Synopsis: Décidés à ne pas se laisser enfermer dans une vie trop étriquée, Sal Paradise, apprenti écrivain new-yorkais et Dean Moriarty, jeune ex-taulard au charme ravageur, rompent leurs attaches et prennent la route avec Marylou. Assoiffés de liberté, les trois jeunes gens partent à la rencontre du monde, des autres et d’eux-mêmes.
La fiche du film
Le film
J’ai gardé un très vague souvenir de cette lecture adolescente, qu’il nous fallait, disait-on alors, dévorer à tout prix. Pour connaître le sens de l’émancipation et celui de la liberté. Découvrir des émotions nouvelles, s’affranchir de la famille et de ses idéologies conservatrices.
Tout ce qu’édulcore ou gomme d’un trait d’images bien léchées Walter Salles, qui bizarrement a fait un tout autre film. Plutôt que d’adapter le livre de Kerouac « On the road » (1957) , il le suit à la trace , de ville en ville, d’état en état pour en retrouver semble-t-il la substance, sa force vitale, sans savoir qu’il allait devenir un manifeste pour toute une génération fixée par le courant beatnik.
En « réécrivant » les pages au fil des étapes américaines, Salles penche plus pour le road-moavie et le carnet de voyages, qui nous trimballent une bande de joyeux fêtards (love, sexe and drogue), en quête d’un absolu indicible. La recherche d’un père à peine entrevu dans l’enfance, le besoin d’amour, et de racines encore mal déterrées.
Sur ce parti pris longuement revendiqué et parfois ennuyeux (le filme dure 2 h 20), le réalisateur réussit son pari de nous décrire des hommes (on prend réellement conscience de leur destin) sans les poser forcément dans les paysages. C’est le paradoxe de cette mise en images : l’âme profonde de l’Amérique des années soixante n’apparaît pas vraiment.
Les comédiens profitent de l’aubaine pour donner le meilleur d’eux-mêmes , avec une mention spéciale à Garrett Hedlund , qui dans le personnage de Cassady, le meilleur ami de Kerouac , donne le juste ton de la comédie qui se joue. Celle d’une fuite en avant, magistralement orchestrée par les effluves de la marijuana et les odes littéraires des prophètes du moment.
Rimbaud, Proust, Céline, Ginsberg (Tom Sturridge) que Kerouac fréquentait assidûment. Sam Riley relève le défi de l’interprétation avec un brio tout en retenu, une fièvre intérieure qui jamais n’éclatera dans la réalisation plutôt conformiste du cinéaste brésilien.
Review Overview
Le film
« On the road » de Kerouac était la bible des beatniks de l’époque. Un manifeste libertaire détourné soixante plus tard au profit d’un road movie nostalgique. Intéressant, un brin longuet et pas très neuf.
J’avoue ne jamais avoir compris l’enthousiasme sinon l’émoi que suscite ce bouquin. Il transpire tellement le « ricain « … Aller vers l’Ouest, toujours à l’ouest… Et puis l’idée même que la libération du « soi » ne se limite métaphoriquement qu’à la vitesse que déverse une voiture « sur la route », bon… Ah oui et la drogue?! Mouais… la drogue… c’est presque obligatoire! Pas très « inventif »: Baudelaire bien avant et encore plus bien avant, De Quincey…
C’était déjà au moment de sa sortie gentiment subversif ( la fureur de vivre est de 1955: véritable succès), avec le temps, le mythe est devenu l’esthétique de n’importe quelle pub de jean’s pour jeune coquet; idéal pas trop cher, où chacun mime son aventure, mystifie ses gesticulations…
Alors pour le film…
J’aime bien Walters Salles. « Carnets de voyage » était bien réussi dans le genre. D’ailleurs ce film est dans l’esprit, l’alter-égo latin (plus alternatif donc) de « Sur la route ». A partir de ce film l’Amérique Latine a commencé à concurrencer l’Inde dans les souhaits de voyage chez les jeunes 18 – 25 csp: petite bourgeoisie.
Sinon, en toute sincérité, le film était vraiment agréable à voir.
Merci pour cet éclairage avisé, et la pertinence du point de vue .