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« Corps et âme » de Ildiko Enyedi. Critique DVD

Synopsis: Mária, nouvelle responsable du contrôle de qualité et Endre, directeur financier de la même entreprise, vivent chaque nuit un rêve partagé, sous la forme d'un cerf et d'une biche qui lient connaissance dans un paysage enneigé. Lorsqu'ils découvrent ce fait extraordinaire, ils tentent de trouver dans la vie réelle le même amour que celui qui les unit la nuit sous une autre apparence.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Corps et âme "
De : Ildikó Enyedi
Avec : Géza Morcsányi, Alexandra Borbély, Zoltán Schneider, Ervin Nagy, Tamás Jordán
Sortie le : 14 Mars 2018
Distribution : Le Pacte
Durée : 116 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Ours d’Or à Berlin 2017 . – 

L’idée est très forte. Un homme et une femme dans une même entreprise, à de hauts postes de responsabilité, rêvent chaque nuit la même histoire. Ils l’ignorent, bien évidemment, jusqu’au jour de la révélation. La façon dont elle se manifeste porte l’imagination sur les marges d’un scénario qui dérive sans excès, dans la juste mesure d’une psychanalyse de bon aloi.

Mària s’y emploie depuis des années, contrôlant difficilement une personnalité renfermée. Son arrivée dans l’abattoir pose bien des problèmes au personnel. La nouvelle doctoresse, responsable du contrôle qualité, est distante, froide, peu aimable.

Endre, le patron l’a bien remarquée comme il entend les remarques de son équipe. Visiblement subjugué par cette apparition, il va essayer de communiquer avec la jeune femme, sans grand succès. Jusqu’au jour de la révélation !

Un trouble pour la psychologue (Réka Tanki) à l’origine de la découverte. Elle pense à une farce. Un choc pour les comparses dont le comportement s’en trouve logiquement bouleversé. Alexandra Borbély et Morcsanyi Géza sont magnifiques.

On les voit désormais à la cantine et le regard d’Endre sur la jeune femme n’échappe pas à Sándor, (Ervin Nagy )un employé, le tombeur de ces dames. Il la moquait à ses débuts, la ridiculisait et maintenant la drague…

Ce que la réalisatrice Ildiko Enyedi orchestre dans la logique ambivalence des situations. Aux éclats d’une forêt de neige et de cervidés – lui tel un cerf, et elle la biche à l’écart – s’animent des journées de plus en plus confondantes. Maria et Endre s’échangent leurs rêves, leurs impressions, proches d’un inéluctable amour auquel l’un comme l’autre ont semble-t-il pourtant renoncé à tout jamais.

Maria quête son corps, la sensualité qui en émane, l’érotisme qu’elle dégage. Romantique avec ses atours et ses complaisances, mais le regard toujours oblique sur son environnement.

Eynedi revendique ces quelques images peu ragoutantes de la boucherie quotidienne que subissent les bovins. Et cette sombre histoire, la nuit dans les locaux de l’usine. Une partouze comme dit l’inspecteur de police ce qui le fait bien rire. On soupçonne fortement Sándor d’avoir dérobé une poudre aphrodisiaque…

Avant une petite pointe de fantaisie (les conseils vestimentaires et physiques de la femme de ménage à Maria) dans ce monde de brutes où le rêve, la beauté, la poésie et l’amour peuvent encore prendre place nous dit la réalisatrice-scénariste. Elle est de très bon conseil, et plus encore.

 

LE SUPPLEMENT

  • Rencontre avec la réalisatrice ( 45 mn ) . Aucune fantaisie dans cet interview, si ce n’est de temps à autre un extrait du film. Le reste appartient à la compréhension d’un cinéma sur lequel Ildiko Enyedi dit tout ou presque tout. Imaginaires ou pas, ses personnages ? Les raisons de l’abattoir ? Le storyboard, la place des techniciens, le choix des comédiens…
Ours d’Or à Berlin 2017 . -  L’idée est très forte. Un homme et une femme dans une même entreprise, à de hauts postes de responsabilité, rêvent chaque nuit la même histoire. Ils l’ignorent, bien évidemment, jusqu’au jour de la révélation. La façon dont elle se manifeste porte l’imagination sur les marges d’un scénario qui dérive sans excès, dans la juste mesure d’une psychanalyse de bon aloi. Mària s’y emploie depuis des années, contrôlant difficilement une personnalité renfermée. Son arrivée dans l’abattoir pose bien des problèmes au personnel. La nouvelle doctoresse, responsable du contrôle qualité, est distante, froide, peu aimable.…
Le film
Le bonus

Un abattoir en guise de décor sentimental, et peut-être amoureux, la chose n’est pas banale pour ce film qui ne l’est pas moins. Son originalité tient surtout à cette étrange histoire de rêves communs entre un directeur et sa responsable qualité. Par un moyen tout aussi inédit, ils se découvrent vivre la nuit le même songe. L’histoire nous entraîne alors entre poésie et romantisme, au cœur même d’une vérité – celle de l’abattoir- où d’autres certitudes peuvent apparaître dans la rencontre de ces deux êtres bien particuliers. La mise en scène qui joue habilement entre fiction et vérité donne aux interprètes une gamme assez large pour s’exprimer. Ce film demeure une grande et belle surprise, récompensée à juste titre à Berlin l’an passé. AVIS BONUS Une longue interview intéressante pour mieux saisir un film qui demeure complexe dans ses fondements, mais tellement magique

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