Synopsis: Le soir d'un vernissage, la compagne d'un artiste découvre le penchant pervers du directeur de la galerie pour les scènes de soumission sexuelle qu'il photographie. Bientôt elle devient son modèle, prisonnière de ses fantasmes et de ceux du photographe.
La fiche du Disque
Le film
Les bonus
L’art de la cybernétique et de la perversion. Je pense qu’en 1968, le mouvement contestataire pouvait porter une telle alliance sur les fonds baptismaux d’un cinéma tout aussi agité par ses revendications libertaires.
Henri-Georges Clouzot, maître de « L’enfer » n’en était pas à se torturer les méninges pour savoir s’il pouvait franchir le pas d’une décadence aujourd’hui sérieusement émoussée. Dépassé par la nouvelle vague le réalisateur se fait le chantre d’un avant-gardisme inattendu, autour de la photographie et des fantasmes sexuelles qu’elle peut susciter.
En prenant pour décor une galerie d’art contemporain, et pour témoin Stanislas, son propriétaire aux allures de dandy démesuré (Laurent Terzieff, exceptionnel), Clouzot dévie faussement la trajectoire de son projet.
L’ensemble est intimement lié, Stanislas s’adonnant dans le privé à la pratique photographique d’un genre bien particulier. Il flashe de jeunes femmes, qu’il soumet sexuellement au désir de son objectif, mais jamais il ne couche avec ses modèles. Josée, l’amie d’un artiste de la galerie se sent irrésistiblement attirée par cette pratique.
Le côté kitsch et gentiment psychédélique aujourd’hui révélé par le temps passé (quatre décennies, quand même), gomme automatiquement la portée obsessionnelle de l’événement, au profit d’une leçon d’art et d’histoire du cinéma. Clouzot réunit les deux courants,et profite des œuvres de Vasarely, Stein, Soto, Boto, et autre Claisse pour signer une mise en scène, en adéquation avec ces artistes.
Visuellement ça en jette encore .La scène du vernissage (séquence habituellement inutile dans le cinéma français) est à ce titre exemplaire. Au-delà de la participation de nombreux acteurs , nullement crédités au générique ( Michel Piccoli,Pierre Richard,… ) on y déambule avec malice et cruauté, chaque personnage affinant sa silhouette pour mieux se cacher.
Mais le réalisateur a assez d’habileté et de patience pour venir les surprendre au fil d’un récit amoureux, dont lui-même ne sortira pas indemne. Elisabeth Wiener ainsi filmée, n’aurait jamais du sombrer dans l’oubli cinématographique.
Elle est partie sous d’autres cieux : la musique, la chanson … Dommage pour le cinéma.
- Les bonus- Une série de photos, sympathique …. – Les dialogues, et c’est assez rare de les découvrir ainsi. Mais une fois la surprise passée, on passe …
- Dans le coffret– Dans la version coffret , le supplément donne la parole à Elisabeth Wiener, l’héroïne du film. Elle cherche ses mots pour parler d’un tournage » pas facile. (… ) mais si loin déjà ». Et puis elle se raconte et c’est une page pas toujours forcément très connue de l’histoire du cinéma qui défile sous nos yeux.
LE COFFRET
« L’assassin habite au 21 » (1942)-« Le corbeau » (1943)-« Quai des Orfèvres » (1947)-« Manon » (1949)-« Retour à la vie » (un sketch, 1949)-« Miquette et sa mère » (1950)-« Le salaire de la peur » (1943)-« Les diaboliques » (1954)-« Le mystère Picasso » (1956)-« Les espions » (1957)-« La vérité » (1960)-« La prisonnière« (1968)
Review Overview
Le film
Les bonus
Une mise en scène qui demeure très marquée par le courant artistique qu'elle filme ici , à la fin des années soixante, où la cybernétie est un courant porteur. Le sujet , sulfureux à l'époque a perdu de son impact, mais l'ensemble demeure une belle leçon de cinéma AVIS BONUS Très peu et sans grande passion ... SAUF dans la version du coffret où la comédienne revient sur le tournage.
12 Commentaires
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