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« Le bruit des glaçons » de Bertrand Blier. Critique cinéma

Synopsis: C'est l'histoire d'un homme qui reçoit la visite de son cancer. « Bonjour, lui dit le cancer, je suis votre cancer. Je me suis dit que ça serait peut-être pas mal de faire un petit peu connaissance... »

La fiche du film

Le film : "Le Bruit des glaçons"
De : Bertrand Blier
Avec : Jean Dujardin, Albert Dupontel
Sortie le : 25/08/2010
Durée : 87 Minutes
Genre : Comédie dramatique
Type : Long-métrage
Le film

Un sujet sur le cancer ! Tout dépend du point de vue. Celui qui le donne et celui qui reçoit. Soit Bertrand Blier coutumier des vérités premières, des mises à nu,des corps à corps sans protection. Et Blier ne faiblit pas. Son cancer est frontal, physique et sans répit, sous les traits d’un homme cynique et jouissif : Albert Dupontel.  Un nouveau «Bernie» devenu rongeur d’un cerveau bien atteint par l’alcool et le désespoir.

Celui de  Charles Faulque,  un écrivain, alcoolique  qui depuis le départ de sa femme, cueille la jeunesse sans trop l’effeuiller. Et pour ce rôle hors d’atteinte, cette posture suicidaire Blier désigne  une autre pointure de la rigolade  Jean Dujardin , le comédien de la dérision et du paraître.

Dans de telles circonstances, avec un tel sujet,  le duo est improbable,  irréel. Mais le réalisateur qui connaît « Les Acteurs» sait de quel bois l’un et l’autre se consument  quand la comédie a le sens du tragique.

On rit et l’on sourit au regard démoniaque qu’il porte sur son tandem ; on s’étonne, on s’inquiète, quand  tombe le mal et le masque qui va avec.  Le phrasé totalement écrit semble  sortir de la bouche des comédiens, comme une nouvelle respiration, un souffle d’air indispensable.

Blier appuie là où ça fait mal, comme toujours, mais avec une humanité inhabituelle, une compassion inattendue, surtout pour ces femmes une fois encore bringuebalées, et abandonnées au sort des hommes, mais toujours magnifiques et dignes.

La maladie, le patient et la femme

Anne Alvaro , la boniche de service, elle aussi attaquée par un autre cancer (Myriam Boyer), ou dans des rôles plus secondaires Audrey Dana , et Christa Théret. Toutes et tous prennent la juste mesure du  cadre que le cinéaste s’approprie de façon très théâtrale.

C’est son péché mignon, mais de si belle manière, avec une telle élégance que c’est un plaisir de mise en scène assez rare aujourd’hui dans le cinéma français . Ca coule de source.

Blier est un jouissif, qui sans esbroufe, ni brusquerie,  tripote sa caméra, pour  quêter l’énigme d’un rictus, avant d’ouvrir grand le champ d’un paysage paradisiaque où les hommes se confondent avec leur passé.

Et se perdent sur une partition aux multiples anicroches : j’aime beaucoup ce réalisateur . Mais je n’ai pas le souvenir d’une telle appétence autour de la musique, d’une telle bande originale qui frise l’anachronisme et le fourre-tout, qui de Jacques Brel à Leonard Cohen, en passant par Eddy Louiss et Ravel concocte un maelstrom enchanté.

Ce film noir, où la mort rode à  chaque plan, est un hymne à la vie. Un gamin lui montre le chemin. Blier le suit les yeux fermés. Moi aussi.

Un sujet sur le cancer ! Tout dépend du point de vue. Celui qui le donne et celui qui reçoit. Soit Bertrand Blier coutumier des vérités premières, des mises à nu,des corps à corps sans protection. Et Blier ne faiblit pas. Son cancer est frontal, physique et sans répit, sous les traits d’un homme cynique et jouissif : Albert Dupontel.  Un nouveau «Bernie» devenu rongeur d’un cerveau bien atteint par l’alcool et le désespoir. Celui de  Charles Faulque,  un écrivain, alcoolique  qui depuis le départ de sa femme, cueille la jeunesse sans trop l’effeuiller. Et pour ce rôle hors d’atteinte, cette posture suicidaire Blier…

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