Synopsis: Trois jeunes d’une vingtaine d’années aiment le vin et les femmes, mais ils sont encore vierges. Sous prétexte d’une route des vins, ils embarquent pour un voyage en Espagne dans l’espoir d’avoir leur première expérience sexuelle.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Rien ne les arrêtera… Pas même leurs différences : l’un est aveugle, l’autre est confiné sur une chaise roulante et le troisième est complètement paralysé. Les voici partis sur les routes d’Espagne en quête d’amour et de liberté.Après « Intouchables » de Eric Toledano et Olivier Nakache, « De rouille et d’os » de Jacques Audiard, le handicap est à nouveau une source d’inspiration du septième art.
Le réalisateur belge Geoffrey Enthoven l’aborde avec une liberté de ton réjouissante, qui nous dit que l’infirmité n’atteint pas forcément les cœurs. Il suffit de découvrir ces jeunes, prêts à tout pour assumer leur joie de vivre, faite de bon vin et de femmes rêvées.
Il suffit de les suivre dans leur folle embardée. Apprenant que quelque part en Espagne un bordel légal accueille les handicapés les voici complotant contre leurs familles afin de rejoindre le Nirvana.
Une histoire déjà palpitante que le réalisateur et son scénariste subliment en la menant dans un road movie salutaire.
Plus que la destination, plus que l’objet du désir (même si le sujet demeure la sexualité des handicapés), ce qui importe ici c’est le bonheur palpable de ce trio indéfectible qui traverse la France et l’Espagne en quête d’une liberté encore insoupçonnée. A chaque étape, chaque épreuve, ils vont un peu plus se rapprocher pour fonder une famille bien à eux que materne avec affection le chauffeur de leur mini-bus : Claude, une femme tout en rondeur.
Isabelle De Hertogh est exceptionnelle, à l’image de ses compagnons de route Robrecht Vanden Thoren , Gilles De Schrijver ,et Tom Audenaert qui transcendent leur interprétation pour n’en signifier que l’aspect physique. Ce qui procure des scènes mémorables, alimentés par des dialogues pertinents, souvent très drôles.
Mais le jeu est ailleurs, plus intérieur, qui nous va droit au cœur. Leur joie est instinctive, leur bonheur communicatif. Voir leurs yeux pétiller, autour d’un feu de camp, devant un précieux nectar servi dans un verre Pyrex, c’est toute une philosophie. C’est la leur, c’est la vie.
LES BONUS
- Le making of ( 45 mn). Il est présenté en quatre volets, tous plus intéressants les uns que les autres. Au-delà des classiques mais passionnantes scènes de tournage, on a le droit ici à d’autres scènes sans aucun commentaire, ce qui procure une ambiance particulière quant à l’esprit du film. J’ai particulièrement apprécié la lecture des textes qui donne l’occasion aux comédiens de proposer des points de vue très personnels sur leur personnage et même les … décors .
- Interview de Claude Lelouch ( 9 mn ) . En attendant dans un multiplex Claude Lelouch découvre Hasta la vista. Il est entré par hasard et s’est laissé happer par le film qu’il a décidé de distribuer.
« Au fur et à mesure que je le découvre, une seule question me taraude : comment un sujet aussi casse gueule que le handicap peut-il être si justement abordé ? Ce petit film ne ressemble à aucun autre. Ses personnages nous font passer du rire aux larmes et transforment le spectateur que je suis en type bipolaire mais pas dupe. Le temps d’un road-movie initiatique à bien des titres, je finis par fredonner la chanson du film « Et si tu n’existais pas » avec les personnages. Et quand je me relève de mon fauteuil, je me dis qu’ils existent, heureusement. »
- Interview du réalisateur et des comédiens (32 mn ). Le message à faire passer, l’origine du projet , l’esprit du cinéma belge ( » on peut rigoler avec tout, sans se prendre au sérieux » ) le réalisateur n’est pas avare de ses propos relayés par une équipe qui révèle tour à tour les petits secrets du tournage. On apprend ainsi que quinze jours avant le tournage, le rôle du chauffeur n’était toujours pas attribué et que la découverte de Isabelle De Hertogh fut un miracle.
A l’origine de vrais handicapés ont fait les répétitions, mais ça ne fonctionnait pas très bien, rapporte Gilles De Schryjver . On les voit d’ailleurs dans les bonus.
- Mais encore. Le film est inspiré de l’histoire d’Asta Philpot, un citoyen américain né avec une maladie congénitale : l’arthrogrypose, une maladie handicapante, irréversible, évolutive qui contracture progressivement les articulations. Après avoir entendu parler d’une maison close munie d’un accès pour fauteuil roulant en Espagne, il a visité l’endroit et y a perdu sa virginité. Bouleversé par l’expérience, il a décidé d’organiser des voyages avec d’autres personnes éprouvant les mêmes difficultés pour trouver une relation amoureuse ou sexuelle en raison de leur handicap physique.
Review Overview
Le film
Les bonus
Le réalisateur dépasse très vite son sujet (la sexualité des handicapés) pour donner une comédie sérieuse sur le droit à la différence. C’est bien réalisé, très bien joué. Le scénario, jamais ne flanche et pourtant à l’origine, c’était plutôt casse gueule. Une belle réussite, une énorme surprise pour cette histoire vraie couronnée par de nombreux prix dont celui du public à Québec et Montréal où il décroche également le Grand Prix des Amériques et celui du Jury Œcuménique.Je vous assure que c'est amplement mérité
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