Synopsis: Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va faire sombrer George dans l'oubli Peppy Miller, jeune figurante, va, elle, être propulsée au firmament des stars.
La fiche du film
Le film
De 117 à Brice, Jean Dujardin compose sur tous les tons, la réussite souvent au bout du challenge. Mais cette fois, sans dialogue, ni filet (l’histoire est d’une platitude naturelle, parodie oblige) son aventure est peu banale. Du cinéma muet !
Un film en noir et blanc, comme au temps de Chaplin. La perspective de la performance a bien dû titiller notre touche à tout, mais de là à en faire 1 h 40 sur le mode cartoon, on se pince pour y croire. Et l’on y croit, car son personnage fonctionne parfaitement !
Une fois le décor planté dans une grisaille de bon aloi, le comédien déploie avec brio, toute sa palette d’émotions feintes . Des œillades, des pince lèvres, et des fronts qui se plissent , tout le nécessaire à fabriquer les bons mots qui ne viendront jamais sur le plateau. Gourmand, Jean Dujardin en remet une couche, et cabotine comme un acteur d’autrefois.
C’est la limite de l’exercice. L’artiste travaille sans filet, sans scénario probant, si ce n’est cette romance imaginée entre une star du muet et une starlette qui bientôt lui fera de l’ombre.
Tout pour faire un bon vieux mélo. On comprend le clin d’œil aux pionniers du septième art, mais à force d’accumuler les clichés, le film s’embourbe dans son propre ennui pour laisser place à un one man show , à peine tempéré par l’excellent John Goodman, en producteur gros cigare.
On cherche alors dans les recoins, une allusion au cinéma d’autrefois, un hommage (le tableau façon Bébel), une référence autour des Trois Mousquetaires (ça c’est plutôt drôle) ou de Zorro, mais ça ne dure qu’un temps.
Michel Hazanavicius, a-t-il senti la fatigue l’envahir? Au final, un joli numéro de claquettes qui nous renvoie à la référence du genre « Chantons sous la pluie ».
Vous allez me trouver chagrin, mais je n’imagine pas Dujardin dans les claquettes de Gene Kelly (il n’est même pas question de danse, simplement d’interprétation). Debbie Reynolds revue et corrigée par la très jolie Bérénice Bejo ne m’effleure pas l’esprit un instant. Starlette en devenir, l’actrice tient son rôle, mais pas la distance.
Enfonçons le clou : sur cette scène logiquement chorégraphiée, les raccords font mal à voir.
Review Overview
Le film
La performance de Jean Dujardin ( meilleur acteur au festival de Cannes 2011) n’éclipse pas la faiblesse d’un scénario, malgré ses références et ses hommages aux pionniers du cinéma. Une fois le comédien bien en place, on n’a d’yeux que pour lui, et comme le récit plutôt banal, est plaqué sur les mélos du début du XX ème siècle, l’ennui peu à peu nous fait bailler.
Je n’ai aucune passion pour Jean Dujardin, acteur stéréotypé et inexpressif. Je n’ai pas aimé les OSS 117, j’ai détesté « Brice », j’ai accepté « Un balcon sur la mer » malgré lui, bref, je ne suis pas suspect d’un quelconque complaisance envers le comédien.
J’ajoute que je suis allé voir « The artist » par curiosité plus que par envie.
Et pourtant, chapeau ! Je suis tombé dans le piège, j’ai été touché, j’ai passé un superbe moment.
On me dira que c’est parce que Dujardin ne parle pas. Peut-être…