Accueil » A la une » « Génération War » de Philipp Kadelbach. Critique DVD

« Génération War » de Philipp Kadelbach. Critique DVD

Synopsis: Les destins de cinq amis allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Une époque troublée opposant les complices de ces violences à ceux qui ont dû porter le fardeau de la culpabilité des atrocités nazies

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Generation War"
De : Philipp Kadelbach
Avec : Volker Bruch, Tom Schilling, Katharina Schüttler, Miriam Stein, Ludwig Trepte
Sortie le : 20 novemb 2013
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 270 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Novembre 2013 ( 2 ème )

Des films de guerre vus du côté allemand, il en existe. Du « Rommel » de Kamienski à « La liste de Schindler » de Spielberg. « Génération War », ( quel titre barbant !) est plutôt rare et bienvenu, quand la fiction ne se contente pas de coller à la grande Histoire .

La trame demeure classique : cinq copains-copines de toujours se retrouvent bringuebalés par les événements de la seconde guerre mondiale, avant d’être disséminés aux quatre coins des champs de bataille. Ils y connaîtront  des fortunes diverses. Le récit s’appuie sur des ressorts dramatiques, tout aussi convenus, comme l’allemande amoureuse d’un juif ou l’antagonisme entre les deux frères.
L’aîné commande une section d’assaut, dans laquelle le frangin, plutôt réfractaire à l’idée de tenir un fusil, est simple soldat. Ce sera à mon niveau le seul vrai reproche à cet épisode un rien tiré par les cheveux, mais il faut reconnaître que c’est un ressort dramatique qui fonctionne très bien.

Génération War.

Il est le pivot central , autour d’ idées toutes faites , transcendées dans des scènes de bataille parfois épiques (le retour du frangin poursuivi par « toute » l’armée russe…) et des apartés plus personnels sur la condition humaine

L’artiste qui s’acoquine avec le pouvoir nazi, conserve des attaches très fortes avec son ami juif . Elle trouve dans l’interprétation de Katharina Schüttler une mesure égale à l’intensité qui se dégage de sa double appartenance. L’avenir lui apprendra à s’en méfier, rejoignant par la force des choses des champs de bataille sur lesquels le réalisateur Stefan Kolditz filme au ras des circonstances. C’est parfois cru, jamais innocent.
Sans être foncièrement engagé, son film appuie  là où ça fait mal, reléguant la bonne conscience de ses héros dans les oubliettes de l’Histoire. Le soldat malgré lui que joue Tom Schilling est à cet égard emblématique des conflits qui surgissent au cœur de la mitraille. On y retrouve par exemple les trains qui filent vers Auschwitz et dont on tente de s’échapper, alors que les illusions des premiers combats gagnés haut la main, s’estompent dans la boue et la neige d’une campagne soviétique plus qu’hostile.

Génération War

Du réalisme à l’état pur pour une mise en scène, sans fioriture, qui sert avant tout  l’histoire. Ce qui lui confère un tonus particulier et une intensité grandissante au fil des épisodes. Il est vrai que la durée peut faciliter le processus, mais comme il fonctionne parfaitement, on ne va quand même pas faire la fine bouche.

LES SUPPLEMENTS

  •  Rencontre avec Stefan Koditz (scénariste) et Benjamin Benedict .Tout en évoquant l’histoire du film, son avant, son après, les deux intervenants insistent surtout sur ses répercussions vis-à-vis des Allemands.« Il s’agissait effectivement de secouer tout un peuple » reconnaissent-ils, et .« le film a fait naître une discussion entre les parents qui ne parlaient de cette époque  pas avec leurs enfants »

Le scénariste dit avoir voulu  « faire un film très réaliste, sur une guerre d’extermination. Nous sommes allés à l’encontre, à tous les niveaux, des directives ou des commandements de la télévision allemande ». Et d’ailleurs quelques jours avant la diffusion la chaîne ZDF ne cache pas ses appréhensions « alors que pendant huit ans elle nous avait entièrement soutenus ». 
Il évoque alors la manière dont fut accueilli il y a dix ans « Le vieux fusil », censuré à l’Ouest, diffusé dans son intégrale en RDA.

  • Le making of (20 mn). Le réalisateur, le chef opérateur et le scénariste parlent de leur travail sur la série, alors que les comédiens s’accordent tous pour reconnaître la patience de leur patron. « Il accorde aux acteurs le droit de se tromper, et ça, c’est important, il est très intuitif ». L’intéressé confirme : « je laisse souvent les acteurs proposer leur propre interprétation, leur vision, le cadre ne doit pas être rigide, et il faut leur éviter les contraintes techniques ».

« La plus grande culpabilité c’est d’avoir détourné le regard, les gens n’ont pas eu le courage de regarder » poursuit le chef opérateur, évoquant alors l’intelligence du scénario.

  • Interview des comédiens (20 mn)
Meilleur dvd Novembre 2013 ( 2 ème ) Des films de guerre vus du côté allemand, il en existe. Du « Rommel » de Kamienski à « La liste de Schindler » de Spielberg. « Génération War », ( quel titre barbant !) est plutôt rare et bienvenu, quand la fiction ne se contente pas de coller à la grande Histoire . La trame demeure classique : cinq copains-copines de toujours se retrouvent bringuebalés par les événements de la seconde guerre mondiale, avant d’être disséminés aux quatre coins des champs de bataille. Ils y connaîtront  des fortunes diverses. Le récit s’appuie…

Review Overview

Le film
Les bonus

De facture plutôt classique, de la trame à la réalisation, ce film se distingue par un regard de l’intérieur (cinq copains copines allemands) sur les événements de la seconde guerre mondiale. Le réalisateur Stefan Kolditz qui bénéficie d’une longueur confortable donne la parole à cette jeunesse en partie aveuglée par le discours hitlérien et qui une fois sur le terrain déchantera L’interprétation est à la hauteur de cette série bien menée, avec en point de mire Tom Schilling, héros de « Oh boy » (comme Katharina Schüttler qui ici joue l’artiste), un film d’un tout autre genre et qu’il faut avoir vu, absolument.

Avis Bonus Huit ans auront été nécessaires pour mener une telle entreprise. C'est ce que nous apprennent ces suppléments, indispensables à la poursuite de l'aventure.

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Body double » de Brian de Palma. Critique Blu-ray

Thriller sous excellente influence, mais de Palma dans l'image et le texte. Un classique désormais

Laisser un commentaire