Synopsis: Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la «victime» demandent à s'expliquer avec les parents du «coupable». Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l'affrontement. Où s'arrêtera le carnage ?
La fiche du film
Le film
Le whisky fait de l’effet. D’origine écossaise, dix huit ans d’âge … La marque, je n’ai pas pu la noter, malgré mes efforts pour combler l’ennui qui grandissait au fur et à mesure que notre carré d’as se pochetronnait gentiment la tronche.
Mais où est passé Polanski, titulaire d’un récent petit chef d’œuvre (« The ghost writer ») qui loin de récidiver assure le minimum syndical ? Si ce n’est pas sur ses lauriers, c’est sur la trame de la pièce de Yasmina Reza « Le dieu du carnage », qu’il se repose, en l’adaptant au grand écran, sans en bouleverser les codes.
Soit deux couples en bisbille pour une histoire de gamins qui se sont tapés dessus. Au cours d’une rencontre qui se veut amicale, la conciliation va bien évidemment tourner en jus de boudin. Un scénario ficelé pour Woody Allen, mais pas pour l’auteur de « Répulsion» qui du carnage annoncé ne fait qu’aligner les clichés.
Des gens bien sous tous rapports, tombent peu à peu le masque au fur et à mesure que la conversation s’envenime. Le vernis craque.Conservant la tranquillité d’un huis-clos bien douillet, Polanski a du mal à trouver le bon tempo (un comble pour ce metteur en scène de première) au profit d’une peinture psychologique de la bonne société américaine.
Le cas d’Alan : il trouve en Christoph Waltz un personnage stéréotypé, affairé, que le comédien joue sans forcer son talent. J’ai l’impression qu’il en va de même pour le reste du casting, pourtant fort prisé avec Kate Winslet, John C. Reilly et Jodie Foster , la plus en verve me semble-t-il dans ce chamboule tout où les discussions de chasse d’eau ( rigolo) succèdent à la révélation d’un scandale pharmaceutique. Alan tente de régler le problème à distance.
Il est avocat, suffisant, et d’une indélicatesse totale. Provocateur au possible (la profession, sans doute), il met le feu aux poudres dans ce déballage familial sans grande conséquence, si ce n’est les effets drolatiques du breuvage écossais. Mais nous en sommes déjà quasiment à la fin et j’ai la vague impression de tourner en rond. Comme ces discussions de fin de repas, qui n’en finissent pas, et qui ne mènent nulle part. Carnage ? Ridicule !
Review Overview
Le film
J’attendais peut-être trop de ce nouveau Polanski après le fabuleux « The ghost writer ». Cette fois le cinéaste suit la trame de la pièce de théâtre, sans trop se préoccuper de l’adapter au grand écran. Son casting américain ne suffit pas, il est même très en deçà …
Du théâtre filmé, sans plus. Yasmina Reza a fait un chef d’œuvre avec « Art » (chef d’œuvre surtout grâce à ses interprètes au théâtre) et a voulu récidiver avec « Le dieu du carnage », basé – sans originalité – sur le même principe.
Raté puisque la pièce – comme la plupart des productions de l’auteur d’ailleurs – reste de modeste facture.
En posant sa caméra devant la scène, Polanski n’a pas voulu transcender l’original. Tant pis pour nous qui n’avons pas besoin de lui pour aller au théâtre, sauf quand il en assure la mise en scène, évidemment. Le temps passe agréablement, tout de même, mais le rire demeure en coulisse.
Restent les acteurs, remarquables, mais qui méritent mieux.
P.S.: désolé mais « The ghost writer » ne m’a jamais semblé génial. Un petit polar agréable, seulement.