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« Une vie toute neuve » d’Ounie Lecomte. Critique DVD

Séoul, 1975. Jinhee a 9 ans. Son père la place dans un orphelinat tenu par des Soeurs catholiques. Commencent alors l'épreuve de la séparation et la longue attente d'une nouvelle famille... Un film à hauteur d'enfants, beau et sensible.

La fiche du Disque

Le film : "Une vie toute neuve"
De : Ounie Lecomte
Avec : Kim Saeron, Park Doyeon
Sortie le : 20 mai 2010
Distribution : Diaphana
Durée : 88 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de Disque : 1
Le film
Les bonus
  • SÉLECTION OFFICIELLE HORS COMPÉTITION – Festival de Cannes

C’est un premier film, le genre d’exercice où l’on jette  toutes ses forces, pour tout dire. Ounie Lecomte est l’agréable exception , d’autant plus surprenante qu’avec une économie de moyens dans la mise en scène, et  les dialogues , elle réussit un film quasiment parfait .

L’histoire se passe à Séoul, en 1975. Jinhee a 9 ans. Son père la place dans un orphelinat tenu par des Sœurs catholiques. Au fil des saisons, les départs des enfants adoptés laissent entrevoir une part du rêve, mais brisent aussi les amitiés à peine nées. Jinhee résiste, car elle sait que la promesse d’une vie toute neuve la séparera à jamais de ceux qu’elle aime.

Sur le sujet délicat de l’enfance abandonnée, la réalisatrice évite l’écueil d’une vision moraliste ou institutionnelle. Elle ne juge, ni ne condamne , les adultes et les enfants, mais les accompagne discrètement, respectueusement.Tout ce travail de mise en scène sublime une histoire où la tristesse d’un petit cœur brisé se mêle à l’espoir confus qu’un jour la vie peut renaître. Mais Jinhee n’y croit déjà plus, renfermée  dans cet environnement bienveillant que lui offrent le personnel de l’orphelinat et ses petites pensionnaires.

Sa révolte est sourde, butée, légitime pense-t-elle devant l’injustice des adultes. Quelle soit grande ou petite.A une infirmière qui doit la prévenir quand elle la piquera, elle lui reproche de ne pas avoir tenu sa parole. Son père demeure à ses yeux le seul recours. On ne connaît pas très exactement  les raisons de l’abandon, on ne sait rien de sa famille… mais ce père que l’on découvre aimant , lui aussi, demeure un mystère pour le spectateur.

Les dialogues, menus, laissent parler des attitudes, des silences et des images sublimes qui paradoxalement crient le désespoir, la solitude, d’autant plus émouvante quand on la lit dans le regard de cette petite fille, jouée par Kim Saeron, absolument prodigieuse.Une performance de plus pour ce film à la sensibilité à fleur de peau.

  • Un film autobiographique. « Il y a une dizaine d’années, j’avais commencé à écrire le début d’un long-métrage qui se passait en France. L’histoire était déjà celle d’une petite fille qui doit faire face à la perte de son père. Je me suis bloquée au bout de quinze pages. Plus tard, je me suis rendue compte que ça racontait de manière lointaine et abstraite mon expérience de l’abandon. Et là je me suis demandée : pourquoi prendre des détours et masquer l’origine de cette histoire ? J’ai décidé d’être plus frontale. Il fallait que j’accepte de partir de mon histoire personnelle. Ça a commencé comme ça


  • Ounie Lecomte, la réalisatrice. Née à Séoul en 1966, Ounie Lecomte a 9 ans lorsqu’elle quitte la Corée pour la France, où elle est adoptée par une famille protestante. Son bac en poche, elle suit des cours de stylisme , participe à des courts métrages amateurs, et collabore à plusieurs films de Olivier Assayas , en tant que comédienne ou  costumière . En 2004, elle écrit et réalise « Quand le Nord est d’accord », un court-métrage sur le thème de l’avortement. La mise en scène lui apparaît alors comme une évidence. Deux ans plus tard, Ounie Lecomte entre à l’Atelier Scénario de la Fémis .Elle débute l’écriture de « Une vie toute neuve », l’histoire d’une enfance, son enfance.

EN BONUS

  • Entretien avec Ounie Lecomte, par Didier Péron .La réalisatrice revient sur la genèse du film et sur sa propre histoire, à travers des documents personnels et inédits.  Des pièces administratives relatant l »état psychique de la gamine, des photos des pensionnaires de l’orphelinat de l’époque …(le film leur reste fidèle ).

On y voit aussi les essais incroyables  de la jeune Kim Sae Ron, « une petite fille tout à fait normale, qui n’a jamais joué au cinéma, et sur une impro autour d’une amie qui l’a trahie, elle se met à pleurer. Son émotion est peut-être factice, mais elle existe, il se passe quelque chose » s’étonne encore la réalisatrice. Les images sont effectivement très parlantes. (env.30 min).

SÉLECTION OFFICIELLE HORS COMPÉTITION – Festival de Cannes C’est un premier film, le genre d’exercice où l'on jette  toutes ses forces, pour tout dire. Ounie Lecomte est l’agréable exception , d’autant plus surprenante qu’avec une économie de moyens dans la mise en scène, et  les dialogues , elle réussit un film quasiment parfait . L'histoire se passe à Séoul, en 1975. Jinhee a 9 ans. Son père la place dans un orphelinat tenu par des Sœurs catholiques. Au fil des saisons, les départs des enfants adoptés laissent entrevoir une part du rêve, mais brisent aussi les amitiés à peine nées. Jinhee…

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Le film
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