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« Ander » de Roberto Caston. Critique DVD

Une histoire d'amour entre un paysan basque et un immigré péruvien. Ce n’est pas « Le Secret de Brokeback Mountain », c’est une autre vie, une autre histoire où les émotions et les sentiments se conjuguent à la beauté des paysages. Touristes s’abstenir !

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Ander"
De : Roberto Caston
Avec : Josean Bengoetxea, Mamen Rivera
Sortie le : 16 juin 2010
Distribution : Bodega Films
Durée : 123 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Il existe au pays Basque un organisme «  d’attention au public gay, lesbien et transsexuel », rattaché au gouvernement. Celui-ci a demandé au jeune réalisateur espagnol Roberto Castón , par ailleurs président du festival gay de Bilbao, d’imaginer une histoire qui mette en scène une relation gay, lesbienne ou transsexuelle, au cœur du Pays Basque « avec un objectif socialement intégrant».

En acceptant l’idée, Caston évalue tous les écueils, dont celui «  de s’attaquer à des préjugés qui peuvent être profondément ancrés dans la conscience nationale du pays. (…) Mais le fait de ne pas être basque , m’a permis d’être objectif ».

« Ander » n’a rien du film de commande .Il s’agit avant tout  de cinéma imaginé dans la beauté des montagnes de la Biscaye où habite Ander , un ouvrier d’usine qui une fois sa journée terminée vaque aux travaux de la ferme. Il a quarante ans , vit avec sa soeur Arantxa et leur vieille mère.  Quand il se casse une jambe Ander fait appel à un travailleur saisonnier. José, un péruvien.

A l’image des paysages tranquilles qui bordent  la vie pastorale, le réalisateur nous raconte d’abord une chronique villageoise paisible, rythmée par des journées monotones. Ici on se parle peu, c’est le regard qui s’exprime . Les silences aussi , ceux de la mère et de ses muettes interrogations, de ses reproches tus. L’étranger est un intrus qui déjà bouleverse les relations familiales …

Il lui fait , d’autant plus peur,  que ses enfants l’accueillent à bras ouvert . Elle pressent le danger alors qu’Ander découvre une nouvelle vie, au milieu de ses copains fêtards et de Reme (Mamen Rivera , magnifique interprète) la femme abandonnée par son mari à qui tout le monde rend visite quand le cœur bat la chamade.

Une histoire d’amour mêlée à d’autres histoires d’amour et de vagabondages , des secrets y affleurent , la nostalgie d’un pays oublié, des intrigues éparses .En deux heures qui passent sans sourciller ,Caston nous dit plus encore . Que la montagne est belle alors que ni folklore ou pause touristique n’obstrue son objectif. Mais s’attarder sur un flanc de colline quand le troupeau rentre au bercail et que deux hommes l’accompagnent dit parfois beaucoup  sur la ruralité, le sentiment humain. La poésie peut-être aussi sociale.

La mise en scène d’une simplicité naturelle participe à cet élan spontané d’une vie abrupte, si vraie. Le récit du réalisateur s’y love joliment , autour des problèmes d’intégration, de tolérance et de liberté.

Les acteurs  sont quasiment tous basques, et interprètent leurs personnages dans leur langue maternelle .Ils sont à l’image de ce film, respectueux et pudiques, au plus près d’une histoire quotidienne appréhendée dans toute sa complexité. Joxean Bengoetxea dans le rôle-titre, Eriz Alberdi sont touchants, émouvants. Ce sont des hommes, tout simplement.

LES SUPPLEMENTS

  • « L’honnêteté avant tout » 23 mn . Le réalisateur explique tout le processus de ce film hors du commun et dissèque l’histoire dans tout ce qu’elle à de complexe et de naturel. Il dit que son style est proche «  du documentaire, car l’aspect naturaliste m’intéressait avant tout » avec une intention de départ totalement assurée : «  je voulais que les personnages deviennent des personnes ». Bien joué l’artiste !
  • « Maricon » de Robert Caston (8 mn). Un jeune homme attend devant une boîte de nuit et suit un autre jeune homme, jusque chez lui. Le thème de la différence homosexuelle, déjà au cœur du cinéma du galicien. Une mise en scène plus étudiée, une direction d’acteurs très marquée : exercice de style ou travaux de fin d’école ?
Il existe au pays Basque un organisme «  d’attention au public gay, lesbien et transsexuel », rattaché au gouvernement. Celui-ci a demandé au jeune réalisateur espagnol Roberto Castón , par ailleurs président du festival gay de Bilbao, d’imaginer une histoire qui mette en scène une relation gay, lesbienne ou transsexuelle, au cœur du Pays Basque « avec un objectif socialement intégrant». En acceptant l’idée, Caston évalue tous les écueils, dont celui «  de s’attaquer à des préjugés qui peuvent être profondément ancrés dans la conscience nationale du pays. (…) Mais le fait de ne pas être basque , m’a permis d’être…

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