Synopsis: Grégory Lioubov un officier des services secrets russes, est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or…
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
L’amour et l’espionnage ne font pas bon ménage. Eric Rochant en fait l’amère expérience, à son tour, qu’il aurait peut-être mieux fait de passer. « Mobius » n’est pas un mauvais film, c’est un film de plus dans un genre qui compte quelques pépites (« La taupe », la plus récente) et beaucoup de substrats.
Toutes les composantes du thriller politique sont au rendez-vous, étalées sur la table , un peu éparpillées. C’est visible dans un scénario qui peine à les réunir, comme si l’ombre de Le Carré hantait le plateau. Je devine le scénariste et réalisateur en proie au doute et à la confusion.
Un seul homme pour un tel édifice, c’est de l’inconscience, voire de la prétention. Le film n’en manque pas dans ses intentions de raconter une histoire ténue, d’espionnage international. Une jolie femme, trader, embarquée dans l’innocence de sa beauté au milieu de barbouzes soviétiques qui ressemblent à des pieds nickelés
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Au début j’aime bien ce mélange des genres, auquel se mêlent de véritables pros cette fois (CIA oblige) et un oligarque russe, que son propre pays entend mettre au pas. Ca nous rappelle Roman Abramovitch, un riche financier qui parait-il ressemble à Tim Roth. D’où la présence, excellente, de l’acteur américain au milieu d’un casting un brin foutraque. Jean Dujardin, l’homme du FSB (Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie), n’y est pas très à l’aise. Pas à sa place. L’entendre parler russe avec l’accent de Montélimar, puis revenir à un français sans rature, m’a surpris plus d’une fois.
Son rôle n’est pas évident, comme ne l’est pas celui de la belle trader en qui Cécile de France trouve un personnage à sa mesure. Parée pour un défilé de mode, elle prend au fur et à mesure de l’intrigue une dimension aussi mystérieuse qu’inquiétante.
Il est dommage alors qu’Eric Rochant, englué dans les codes du film d’espionnage, n’a d’yeux que pour la belle et ses épanchements amoureux. Le glamour au détriment d’une intrigue qui se délite au point d’en devenir brouillonne. Si tout était de la veine du surprenant tatouage de notre espion et de ses implications … J’ai longuement discuté après le film histoire de voir si l’on avait bien compris la même chose. Ce qui n’était pas le cas. Mais contrairement à des films comme « Usual Suspects » ou « La Taupe » je ne retournerais pas me frotter de sitôt à ce Mobius plus désincarné que profitable.
LES SUPPLEMENTS
- – Making-of. Pendant tout le tournage, Eric Rochant a twitté au jour le jour ses impressions. On les retrouve, accompagnant cette très belle visite de l’arrière du décor. Tim Roth n’a pas l’air de trop apprécier l’exercice et d’ailleurs on ne le reverra quasiment plus ensuite.
Le reste de l’équipe se prête au jeu, avec de réelles discussions avec le réalisateur, qui au détour de la scène de l’ascenseur se défend à nouveau d’avoir copié sur « Drive ». « Cette scène je l’ai écrite il y a plus de trois ans » dit-il en poursuivant ses directives, mais très à l’écoute semble-t-il de ses comédiens. Vraiment excellent ce making of.
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– Rochant et le casting international. Le réalisateur évoque le travail avec Tim Roth, « bien évidemment différent de Jean Dujardin et Cécile de France. Il avait posé un certain nombre de principes, […] et avait des idées bien précises, sur son personnage, par exemple ».
A l’inverse, ses rapports avec les comédiens russes sont simplifiés, à l’image de la vision qu’ils ont de leurs personnages. « J’essayais de leur expliquer que je voulais quelque chose d’un peu plus existentielle, mais c’était difficile à expliquer ».
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– Le ruban de Möbius. Où l’on retrouve l’explication du titre, déjà contenue dans le film.
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– Un grand couple de cinéma. C’est un film sur le fluide amoureux, dit Rochan en parlant de la rencontre Jean Dujardin -Cécile de France, et du tournage de la scène d’amour. « Une scène importante car elle allait dire tout ce que je voulais dire sur leur relation. Ca allait imprégner toute la suite ».
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– Débat : Rochant et les bloggeurs cinéma.Un débat après une projection, sur l’écriture, le travail avec Dujardin, devenu une vedette internationale…
Review Overview
Le film
Les bonus
Des personnages pas toujours crédibles, une mise en scène frileuse (surtout ne pas manquer les préceptes du film d’espionnage) et une histoire qui se délite au profit d’une romance amoureuse, voilà de quoi remettre en ordre de marche un film qui ne demandait qu’à exploser.
Avis Bonus : Des suppléments qui valent surtout par l’excellent making of et le débat avec les bloggeurs. Mais dans l’ensemble on apprend encore beaucoup sur ce film.
Un film affligeant de vacuité ! un scénario anémique, qui se ridiculise à vouloir imiter les « Jason Bourne » et autres « Mission impossible », des dialogues ineptes, une réalisation qui confond les gros plans à rallonge avec de la mise en scène, un Jean Dujardin aussi expressif qu’un glaçon dans un verre de vodka (comme d’hab’), un contexte qui accumule les poncifs, bref, le ratage total, au niveau des pires séries US ou – encore pire – d’une série française !
Reste Cécile de France : c’est vrai qu’elle a du charme et du talent. Dommage.
Pour ce film, il aurait peut-être fallu prendre un vrai acteur pour qu’il soit crédible…