Synopsis: Le soir du 31 décembre, Camille se trouve soudain renvoyée dans son passé.Elle a de nouveau seize ans. Elle retrouve ses parents, ses amies, son adolescence… et Eric.Va-t-elle fuir et tenter de changer leur vie à tous deux ? Va-t-elle l’aimer à nouveau alors qu’elle connaît la fin de leur histoire ?
La fiche du film
Le film
Avant d’imaginer le propos, j’imagine les écueils que Noémie Lvovsky évite avec une maestria déconcertante. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière du genre « et si c’était à refaire ». L’interprète-réalisatrice effleure à peine la question, pour mieux la détourner au profit d’un tout autre mode de réflexion.
Et malgré ses jupettes écossaises assorties à des chaussettes affriolantes, la vague nostalgique de l’adolescence n’est pas de mise. Dans son apparente simplicité, le discours de Lvovsky, l’écriture de Maud Ameline nous entraîne vingt-cinq ans avant, dans une autre vie, qu’elle a déjà fréquentée. En toute connaissance de cause, elle ne souhaite donc pas la renouveler.
Pour plusieurs raisons. Connaissant l’avenir, elle l’appréhende tout à fait différemment. Comme la mort accidentelle de sa mère , ou la rencontre avec son grand amour ( Samir Guesmi) qu’elle repousse avec frayeur .Il la quittera pour une autre… vingt-cinq ans plus tard.
Camille s’amuse de la situation (elle retrouve ses copines –Judith Chemla…, sa chambre et ses posters..) avant de l’affronter au travers du dilemme que lui offre cette opportunité de tout effacer.
Le ton de la comédie est indéniable (son petit copain ne comprend pas son attitude agressive, ses parents, non plus), mais la légèreté s’envole rapidement pour un registre beaucoup plus sensible, aux nuances multiples.
Camille vit désormais par procuration, voire par effraction, en s’immisçant dans l’intimité des uns et des autres. Le décalage qui s’opère alors les déstabilise autant que le spectateur.
Dans un corps et une intelligence de femme adulte, Camille vit pleinement ses seize ans. Elle aime ses parents comme elle n’a pas pu les aimer, alors adolescente. Jamais ridicule, Noémie nous touche en plein cœur. De la même manière que « La vie ne me fait pas peur« .
Je parle de la réalisatrice, et de l’interprète en phase avec son projet ; elle tient le rôle principal, quel culot !Mais le reste de l’affiche n’est pas mal non plus.
Yolande Moreau en maman comme il faut : magnifique ! Un coup de chapeau à Mathieu Amalric, méconnaissable, mais libidineux à souhait et à Podalydès, une fois encore au mieux de ses sentiments.
Comme le film n’en manque pas, me voici comblé.
Review Overview
Le film
Sur une idée un brin risqué, du style la machine à remonter le temps, Noémie Lvovsky tient le parfait équilibre entre la drôlerie (des situations) et les sentiments qui s’en dégagent. Jamais ridicule dans ses frusques de gamine habillée dans un corps de femme, l’interprète est à la hauteur de la réalisatrice, et de toute une équipe qui semble avoir pris bien du plaisir à un tel carnaval.
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