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« Green Zone » de Paul Greengrass. Critique DVD

Un commandant de l’armée américaine est chargé de découvrir les stocks d’armes de destruction massive à l’origine du conflit en Irak. Mais à force de faire chou blanc, il se pose des questions . Ce qui n’est pas du goût de certains services secrets. Un bonne idée de film, mais le film ne la suit pas …

La fiche du Disque

Le film : "Green Zone"
De : Paul Greengrass
Avec : Matt Damon, Amy Ryan
Sortie le : 31 juillet 2010
Durée : 110 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de Disque : 1
Le film
Les bonus

Est-il possible d’en rajouter un peu plus ? De bruit, d’images et d’effets tellement spéciaux qu’ils en deviennent spécieux. Est-il possible de nous abrutir d’avantage par un rythme si effréné que le montage se prend les images dans le scénario et qu’une course poursuite brouillonne nous fait perdre le fil du récit ? 


Est-il possible de faire un film qui raconte posément une histoire, sans en faire des tonnes . « Démineurs » de Kathryn Bigelow ,excepté,les films de guerre made in USA poursuivent sur leur lancée hollywoodienne, qui veut que les bons soient toujours derrière la bannière étoilée, face à des méchants profilés à vie.

« Green zone » aurait pu être un film à part sur la guerre d’Irak. Aborder pour la première fois de façon aussi frontale les origines de ce conflit, me paraît être un sujet d’une première évidence, d’une telle importance , que l’on n’a pas le droit de le noyer dans un fatras de scènes survoltées et trépidantes.

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Matt Damon ,dans la peau du commandant est chargé de découvrir les fameuses armes . Il marche à côté de la plaque, il est gauche, ça sonne faux et à le suivre dans dans les bas-fonds de Bagdad , son enquête n’est plus qu’un prétexte, qui nous laisse seulement entrevoir la guerre dans la guerre ( des conflits internes au sein des services de renseignements ), deviner la lutte intestine que se livrent les politiques, pour étayer les différentes thèses sur le bien fondé de l’intervention.

Beaucoup plus sobre et inspiré pour « Vol 93» (sur le quatrième avion du 11-Septembre) , beaucoup plus intéressant quand il dirige le même Damon dans » La mémoire dans la peau » , il me fait maintenant penser, sur un sujet équivalent , l’origine de l’intervention américaine en Afghanistan à l’excellent film de Mike Nichols, « La guerre selon Charlie Watson »

Mais là où le réalisateur,superbement secondés par des comédiens conscients du rôle qu’on leur faisait jouer ( Tom Hanks, Julia Roberts et Philip Seymour Hoffman) racontait une véritable histoire,Greengrass, étale son fric dans un film nauséeux qui pue le trop plein de suffisance .On a les moyens ou on ne les a pas , et il faut que ça se voit . Vous reprendrez bien un peu de vomi !

LES BONUS

Les acteurs ont travaillé leurs rôles avec des vétérans de la guerre en Irak, dont certains jouent dans le film. Bagdad a été recréé en Espagne et au Maroc, à la base militaire aérienne de Los Alcazares au sud-est de la région de Murcie en Espagne, et dans les rues de Rabat.

Grosso modo voici ainsi résumé le contenu de ces suppléments, qui m’ont beaucoup plus intéressé que le film. Surtout que plusieurs propos corroborent ce que je pense.

Il y a bien évidemment la correspondante de presse (Amy Ryan) dont un article aurait pu tout déclencher …
  • Scènes coupées. Il faut les suivre  avec les commentaires et les analyses  de Matt Demon et du réalisateur. Au-delà de chaque scène, le duo parle du cinéma en général et ça peut devenir très intéressant. Sur la raison des coupures, Greengrass qui dit que son film est un thriller,et  affirme que le problème du genre « c’est de faire rentrer beaucoup de monde par une porte étroite. J’ai voulu montrer trop rapidement tous les protagonistes, et on s’y perdait. J’essaie de faire trop de choses à trop de personnages ».

Matt Demon reconnaît «qu’à force de gueuler dès le premier jour, je suis devenu aphone. Mais j’aimais bien le rendu du sonore, et l’idée qu’un américain perde sa voix dans le désert ».

  • Matt Demon : prêt pour l’action. C’est surtout autour des vétérans de la guerre d’Irak et de l’Afghanistan que se concentre ce chapitre, face à un acteur très à l’écoute de leurs conseils. « Comment je pouvais leur donner des ordres, alors qu’ils ont réellement connu ce que j’étais en train de jouer?  Mais très rapidement ils m’ont appelé  chef ».

«Les vrais soldats permettent aux acteurs de jouer vrai » se félicite le réalisateur. «Il faut que ce soit très bruyant cette intervention dans la maison » reprend un consultant « tout le monde crie et s’agite, dans ces cas-là ».

  • Le vrai Miller. Monty Gonzales, adjudant-chef ,était responsable d’une équipe chargée de découvrir ces fameuses armes de destruction massive. Conseiller technique pour le film «j’ai essayé sur le plateau de respecter certaines règles et la première, faire honneur aux soldats. Que tout soit aussi authentique que possible. Sur le terrain on s’est mis à chercher la vérité, pas les armes qui n’existaient pas, on l’a compris très vite, mais le monde entier était braqué sur notre travail ».
  • A l’intérieur de la Green Zone. Ce chapitre est un making of qui ne dit pas son nom avec les commentaires du réalisateur et de Matt Demon. Là encore les soldats des forces spéciales s’expriment sur leur rôle dans le film, et les conseils qu’ils peuvent apporter. « Certains se méfiaient de nous » pense Matt Demon, «ils pensaient qu’on allait les déshonorer ».

Sur la technique de travail, Greengrass assure qu’il encourageait l’équipe « à oublier le scénario, et là ça devenait très direct. Les acteurs sont alors confrontés à ce qui les effraie le plus , la liberté totale de faire ce qu’ils veulent » .

Est-il possible d’en rajouter un peu plus ? De bruit, d’images et d’effets tellement spéciaux qu’ils en deviennent spécieux. Est-il possible de nous abrutir d’avantage par un rythme si effréné que le montage se prend les images dans le scénario et qu’une course poursuite brouillonne nous fait perdre le fil du récit ?  Est-il possible de faire un film qui raconte posément une histoire, sans en faire des tonnes . « Démineurs » de Kathryn Bigelow ,excepté,les films de guerre made in USA poursuivent sur leur lancée hollywoodienne, qui veut que les bons soient toujours derrière la bannière étoilée, face…

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