« Johnny Mad Dog » de Jean-Stéphane Sauvaire . Critique DVD

La fiche du DVD

Le film : "Johnny Mad Dog"

De : Jean-Stephane Sauvaire

Avec : Christopher Minie, Daisy Victoria Vandy

Sortie le : 04/06/2009

Distribution : TF1 Vidéo

Durée : 93 minutes

Film classé : Tous publics

Nombre de DVD : 1

Dans un pays d’Afrique en guerre, Johnny, 15 ans, est un enfant soldat armé jusqu’aux dents. Lui et sa bande sèment la terreur dans un conflit sans règle . Cette histoire que la télévision nous rapporte de temps à autre ,  l’écrivain Congolais Emmanuel Dongala la révéle dans son roman  » Johnny, chien méchant ».

Jean-Stéphane Sauvaire s’en inspire, tout en souhaitant mêler à son scénario « de fiction »,  la réalité du terrain .  » C’est une manière de mélanger une œuvre littéraire avec quelque chose de plus documentaire » .

Dès l’ouverture, il filme des scènes d’une extrême violence, d’un réalisme insoutenable. Des gosses  endoctrinés, (« si t’as peur de mourir, fallait pas naître » ) boostés à la cocaïne, tuent à l’aveugle.

L’attaque de la grande ville est édifiante; elle confronte l’acharnement cruel des jeunes rebelles au regard d’une jeune fille qui tente de sauver son père unijambiste et son petit frère. Jusqu’au jour où ces enfants devenus des hommes inutiles au pouvoir des adultes sont à nouveau jeté à la rue.

e cette vision apocalyptique d’une jeunesse violée, on en ressort plus que retourné, bouleversé, révolté et impuissant, à l’image de ces casques bleus dans leur camion blanc dont le mandat dit-on paralyse toute action utile. Mais ce film, dur, insoutenable, indispensable, pourra-t-il être utile ?

LES SUPPLEMENTS

• Le making-of . Jean-Stéphane Sauvaire développe les tenants et les aboutissants de ce film :  édifiant. Il a retrouvé d’anciens enfants soldats, qui ont absolument tenu à jouer leur propre rôle. On les voit s’amuser avant de répéter les scènes,  plusieurs fois filmées sous différents aspects : la colère, la violence,  l’indifférence… Ils apprennent à devenir des comédiens.

A la  fin du tournage, une fondation  » Johnny Mad Dog » a vu le jour . Elle apporte un encadrement et un suivi aux enfants acteurs du film. A Moravia, un programme pédagogique, inclut l’éducation et la santé, et à plus long terme, elle souhaite pouvoir développer son action aux jeunes libériens victimes de 14 ans de guerre civile : contact@jmdfoundation.org

• Courts métrages de Jean-Stéphane Sauvaire, probablement tournés au moment où le réalisateur préparait  en Colombie son documentaire sur les enfants des rues («  Carlitos Medellin« ) :  » A dios », l’histoire d’un petit village à travers le cadre d’une télévision et  » Matalo » , les pérégrinations d’un diable en carton .