Synopsis: Au début du XXe siècle, la couturière Berta quitte son domicile familial pour vivre avec Bubu, un ouvrier boulanger dont elle est éperdument amoureuse. Lorsque ce dernier quitte son travail, le couple se retrouve sans le sou. Bubu demande à Berta de se prostituer
La fiche du Disque
Le film
Les bonus
- Dans le coffret Mauro Bolognini : « Liberté mon amour »– « Les Garçons« -« Vertiges« -« Bubu de Montparnasse »
- Il fait partie de la sélection « Noël en fête »
Pour des raisons de gros sous ,Mauro Bolognini situe le roman de Charles L.Philippe, en Italie . Une transformation majeure pour un récit aussi typé que celui du romancier français imaginé autour des prostituées parisiennes de 1900, tiraillées entre leurs proxénètes et la peur de la maladie.
Ce qui fait son charme : l’adaptation est plutôt habile et la dichotomie géographique lui confère une couleur particulière. On se sait à Turin ou à Naples, mais la couleur impressionniste de la capitale française d’alors est de tous les tableaux.
Il y a même comme une guinguette des bords de Marne où cette fois c’est la fête entre souteneurs et prostituées. Une belle reconstitution ( les décors, beaux ou miséreux, sont toujours très justes ) , et le climat général s’en ressent.
Il est sans espoir pour Berta, une couturière qui au début du XX ème siècle quitte son domicile familial pour vivre avec Bubu, un ouvrier boulanger et fieffé gredin. Quand Antonio Falsi lui demande de se prostituer, elle accepte par amour.
Mais la rencontre avec Piero, un étudiant dont la sensibilité la séduit, peut changer la donne. Massimo Ranieri , faux air de Cabrel, jeunot, étonnant ! Un jour, Berta découvre qu’elle est atteinte de la syphilis…
C’est autant Berta que Bubu de Montparnasse que Maurice Boligni portraiture ici très délicatement , opposant à la noirceur du moment , des tons pastels sur les joues des femmes et des favoris reluisants pour les hommes .
Juste une apparence, une approche du regard que le cinéaste porte sur la condition féminine, mêlant à la fois un pessimisme de circonstance à une morale de bon aloi . On parle alors de syphilis et aujourd’hui le parallèle avec le sida est une évidence.
Mais quand il tourne « Bubu de Montparnasse » en 1971 , Mauro Bolognini ignore tout de la terrible maladie . Un film prémonitoire , dit-on dans les suppléments, mais aussi un film qui reprend à sa façon le thème universel de l’exploitation des femmes.
En opposition à la domination de l’homme , désigné avant tout comme le mâle régnant , qu’il soit père, ami ou amant . Le triumvirat d’une tragédie classique qui vire au mélodrame quand la porte de sortie entrevue brièvement par Berta se referme devant la fermeté de son « protecteur » , lui-même sous la coupe d’un proxénète de haut vol .
Ottavia Piccolo à qui l’on reprochait sa jeunesse pour un tel rôle, le tient à la hauteur de sa beauté juvénile. Une élégance naturelle, qui adoucit quelque peu la rude et délicate impression d’un monde sans pitié.
LE SUPPLEMENT
. Préface de Jean A.Gili ( 9 mn )
. Piero Tosi, le souci de la justesse(21 mn). Un entretien exclusif et très instructif dans lequel le grand costumier du cinéma et scénographe Piero Tosi évoque la figure de son ami Mauro Bolognini, dont il signa les costumes de neuf longs-métrages et de plusieurs courts-métrages.
Une occasion pour parler des grands acteurs et actrices de l’époque ( Claudia Cardinale, Mastroianni , Belmondo … ) avec qui Boligini « avait des liens d’amour, ce qui les rendait encore meilleurs. Il travaillait ainsi en toute sérénité«
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