Synopsis: Dès leur premier regard échangé dans un cybercafé, Vincent et Rebecca se sont aimés. Ils sont jeunes, à peine 18 ans, et regardent la vie avec insouciance.Pourtant, deux mois plus tard, le corps de Vincent est retrouvé dans le Rhône et Rebecca a disparu.
La fiche du Disque
Le film
Les bonus
Dans » Rachel » et « L’Escalier« ,les deux courts métrages proposés en bonus, Frédéric Mermoud sonde le désir amoureux chez les ados. Un thème sinon obsédant, du moins récurent pour le jeune cinéaste qui dans son premier film revient totalement sur le sujet, avec une trame policière ultra-classique.
Dès leur premier regard , Vincent et Rebecca se sont aimés. A peine 18 ans, ils regardent la vie avec insouciance. Pourtant, deux mois plus tard, le corps de Vincent est retrouvé dans le Rhône et Rebecca a disparu.
Le film s’ouvre sur la macabre découverte et l’arrivée des policiers. Rien que du très banal quand tranquillement Frédéric Mermoud installe ses parallèles pour mener de front deux histoires.
Celle du jeune couple, et à travers l’enquête des deux policiers, celle d’un homme et d’une femme confrontés à leur propre faille.Un va et vient joliment mené qui évite le flash-back si difficile à manier. Le réalisateur ne maîtrise pas totalement sa caméra et certains flottements dans la mise en scène et le scénario paralysent un rythme trop inégal. Gilbert Melki et Emmanuelle Devos ont bien du mal à trouver leurs marques.
Mais le ton de la dualité enrichit un périple au cœur du monde de la prostitution masculine et du désir « quand le geste est purement mécanique » comme le dit Vincent à sa copine, à qui il vient de tout avouer.
Nina Meurisse également à l’affiche des deux courts métrages mène fragilement cette barque vers les rivages de l’intime, où des hommes s’abandonnent , où des cœurs purs se perdent . Ni déchéance ou misère sociale dans le paysage de Mermoud, mais un état de fait sentimental , un instant de vie sur le désordre amoureux .
« J’ai très vite su que j’allais proposer à Nina ce rôle, car elle a un sens du jeu stupéfiant. Je me disais qu’elle saurait incarner ce personnage avec justesse et vérité. Et Nina donnait un sens au projet car elle est solaire et rayonnante »
Bien loin du film policier, encore moins du polar, « Complices » regarde les gens tomber, se relever aussi dans le décalage des générations qui ne donnent pas aux plus anciennes un droit de raison. On l’avait compris depuis longtemps et le dénouement invraisemblable, appuie les propos du cinéaste de manière démonstrative. C’est peut-être le gros défaut de ce premier film qui en surlignant les passages rend le spectateur beaucoup trop passif.
LES SUPPLEMENTS
- RACHEL (2006 – NOMME AUX CESAR 2008). La baby-sitter qui rameute les copains pour faire la fête, quand le proprio rentre plus vite que prévu. Sur un tel canevas tout est possible…
- L’ESCALIER (2003 – GRAND PRIX AU FESTIVAL COTE COURT ET PARDINO D’OR A LOCARNO) . Dans une cage d’escaliers deux ados se retrouvent pour parler d’amour.Et plus si affinités.
Dans ces deux courts métrages Nina Meurisse prête son visage au personnage de l’adolescente amoureuse, figure emblématique de ce dvd. Alors qu’ils ont été nominés ou couronnés, ces deux petits films s’inscrivent à mes yeux dans le cadre d’exercices appliqués, de répétitions générales avant le grand saut vers le cours métrage.
- ENTRETIENS (22’) Frédéric Mermoud relate la genèse de COMPLICES, du scénario au choix des acteurs, évoque la construction du récit et ses choix de mise en scène. Il revient avec Nina Meurisse et Cyril Descours ( Vincent ) sur les moments clés du tournage.
Alors que le film était en gestation, un fait divers est venu étayer sa réflexion : «à Neuilly, deux jeunes garçons, dont l’un étudiant en école de commerce, avaient mis en ligne des annonces de tapin pour des filles encore mineures.Je trouve que ce fait divers cristallise un changement auprès d’une certaine jeunesse, issue de classe moyenne : la revendication d’un désir assumé de consommation et une sorte de précocité phénoménale dans les rapports sexuels qui masque parfois une immaturité affective et un vrai désarroi amoureux.»
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