, les compléments offrent aussi une galerie de photos en noir et blanc. Joao Ripper, a effectué plusieurs reportages sur le sujet à la fin du XX ème siècle . Ses clichés d’une beauté frappante confortent le discours de Bechis , et soulignent tout autant l’urgence de sauver ces hommes.
Il faudrait pouvoir les visionner avec la musique du film , qui participe totalement au scénario . Quand la tension se fait trop pressante, le drame trop palpable, une musique sacrée (« Sacris Solemnis » et « O gloria virginum » écrites au XVII ème siècle ) s’impose comme par magie . Les bonus nous permettent de les réécouter « religieusement » ; ces deux partitions ont été découvertes il y a quelques années seulement .
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