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« Couple in a hole » la surprise du chef ?

A Dinard, la moule est marinière, mais la crème est anglaise. Festival oblige ! Devant la place de l’Office du Tourisme, « Le 8 Bis » est un petit restaurant qui ne paie pas de mine. Ambiance chanson française des années 60’ avec le fameux poster de Salut les copains .

Les clients en parlent entre eux, c’est sympa, à l’image du patron, du serveur et de la serveuse .Les dinardais le sont. Pas rochons comme certains quand un événement vient perturber leurs habitudes citadines. Des commerçants accueillants, sourire aux lèvres, sauf le soir à la nuit vraiment tombée. Après la dernière séance de cinéma (22h-22h30), grignoter quelque chose relève du parcours du combattant.Refus en rafales. Hier soir dans une crêperie à 9 h 30  on renvoyait la galette se faire voir.

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Le festival a donc ses limites que Jean Rochefort marquera de manière très solennelle  lors de la soirée d’ouverture. Son tonitruant «  Bonjour tout le monde » a mis fin aux discours qui n’en finissaient pas.

Le comédien, venu en voisin de Saint-Lunaire,  prend  bien du plaisir à assumer ses fonctions de président. Avec une équipe qu’il présente à sa façon, confondant Mélanie Doutey et Emma de Caune qu’il oubliera au passage d’appeler sur scène. Il s’amuse aussi beaucoup de la  façon dont il parle de l’ex d’Alexandra Lamy, «  un comédien qui a fini sa carrière le jour où le cinéma est devenu parlant ».

« The artist » à sa façon, Jean Rochefort qui se matin planche avec ses jurés sur le palmarès attendu en fin de soirée. Sur les six films en compétition deux ou trois vont peut-être s’attarder dans les discussions de salon, mais je trouverais courageux, culotté et bienvenu d’attribuer le Hitchcock d’or au film de Tom Geens. «  Couple in a hole » est à mon avis le plus original de cette compétition. Il traite d’un sujet douloureux que le cinéma a souvent évoqué  (la mort d’un fils) de manière à la fois viscérale et radicale.

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Suite à l’incendie de leur maison, quelque part dans un coin de la France montagneuse, un couple d’anglais s’enterre dans une dépression forestière. Elle est aussi dans la tête de la mère qui telle une bête sauvage ne se nourrit que des plantes et des petites bêtes qui l’entourent. Le mari chasse à la main, parfois au collet. Il fait le feu avec les pierres. L’entrée en matière est ardue. On y sent déjà toute l’âpreté d’une mise en scène qui peut nous conduire dans de multiples directions mais jamais n’importe où. La maîtrise du réalisateur et sa volonté de mener son propre discours à terme sont patentes.

L’une des caractéristiques de ce festival est la qualité des interprètes. Paul Higgins, Kate Dickie, Jérôme Kircher et même Corinne Masiero, dans un rôle secondaire confirment le bien être du jeu. Qui n’est plus qu’apparence et très vite s’estompe devant la vitalité du propos, sa vérité, sa force. Certains spectateurs ont décroché assez rapidement. Certains ont pris la fuite. Le palmarès pourra-t-il les rattraper ?

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