Accueil » Les critiques » « Tyrannosaur » de Paddy Considine. Critique cinéma

« Tyrannosaur » de Paddy Considine. Critique cinéma

"Tyrannosaur"

Synopsis: Dans un quartier populaire de Glasgow, Joseph est en proie à de violents tourments à la suite de la disparition de sa femme. Un jour, il rencontre Hannah. Très croyante, elle tente de réconforter cet être sauvage.Mais derrière son apparente sérénité se cache un lourd fardeau : elle a sans doute autant besoin de lui, que lui d'elle.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Tyrannosaur"
De : Paddy Considine
Avec : Peter Mullan, Olivia Colman
Sortie le : 05 septemb 2012
Distribution : M6 Vidéo
Durée : 88 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

Elevé il y a bien longtemps à l’école de Ken Loach, Peter Mullan a depuis semé quelques graines. Et contaminé ce jeune réalisateur de Paddy Considine, qui signe un premier film digne de l’auteur de «  Raining stone » et «  Riff Raff ».

Il y ajoute une signature très personnelle, où la violence des sentiments se traduit en faits et gestes, de manière hyper réaliste. Une vérité du terrain sur lequel Hannah ne s’est jamais aventurée. C’est du moins ce qu’imagine Joseph en débarquant  pitoyable dans la vie de cette pieuse responsable d’une association caritative.

Il s’en moque, et se gausse de son quotidien huppé dans une belle résidence de la ville, lui le prolétaire malheureux d’un quartier populaire. Mais un jour, le sourire d’Hannah toujours si prévenante, toujours si aimante, aura des bleus sous les yeux.

Deux êtres à la dérive, abandonnés à leur propre solitude et que le passé taraude au point de les rattraper un peu plus chaque jour. Allusive, elliptique, l’écriture de Considine est rageuse. Seul le regard d’un enfant, de temps en temps, l’apaise.Mais c’est encore un regard apeuré, qui craint la violence des adultes, et la perte d’un petit lapin en peluche.

L’Ecosse est-t-elle dans un tel état de déliquescence, qu’il n’y aurait plus que la haine de l’étranger ou du voisin, plus d’espoir pour une femme battue, plus de rémission ? Ici les hommes sont faibles, lâches, méchants, ou dégueulasses. Joseph est ou a été un peu tout ça ; aujourd’hui il cherche la porte de sortie.

Joseph c’est Peter Mullan. L’évidence même. Toujours très bon, voire excellent, l’acteur anglais cette fois se surpasse, pour embraser un personnage si complexe et ravagé, que la palette des sentiments quête elle-même dans les gris et les nuances, la juste mesure. Il nous livrera dans une scène poignante la raison du titre imaginé d’après le  film de Spielberg  » Jurassic Park ».

Olivia Colman, si peu remarquée à ce jour au cinéma, adopte un même tempo. Emouvante et formidable sous son auréole méchamment écornée, sa fragilité donne le ton de cette histoire dans laquelle tout le monde a besoin d’amour. Ce n’est pas la morale du film, mais son leitmotiv.

Elevé il y a bien longtemps à l’école de Ken Loach, Peter Mullan a depuis semé quelques graines. Et contaminé ce jeune réalisateur de Paddy Considine, qui signe un premier film digne de l’auteur de «  Raining stone » et «  Riff Raff ». Il y ajoute une signature très personnelle, où la violence des sentiments se traduit en faits et gestes, de manière hyper réaliste. Une vérité du terrain sur lequel Hannah ne s’est jamais aventurée. C’est du moins ce qu’imagine Joseph en débarquant  pitoyable dans la vie de cette pieuse responsable d'une association caritative. Il s’en moque, et se gausse…

Review Overview

Le film

Dans la lignée d’un Ken Loach qui se violenterait, ce jeune cinéaste filme au plus près l’errance des sentiments quand devant vous, tout fout le camp. Peter Mullan et Olivia Colman suivent la partition, de main de maître !

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Cinq Tulipes rouges » de Jean Stelli. Critique dvd

Nouvelle restauration Pathé , et très belle contribution du film patrimonial autour du Tour de France

12 Commentaires

  1. Besoin d’amour?
    La vision de ce film nous fait douter de son existence et surtout redouter ses blessures.L’image masculine est insupportable, celle de la femme victime est révoltante, et celle des chiens boucs émissaires de la cruauté humaine est désespérante.La prison serait l’espoir de rédemption? Meme Ken Loach n’est pas si noir….

Laisser un commentaire