Synopsis: 1915. Sur la Côte d’Azur. Au crépuscule de sa vie, Auguste Renoir, qui vient de perdre son épouse, est bien fatigué .Mais une jeune fille, Andrée, va lui insuffler une énergie qu’il n’attendait plus. Éclatante de vitalité, rayonnante de beauté, Andrée sera le dernier modèle du peintre, sa source de jouvence
La fiche du film
Le film
Peindre Renoir, faire du cinéma avec Jean, l’auteur futur de « La Grande illusion » c’était peut-être l’enjeu principal de ce film. Gilles Bourdos ne l’a pas réussi. La toile est parfaite : les cadres sont supers, les décors, luxuriants. Même le vent dans les feuillages de Provence se mêle au charme bucolique d’une mise en scène qui piétine dans un fatras esthétique et redondant.
Les séquences entre le vieil artiste et son jeune modèle se succèdent et n’apportent rien à l’argument du scénariste. On voit, on assiste, mais l’émotion s’effiloche. Michel Bouquet pose plus qu’il n’interprète. C’est rare…
Le comédien n’est pas à sa place, et il nous faut retrouver Christa Theret (« La Brindille ») pour que cette histoire prenne un peu de chair. En modèle attitré du peintre, la jeune actrice, fascinante, donne vie à la peinture, et une âme à cette nature dont le réalisateur s’est imprégné au point de la confondre avec la palette de son sujet.
L’ensemble paraît formaté pour obtenir la vision la plus impressionniste qui soit au cinéma. Des apartés fugaces à travers le flou d’une soierie, une lumière tamisée par quelques branchages, des impressions diaphanes… C’est lisse, pas la moindre aspérité et le retour du héros n’y change pas grand-chose.
Blessé à la guerre, Jean Renoir (Vincent Rottiers , qui peine lui aussi à marquer son personnage), retrouve les siens avec un appétit féroce. On le comprend : il y a là toutes ces femmes qui s’activent au domaine, et que l’on devine être les anciens modèles et sans doute les anciennes maîtresses de son père. Il les a aimées et les aime lui aussi à sa façon.
Ce sont à mon avis les séquences les plus charnelles du film, les plus réussies. Il y a de la vie, de la bonne humeur, quelque chose qui ressemble à du cinéma ,sans affect. L’amour qui s’en mêle avec la belle Andrée apporte sa pierre au bel édifice ainsi entrevu, mais il est déjà bien tard pour le consolider. Beaucoup trop tard.
Review Overview
Le film
Filmer le beau et le vide à la fois c’est le résultat de cet étonnant portrait d’un peintre vieillissant, qui tarde à retrouver l’inspiration. A l’image de notre réalisateur qui a trop bien voulu respecter ( voire copier ) le maître.
Gilles Bourdos confronte un peintre en fin de vie, obsédé par la beauté, et son fils, le futur cinéaste, garçon engagé et homme d’action. C’est justement ce qu’il manque au film, de l’engagement et de l’action. Ma critique : http://tedsifflera3fois.com/2013/01/14/renoir-critique/