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« Crime d’Etat » de Pierre Aknine. Critique DVD

Synopsis: En 1979, sous la présidence de Giscard d'Estaing, Robert Boulin est nommé ministre du Travail et de la Participation. Afin de réduire l'influence de Jacques Chirac, celui-ci est prédestiné à devenir Premier Ministre. Pourtant, des lettres anonymes à destination des médias l’accusent d'avoir acquis de manière illégale un bien immobilier dans le Var. Robert Boulin ne cessera de ce défendre des faits qui lui seront reprochés jusqu’au 30 octobre 1979, lorsque son corps est retrouvé dans la forêt Rambouillet. Alors, que les enquêteurs et la justice concluent à un suicide, son entourage propage des rumeurs d’assassinat.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Crime d'état"
De : Pierre Aknine
Avec : François Berléand, Philippe Torreton, André Marcon, Grégoire Oestermann, Stéphane Jobert
Sortie le : 11 mars 2015
Distribution : Elephant Films
Durée : 90 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

Sur la jaquette, la précision est de taille : un film sur la thèse de l’assassinat de Robert Boulin. Si l’hypothèse du suicide est rappelée, c’est avec un point d’interrogation. Et tout ce qui suit est une déposition à charge contre les ennemis de l’ancien ministre du Travail.

L’homme n’était pas dans la ligne du parti créé par Jacques Chirac, qui par ailleurs se querellait avec Giscard d’Estaing.

Au milieu de ce marigot, Boulin n’était pas non plus un Gaulliste de naissance, c’était un homme de droite, intègre nous dit-on, qui n’entendait pas se mêler aux magouilles de ses « amis » politiques, membres du Sac ( Service d’action civique) (1) , nostalgiques de l’OAS (Organisation de l’armée secrète) (2).

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C’est la mise en œuvre d’un stratagème visant à l’impliquer dans une affaire immobilière douteuse que le réalisateur ausculte à la loupe très grossissante. Je suis un peu surpris de la manière dont  il s’emploie à bétonner ses arguments .Entre candeur et naïveté, Pierre Aknine enfonce les portes ouvertes de la politique, avec des gros plans plutôt moches, sur les lèvres, les moustaches, les yeux. Des portraits inachevés, totalement enserrés dans un cadre à l’étroitesse ridicule.

 Après quoi, les affaires peuvent reprendre, et malgré l’insistance d’une direction d’acteurs tout aussi coincée (on ne rigole pas avec les hommes d’Etat) le sujet réussit à trouver un semblant d’explication. Robert Boulin  s’apprêtait semble-t-il à dénoncer les pratiques douteuses de certains réseaux de son entourage, comme le financement de son parti, via une filière africaine.

Il fallait donc le faire tomber, et le dossier des terrains de Ramatuelle arrive au bon moment. Comme Tournet, son initiateur, sentait qu’on allait le lâcher ( Philippe Torreton, parfait en petite fripouille ), il aurait décidé de mouiller le ministre du Travail qui avait signé en toute bonne foi l’acte d’achat du fameux terrain.

Complot, manigance, magouille, c’est bien possible, mais le doute aux yeux du réalisateur-scénariste n’est pas permis. Il dévide toute la pelote de la conspiration, met en scène l’assassinat et nous montre un homme qui a toujours pressenti le danger, un homme acculé. François Berléand est tout à fait crédible dans la peau de ce personnage que l’on retrouvera dans un étang de la région parisienne.

Le suicide est la thèse officielle. « Il a été tabassé » remarque d’emblée un gendarme, « un noyé ne saigne pas du nez » confirme un de ses collègues. Il a été menotté, des traces profondes sur les poignets en attestent.

Toutes ces constatations ne seront pas retenues dans le procès-verbal: la gendarmerie est rapidement dessaisie de l’affaire, l’autopsie dirigée, bâclée dira le commentaire qui lui aussi est assez mal venu. C’est celui de Robert Boulin. Comme une voix d’outre-tombe.

(1) A l’origine, mouvement au service du général de Gaulle qui devint par la suite une nébuleuse politique assimilée à une police parallèle et secrète.

(2Organisation politico-militaire clandestine française, créée pour la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme.

Sur la jaquette, la précision est de taille : un film sur la thèse de l’assassinat de Robert Boulin. Si l’hypothèse du suicide est rappelée, c’est avec un point d’interrogation. Et tout ce qui suit est une déposition à charge contre les ennemis de l’ancien ministre du Travail. L’homme n’était pas dans la ligne du parti créé par Jacques Chirac, qui par ailleurs se querellait avec Giscard d'Estaing. Au milieu de ce marigot, Boulin n’était pas non plus un Gaulliste de naissance, c’était un homme de droite, intègre nous dit-on, qui n’entendait pas se mêler aux magouilles de ses « amis » politiques, membres…

Review Overview

Le film

Sur la jaquette, nous sommes prévenus, c’est la thèse de l’assassinat qui prévaut. Mais en rajouter à ce point frise le déni de justice .Pierre Aknine entasse les pièces accusatrices vis-à-vis d’un mouvement politique qui dit-il voulait absolument éliminer Robert Boulin, le ministre du travail. C’est possible, nous sommes encore à l’époque du Sac et l’ombre de l’OAS plane toujours sur un mouvement gaulliste mal dans sa peau. L’ensemble apparait alors assez manichéen, mais se laisse voir par la limpidité du scénario qui relate bien les tenants et aboutissants de l’affaire, avec un commentaire en voix off bien souvent superflu. Il est même parfois ridicule. Entre candeur et naïveté, le cinéaste fait preuve d’un militantisme familial en faveur des Boulin, c’est son droit et celui du spectateur d’en prendre bonne note, pour appuyer un débat qui n’est toujours pas fini. François Berléand est tout à fait crédit dans la peau du personnage.

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