Synopsis: Le groupe DPJ de la capitaine Laure Berthaud est chargé d’élucider l’affaire d’un étudiant déchiqueté par la bombe artisanale qu’il fabriquait. Bientôt il se trouve face à quelques activistes d’une ultra gauche très radicale qui prônent la guérilla urbaine et ont pour cible directe la police.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Nous voici donc revenus en terrain connu, celui d’une police qui défraie autant la chronique du quotidien que celle des séries télévisées. Il faut bien l’admettre, ce télescopage, qui n’est pas pour me déplaire, est à mettre au profit du petit écran. Il nous renvoie une image sinon déformée, tout du moins amplifiée de cette réalité qui tire un trait sur toute une section de policiers ou met en examen un célèbre commissaire suspecté d’avoir franchi la ligne rouge.
Celle sur laquelle se balade bien dangereusement Gilou (Thierry Godard plus à l’aise en flic qu’en cuisinier étoilé – La disparition-) quand il accepte un deal foireux avec de nouveaux indics. Ca sent l’arnaque à plein nez, mais notre homme croit en son boulot et à l’équipe que dirige encore le capitaine Berthaud.
Nous vivons avec eux les minutes d’un quotidien haletant et cette fameuse actualité qui bouscule leur bel ordonnancement. Le problème des sans-papier et des camps de rétention est ainsi longuement abordé, en marge, puis au cœur d’une procédure judiciaire qui décrit bien, me semble-t-il, les arcanes d’une institution plus complexe qu’elle n’y paraît.
Là où les coups bas sont également permis, à l’instar des petites magouilles entre amis qui se concoctent dans les prisons, les salles de garde et celles où l’on délibère en se renvoyant l’ascenseur. Jusqu’au cœur des mouvements anarchistes, là encore parfaitement rapportés dans leurs agissements extrêmes. Mieux, les scénaristes ont rebondi sur la nouvelle et récente loi sur la garde à vue , qui oblige désormais la présence d’un avocat. Ca pimente le récit , et relance le débat …
Cette quatrième saison qui me paraît donc tout à fait crédible sur le plan des faits, bénéficie en prime d’un scénario ad-hoc. Ni trop, ni pas assez, le ton est juste et la réalisation de Jean-Marc Brondolo et Virginie Sauveur d’une redoutable efficacité, malgré un net recul dans les épisodes autour du trafic d’armes. Une période que choisit le nouveau patron des flics pour harceler constamment le capitaine Berthaud. En tête à claques , Nicolas Briançon, est plus vrai que nature.
Le harcèlement, un sujet de société à l’image de l’épisode « franc-maçon » qui m’a beaucoup surpris, tant il est rare d’évoquer au cinéma et de manière aussi directe « l’aide et l’assistance » que les frères s’apportent les uns aux autres. Où le mérite et la compétence ne suffisent pas forcément pour accéder aux plus hautes fonctions, explique ce haut magistrat à son petit juge d’instruction . Un juge pas comme les autres, enfin revenu de sa traversée du désert. Philippe Duclos le campe avec une élégance bien particulière. Bien que placardisé, puis jugé par ses pairs, son retour au palais est un régal.
Seul petit hic à mes yeux, j’ai toujours autant de problème à regarder de si près les entrailles, les bras coupés et les visages défigurés des victimes. Mais c’est aussi l’une des marques de fabrique d’une série qui au fil du temps se bonifie, dans le ton et l’originalité.
LES SUPPLEMENTS
Vous les trouverez dans les dvd 2 et 3.
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« Au bord de la réalité » avec Fred Bianconi (2 mn 15). De la crédibilité, encore et toujours. « Il faut que ce soit les mêmes gens que dans la vraie vie »
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« La saison 4 » avec Thierry Gilard (2 mn). Elle est racontée, sans intérêt pour celui qui vient de la finir
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« L’évolution de la série » avec Fred Bianconi et Thierry Gomard (2.20 mn). C’est plus intéressant que le précédent, mais tout aussi court. T Gilard : « A un moment donné tu en sais plus sur ton personnage que les auteurs eux-mêmes, tu sais ce qui serait bon ou pas pour ce personnage, ça fait 7-8 ans, on a grandi avec, les auteurs changent, pas les personnages »
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Le making of (25 mn). Où la ligne éditoriale est clairement explicitée autour de cette notion de réalisme qui est effectivement l’empreinte indélébile de la série.Alain Clert, producteur. « Dans la plupart des fictions françaises, la réalité doit se soumettre à la fiction ce qui fait que ce n’est plus la réalité ».
Dominique Jubin de Canal +. « Une série très contemporaine, très ancrée, très réaliste dans les métiers qu’elle décrit. Nos sujets sont plus compliqués car a priori moins spectaculaires, sans méchant absolu, et nos personnages de policiers mis en porte à faux par rapport aux convictions citoyennes défendues soit ici par l’ultra gauche, soit par les défenseurs des sans-papiers »
Si on a droit à beaucoup d’interviews de l’équipe, et des comédiens, des scènes de tournage, rien du tout, alors making of ?
Review Overview
Le film
Les bonus
J’ai trouvé que la réalisation avait pris de l’étoffe et que le scénario jouait de plus en plus la carte de l’actualité, en étant très crédible. On entre de plain-pied dans un univers judico-policier que l’on ne quitte pas de sitôt : même certains truands sont bien attachants.
Avis Bonus : Pas de grande surprise autour des commentaires des uns et des autres. Il est intéressant néanmoins d'avoir le point de vue du producteur et de canal + , qui racontent vraiment comment la série a été pensée.
Toujours une réussite et un juge duclos au top ; par contre je n’ai pas vraiment accroché aux extrémistes révolutionnaires pas franchement crédibles …
Sans être dans la mouvance, je pense que les gauchos de la série sont tout à fait plausibles . J’ai comme une vague impression , par exemple, que la jeune femme qui s’entiche du chef s’apparente un peu à Nathalie Ménigon , si mes souvenirs sont bons, de Action Directe. Thomas Riffault pourrait être aussi un leader de cette équipée, genre Jean-Marc Rouillan