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« De rouille et d’os » de Jacques Audiard. Critique cinéma

Synopsis: Ça commence dans le Nord.Ali se retrouve avec Sam, 5 ans, sur les bras. C’est son fils. Sans domicile, sans argent et sans amis, Ali trouve refuge chez sa sœur à Antibes. Elle les héberge dans le garage de son pavillon, elle s’occupe du petit et il fait beau…A la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, son destin croise celui de Stéphanie.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "De rouille et d'os"
De : Jacques Audiard
Avec : Matthias Schoenaerts, Marion Cotillard, Armand Verdure
Sortie le : 07 novemb 2012
Distribution : UGC Vid�o
Durée : 115 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

Je n’aime pas le titre, il est d’une effroyable lucidité. Il est le film à lui tout seul. On a beau connaître  l’histoire inspirée des nouvelles de Craig Davidson,  la logique échappe au raisonnement de la caméra. Elle frappe le plus souvent très fort ; des images uppercuts balancées dans l’ellipse et le réalisme. Des séquences hachurées par le quotidien de ses héros.

Dont cette  jeune fille, belle et sympa,  à qui la vie ne peut que sourire. Stéphanie travaille dans le Sud de la France, là où débarque un papa ballotté par une existence misérable et un gamin qu’il connaît à peine.

de rouille et d'os

 Ali végète entre sa sœur et son beau-frère au bord de la déprime sociale.Il est pauvre ; elle est pleine d’assurance. C’est une princesse . Tout les oppose.

Leur rencontre est improbable, mais les légendes sont vivantes.Maintenant amputée des deux jambes, Stéphanie appelle Ali sur son portable. Ils se sont connus à la sortie d’une boîte de nuit. Il lui vient en aide, sans compassion, sans pitié, elle lui apprend à vivre.

On pense à «  Intouchables », mais ça n’a rien à voir. Le parti pris est ailleurs, dans la reconnaissance d’un handicap, la prise de conscience de son environnement, la confrontation désespérée de deux êtres en souffrance.

Du mélo en tranche, de la citronnade pour canicule ? Rien à voir.  Le réalisateur d’ « Un prophète«  porte avec élégance les habits du cinéma d’auteur. A trop s’y complaire, l’artiste risquerait de finir en faiseur d’images, comme deux ou trois séquences ici et là me le laissent penser.

Mais les faits lui donnent raison. Toujours poseur d’un regard formel indéfectible sur sa mise en scène, Jacques Audiard captive son auditoire et raconte ce genre d’histoire où rien ne tourne en rond, même sur le ring improvisé d’un match de boxe clandestin.

Ali s’y frotte pour gagner un peu d’argent, Stéphanie le suit, comme ça, pour voir.

Une réelle attitude. Marion Cotillard y est formidable, et ce n’est pas la plus simple des poses. Mais la comédienne transcende son personnage, comme le fait Matthias Schoenaerts, le papa ou bien encore son fiston Armand Verdure, à la fraîcheur étincelante.

L’innocence au cœur d’une fournaise dans laquelle Audiard tente de brûler ses propres démons.Cette manière très clinique de filmer la pose d’une prothèse, et d’ajouter à la douleur, des moignons à peine cicatrisés : des images aussi violentes qu’inutiles.

César du Meilleur jeune espoir masculin Matthias Schoenaerts, du Meilleur montage Juliette Welfling, de la Meilleure adaptation, Jacques Audiard, Thomas Bidegain, de la Meilleure musique Alexandre Desplat. Mais rien au festival de Cannes 2012... Je n’aime pas le titre, il est d’une effroyable lucidité. Il est le film à lui tout seul. On a beau connaître  l’histoire inspirée des nouvelles de Craig Davidson,  la logique échappe au raisonnement de la caméra. Elle frappe le plus souvent très fort ; des images uppercuts balancées dans l’ellipse et le réalisme. Des séquences hachurées par le quotidien de ses héros. Dont cette  jeune fille, belle et sympa,  à qui la vie…

Review Overview

Le film

C’est un film qui me laisse assez perplexe. La maestria de la mise en scène liée à un récit de la vie quotidienne parfaitement crédible n’arrivent pas à me convaincre tout à fait du bien fondé de cette réalisation un peu trop maniérée . L’interprétation dépasse heureusement les effets de manche du scénario.

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15 Commentaires

  1. Chacun, chacune voit la violence …. là ou sont ses craintes. Voir des moignons est-il plus insupportable que d’être confronté à la réalité de la boxe?
    et la réalité des sentiments? Quand elle s’impose, c’est enfin la réhabilitation de l’humain, celui qui peut s’attacher…car tel est le handicap d’Ali, l’attachement.Faut-il savoir dresser des orques pour tenter d’apprivoiser ce type qui est juste opérationnel? Au delà de cette réalisation parfaite,des lumières qui disent le vertige, il y a la lente progression de l’une, de l’un vers une vie qui approcherait l’eengagement,la confiance,le manque de l’autre, l’attachement ….enfin.

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