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« Portrait d’une enfant déchue » de Jerry Schatzberg. Critique dvd

Synopsis: Ancienne célébrité de mannequinat, Lou Andreas Sand s’est isolée dans une maison au bord de l’océan où elle tente de vivre autrement, en se consacrant à la poésie et à la sculpture. Abîmée par la dépression et les excès, elle reçoit la visite de son ami photographe Aaron Reinhardt.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Portrait d'une enfant déchue"
De : Jerry Schatzberg
Avec : Faye Dunaway, Barry Primus
Sortie le : 22 février 2012
Distribution : Carlotta Films
Durée : 101 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd février 2012 ( 2 ème )

Portrait de femme en forme de puzzle. Mais pas le puzzle habituel, où les pièces tombent avec une logique scénaristique évidente. Ici le désordre est assumé, autour d’une construction narrative à tiroirs.

Jerry Schatzberg signe là son premier film, après une carrière de photographe de mode : il innove et appuie sur la double détente. Elle se raconte, il lui parle, et leurs souvenirs prennent toute la dimension de la maison du top-model, où se passe la rencontre. A plusieurs reprises, je pensais que Faye Dunaway racontait sa propre vie. Beauté fragile, elle y est formidable.

Mais non,  le réalisateur new-yorkais de « Panique à Needle Park » et de L’Épouvantail (Palme d’or1973) s’inspire de la vie tourmentée du top model Ann Saint Marie, qu’il a bien connu.

Ce mannequin au fil du temps a été délaissé pour « des  mannequins plus jeunes, des nouveaux visages. Cela l’affecta énormément car elle était toujours jeune et n’avait même pas trente ans. Alors qu’elle traversait ces difficultés, je l’ai vue sombrer dans la dépression. J’ai toujours pensé qu’il y avait une histoire à raconter. Mais ce film est vraiment une métaphore pour de nombreux secteurs, pas seulement la mode. »

En associant  ses souvenirs personnels de photographe de mode ,en filmant la fabrication des images en même temps qu’il montre leur envers,(c’est remarquablement bien agencé), Schatzberg saisit le tournant des années 60-70 avec tout ce que l’époque comporte de fraicheur, d’excitation, mais aussi de vacuité.

Un monde de dingue où les plus dingues ne sont  pas forcément ceux que l’on croit. Je pense à cette célèbre photographe, Pauline Galba, qui pilote son propre avion, alors que son entourage préfère prendre un vol régulier.Légèrement à côté de ses pompes…

Une fiction, plus vraie que nature, avec cette petite touche du documentaire qui sied parfaitement au récit. Des séances de pose, où l’on  ne parlait pas alors de maltraitance, d’autres plus rigolotes quand la starlette entraîne son partenaire dans sa loge, histoire de le décoincer. Une technique de coaching, comme une autre…

Quelques moments de légèreté, dans un monde de brut, où le réalisateur va puiser jusqu’au bout la détresse d’une femme brisée, aujourd’hui en quête d’absolu. «  Je veux vivre en état de grâce » confie-t-elle à la bande magnétique.

LES SUPPLEMENTS

Né dans le Bronx, Jerry Schatzberg devient  photographe à 26 ans. En 1958, le magazine Vogue lui passe une première commande, et lui ouvre la voie aux années 60 pendant lesquelles il travaille intensément pour les magazines les plus prestigieux.

Il entame aussi une série de portraits d’artistes, le plus souvent au début de leur carrière à l’époque : Bob Dylan, Faye Dunaway, les Rolling Stones, Andy Warhol, Catherine Deneuve, Francis Ford Coppola, Roman Polanski…

  • Le film révélé, par Pierre Rissient. (13 mn).  Alors que la critique américaine boude son plaisir, Pierre Rissient découvre ce film au cours d’une séance à laquelle il ne pensait rester que cinq minutes. Il s’en explique.

  •  Illusion et réalité, par Michel Ciment. ( 5O mn ) Le réalisateur explique son parcours qui le conduira  à imaginer, ce film d’après une histoire très personnelle.L’apport de son expérience photographique dans la réalisation est évidemment un chapitre important.
Pour la lumière, le chef opérateur Adam Holender voulait retrouver l’éclairage typique des séances photos, et pas du cinéma. «  Je lui ai expliqué comment je procédais et il a réussi. » En reprenant quasiment les plus grandes scènes du film, on suit pas  à pas les personnages et la manière dont il sont arrivés dans le scénario. En conclusion,il rappelle l’accueil très froid de la critique américaine. Il aura fallu la présence d’un frenchy  pour remettre les choses en ordre.
Meilleur dvd février 2012 ( 2 ème ) Portrait de femme en forme de puzzle. Mais pas le puzzle habituel, où les pièces tombent avec une logique scénaristique évidente. Ici le désordre est assumé, autour d’une construction narrative à tiroirs. Jerry Schatzberg signe là son premier film, après une carrière de photographe de mode : il innove et appuie sur la double détente. Elle se raconte, il lui parle, et leurs souvenirs prennent toute la dimension de la maison du top-model, où se passe la rencontre. A plusieurs reprises, je pensais que Faye Dunaway racontait sa propre vie. Beauté fragile, elle…

Review Overview

Le film
Les bonus

Sur un mode narratif très particulier, le cinéaste new yorkais signait à l'époque un premier film , d'une très grande originalité , malgré les apparences. Et Faye Dunaway , qui ne gâche rien ...

Avis Bonus : Ou comment un français impose un film rejeté par la presse américaine. Après quoi le réalisateur s'explique longuement sur la construction et les origines de son film. On apprend beaucoup.

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