Synopsis: Après la mort du comique américain le plus célèbre et le plus controversé des années 60, un intervieweur recueille les témoignages de ses proches et tente de retracer sa vie…
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
Dans le Top 10 Mars 2016 ( 3ème)
Le pionnier du stand-up qui osa défier l’hypocrisie américaine.
« Lenny Bruce n’était pas quelqu’un de conventionnel. Selon moi il représentait une sorte d’avant-garde dans le domaine de l’humour américain. Il ne faisait pas les plaisanteries traditionnelles. Son humour était basé sur une analyse de l’hypocrisie de la société, (…) des choses réputées obscènes, dont on ne devait pas parler en public. Et lui pensait qu’on le pouvait. »
En évoquant son personnage Dustin Hoffman analyse parfaitement le contenu de ce qui ne s’appelait pas encore un biopic. Ou l’histoire d’un humoriste qui dans les années soixante allait profondément bouleverser le genre comique, en montrant du doigt les travers d’une société puritaine et hypocrite.
Il était grossier, obscène, mais ses gros mots lui servaient de détonateur, contrairement à la pelletée d’amuseurs de bas étage qui aujourd’hui mettent le paquet, sans autre signification que de flatter de bas instincts.
Quand Hoffman s’empare du personnage, il est encore très jeune. Il a déjà à son actif un palmarès éloquent avec « Le lauréat » , « Little big man », « Les chiens de paille » , « Papillon » … Excusez du peu . Et pourtant ce rôle de héros malgré lui il le magnifie au point de s’y incarner totalement dans le noir et blanc imaginé par un réalisateur très en verve.
Bob Fosse pose les bases de son récit sur le mode d’un documentaire : l’interview de Mme Bruce et de son manager. Mais le ton de la confidence, de l’anecdote, du souvenir prend le pas très habilement sur une mise en scène qui nous promène entre fiction et réalité dans un one-man-show intégral, où l’artiste prend toute sa démesure.Il faut aussi saluer la performance de sa compagne, Valérie Perrine, prix d’interprétation au Festival de Cannes en 1974 où le film fit sensation.
Je ne connaissais pas Lenny Bruce.Hoffman le remet au goût du jour..Avec sa compagne Honey, qu’il rencontre alors qu’elle est strip-teaseuse, leur duo flirte avec le politiquement incorrect.Lenny devient un provocateur admiré pour ses saillies qui frappent la société américaine avec une insolente méchanceté. A plusieurs reprises, il est arrêté pour son obscénité. Tout en exaltant sa virulence, ses attaques mettent à jour la personnalité complexe du comique, dévoré par une sexualité débridée et une forte dépendance aux drogues…
Le portrait d’une Amérique minée par les tabous et du comique qui les exposa avec une crudité sans précédent. Père du stand-up, Lenny Bruce reste aujourd’hui la référence incontestable des humoristes américains. Il a dénoncé la schizophrénie d’une société hypocrite avant que la critique ne lui revienne tel un boomerang.
LE SUPPLEMENT
- « Bruce Surtees, Prince of Darkness », entretien avec Darius Khondi sur le travail de la lumière (26 mn). D’origine franco-iranienne Darius Khondji est un chef opérateur qui se fait remarquer grâce aux images de « Delicatessen », de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, qu’il retrouve pour « La Cité des Enfants Perdus ». Le début d’une belle carrière auprès de David Fincher (« Seven »), Alan Parker (« Evita »), Danny Boyle (« La Plage »), Roman Polanski (« La Neuvième Porte »), Woody Allen (« Anything else », « La vie et tout le reste »), Michael Haneke (« Funny Games »)…
Bien que ce soit assez technique, le documentaire se suit avec passion. Darius Khondi reconnait bien volontiers la source d’inspiration que peut-être ce film, et plus généralement le travail du directeur de la photo Bruce Surtees.
D’ailleurs tous les grands directeurs de la photo sont passés au crible. On apprend ainsi les spécificités des uns et des autres, comment éclairer les visages, les blancs soyeux, les noirs à l’encre de chine… et la beauté générale des films en noir et blanc. Le seul à son actif : « Le trésor des îles chiliennes » de Francois-Jacques Ossang en 1991. « J’aimerais encore en faire mais les TV, les distributeurs n’aiment pas trop, alors que chaque fois, ils font des cartons ».
Au sujet de « Lenny » il parle d’un film intemporel, tellement radical au niveau de la photographie. « On est parti trop tôt sur le numérique » et le voici intarissable sur les différentes possibilités de captation lumineuse.
Review Overview
Le film
Le bonus
De la mise en scène à l'interprétation ce film n'a pas vieilli et la liberté d'expression demeure bien évidemment toujours en alerte.
Avis bonus
Le point de vue d'un grand directeur de la photo Darius Khondi , plus qu'intéressant
7 Commentaires
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