Synopsis: Au milieu d'une campagne désertique, s'étend une autoroute inutilisée depuis sa construction qui date de quelques années. A quelques mètres des barrières de sécurité, une petite maison avec un jardin, où vit une famille.C'est le début de l'été et l'autoroute va être ouverte.
La fiche du DVD
Le film
Les bonus
Je vois la tête du producteur quand une jeune réalisatrice imagine pour son premier film l’histoire d’une famille vivant heureuse au bord de l’autoroute . 1 h 37 plus tard, on se frotte encore les yeux pour y croire . C’est magnifique
Un père aimant et travailleur , une mère attentive à ses enfants .La plus grande ( Adélaïde Leroux) se dore la pilule devant des camionneurs ébahis, la petite sœur est perdue dans ses études et ses observations scientifiques, le petit frère joue sur le bitume .
Le jour où les premières voitures déferlent , tout le monde s’en accommode . Après ça se corse, logique, mais pas tant que ça …
Ursula Meier multiplie les points de vue. Caméra frivole et pertinente, elle capte l’attention du spectateur qui pense à la catastrophe, au cauchemar qui vire au désastre .
Rien de tout ça, le temps s’est arrêté. Pas d’intervention policière , quand bien même ils traversent matin et soir la quatre voies bourrée de voitures ) . Le jour où le véhicule est remorqué par la fourrière , le père demeure sans réaction . Olivier Gourmet, sort de son registre, il est formidable .
Aujourd’hui on utilise le terme » surréaliste » à toutes les sauces , mais là nous y plongeons joyeusement , pour forger sinon une morale , du moins une réflexion sur l’aliénation et l’attachement à ses racines .
On ne quitte pas ceux qu’on aime, et l’on reste effectivement attaché à la terre qui nous a vu naître. Parfois au détriment d’une liberté autrement consentie. » Home » forge une vision optimiste de la vie , jouant sur les contrastes qui renforcent le point de vue de la réalisatrice . Le scénario d’Alice Winocour ( son premier ) en totale adéquation.
Bien aidée par le personnage de la mère que joue avec brio Isabelle Huppert . Tour à tour enjouée, insouciante et ailleurs, elle porte le regard de cette situation ubuesque jusqu’au bout d’un horizon inexistant.
Le décor, fait de champs dessinés par de grands à-plats est une pure abstraction , un no man’s land souligné par une mise en scène qui ne se libère jamais du carcan autoroutier . Cette famille nous est devenu familière.
LES SUPPLEMENTS
- Le décor : la recherche du lieu de tournage, la façon d’appréhender cette autoroute qui n’est encore qu’une route perdue dans la campagne Bulgare, c’est fantastique .
- Les premiers pas du jeune Kacey Mottet . Casting, répétitions…
- Une idée folle : un couple et ses trois enfants , très cool, dans leur maison située au bord de l’autoroute ? » Je les ai vus » dit-elle. « Ce fut rapide, mais j’ai eu l’impression que ces gens qui dînaient devant leur maison , tout près de l’autoroute , respiraient … le bonheur « .
Home a été primé à Angoulême (Valois de la Mise en scène ,Mention spéciale pour Kacey Mottet) et Reykjavik (Prix de la Critique Internationale). Il en mérite encore bien d’autres !
Ma réponse :
Le jour de leur fête je ne me permettrais pas de juger l’attitude de cette mère , qui je crois l’avoir dit m’apparait être la pièce … maîtresse de ce navire en » perdition » .
Et Isabelle Huppert me semble ici tout à fait remarquable, tout à fait à sa place . Présidente, elle ne m’a pas convaincu.
un film aussi surprenant que remarquable , des acteurs impressionnants de justesse dans cette drole de métaphore du manque d’espace, de liberté et malgré tout le réflexe de survie d’une mère.Absurde?Ce serait si simple….
je ne connais pas ce film , mais je suis surpris du titre qui fait écho et n’a rien avoir avec l’excellent docu de arthus-bertrand
Ce film me semble-t-il bénéficie pour le titre de l’antériorité ( tournage début 2008 et projection fin 2008 ) . Mais il est effectivement dommage que le télescopage ait lieu entre la sortie du documentaire d’Arhtus-Bertrand sur les écrans, et celle du dvd d’un film projeté en salles , l’an passé.