Synopsis: Julio rencontre un vieil écrivain qui cherche un assistant pour dactylographier son dernier roman, mais il n’est pas retenu. Pour donner le change à Blanca, sa maitresse occasionnelle, il décide d'écrire un manuscrit qu'il fait passer auprès d'elle pour celui du romancier.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Je ne connais pas du tout le réalisateur de « Bonsai » mais je l’imagine un peu comme son héros. Légèrement barré, décalé, évaporé et prenant beaucoup de distance, pour ne pas dire de hauteur avec son quotidien. En compagnie d’un tel individu, on embarque immédiatement pour n’importe quelle destination, surtout quand le voyage s’apparente à du sur place.
Autour de son roman, de ses copines ou de ses journées, Julio tourne en rond. Et nous avec, mais sans jamais le perdre de vue, ni se morfondre au cœur de Santiago. C’est toute la magie, et la poésie de Crisitan Jimenz qui semble effectivement voir son double dans un tel personnage.
Drôle et triste, c’est le spleen de l’intello qui plonge dans l’écriture en sachant très bien que c’est sa vie qui défile sur les pages d’un roman qui appartient peut-être aussi à ce vieil écrivain qui vient de le renvoyer.
Le procédé d’identification est immédiat et toutes ces histoires de littérature avortée et de conquêtes déçues, ne font désormais plus qu’un. On retrouve ainsi l’idée du roman qui s’écrit en parallèle à la vie qu’il est censé connaître. Une idée que le cinéma aime bien mettre de plus en plus en pratique (voir « Dans la maison » de François Ozon ), et qui ici fonctionne particulièrement bien autour de ce personnage principal qui, bien évidemment ne serait rien sans l’entourage et son environnement.
Ce que nous dit , tout en finesse, le réalisateur, un rien nombriliste. Avec beaucoup d’humour (ah, ces dialogues à côté de leurs pompes !…) il en rajoute au petit bonheur la chance, avec des comédiens qui n’ont semble-t-il pas besoin d’en rajouter pour trouver le bon tempo.
C’est un vrai régal alors que de les accompagner dans leurs déambulations amoureuses, et leurs égarements quotidiens, à la recherche de cette enfance qui semble ne les avoir jamais quitté.
Julio se raccroche alors à Proust et Flaubert, pour s’évader, ou mieux comprendre son monde. « Bonsai » dont le titre m’échappe complètement, malgré une séquence explicative dans le réduit d’une cuisine, nous parle effectivement beaucoup de littérature. Et la littérature c’est bien fait pour s’évader ou comprendre le monde. Comme le cinéma de Jimenez.
Review Overview
Le film
Sous les apparences de pas grand-chose, voici le genre de cinéma qui réinvente le style « du petit film » à la française – sauf qu’ici nous sommes au Chili - : une légèreté dans le ton qui donne de la profondeur au récit, et une caméra qui n’est pas un palliatif au scénario, mais un complément d’objet direct. La manière dont elle nous parle des personnages, et les voici très rapidement, familiers.
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