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« Corporate » de Nicolas Silhol. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Emilie Tesson-Hansen est une jeune et brillante responsable des Ressources Humaines, une “killeuse”. Suite à un drame dans son entreprise, une enquête est ouverte. Elle se retrouve en première ligne. Elle doit faire face à la pression de l'inspectrice du travail, mais aussi à sa hiérarchie qui menace de se retourner contre elle. Emilie est bien décidée à sauver sa peau. Jusqu'où restera-t-elle corporate ?

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Corporate"
De : Nicolas Silhol
Avec : Céline Sallette, Lambert Wilson, Stéphane De Groodt, Violaine Fumeau, Alice de Lencquesaing
Sortie le : 22 août 2017
Distribution : Diaphana
Durée : 91 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Aout 2017 ( 6 ème )

Les faits sont avérés. On a même parlé « d’une mode des suicides ». Ce mot plus que malheureux de la part d’un dirigeant français révèle le contexte social de ces entreprises carnivores.

Le cas d’espèce retenu pour ce premier film par Nicolas Silhol flatte le travail de sape d’une jeune responsable des Ressources Humaines. Elle applique consciencieusement la directive patronale sur le dégraissage des effectifs.

Pas de licenciement direct, mais une vive incitation à la démission. Les moyens pour y parvenir ne manquent pas jusqu’au jour où l’intéressé jette l’éponge. Et lui avec !…

On minimise le drame,  on le rapporte à un cas personnel (il ne s’entendait plus avec sa femme…) et à un moment dépressif dans la vie privée excluant comme par enchantement toute dérive sur la vie professionnelle.

C’est bien la stratégie engagée par la direction qui fait front avec le personnel totalement chamboulé, avant que les coups de boutoir d’une inspectrice du travail (Violaine Fumeau, redoutable et parfaite) ne viennent percer la façade d’un si bel édifice.

Le bateau prend l’eau et le film jusqu’alors imperméable aux références du genre suit le même courant. On envoie en première ligne la « pauvre » responsable RH que Céline Sallette accompagne avec une détermination sans reproche.

Son supérieur est tout aussi acceptable dans la peau de Lambert Wilson même si le réalisateur ne fait qu’effleurer une personnalité gommée dans des champs-contre-champs à répétition.

Le problème était bien posé, sa résolution s’avère plus compliquée dans une veine sociale qui s’amenuise au profit d’un genre policier peu conforme aux mœurs de l’entreprise. Silhol veut convaincre et devient démonstratif, presque manichéen. Le bon grain et l’ivraie séparés, la mise en scène se dodeline vers un dénouement à la fois prévisible et schématique.

Le titre signifierait « qui est tout dévoué à l’entreprise ». Un sondage à la sortie des bureaux de La Défense à Paris révèle que les employés de la place n’ont jamais employé le terme. Malaise !

LES SUPPLEMENTS

  • « L’amour propre » de Nicolas Silhol (34 mn). Daniel Schwartz (Xavier Gallais) est un humoriste. Tendance trash. C’est un franc succès. Mais Daniel est fatigué et seul. Y a-t-il une femme prête à partager sa solitude ? Une femme ou deux ?

Un thème traité tout aussi sèchement que l’attitude du personnage que Xavier Gallais promène avec une sérieuse autorité. Margot Abascal lui répond avec la même assurance et nous fait regretter sa discrétion au cinéma.

  • « Tous les enfants s’appellent Dominique » de Nicolas Silhol (19 mn). Un gamin est jugé troublant après un test psychologique. Là encore le réalisateur maîtrise fort bien son sujet pour mettre en avant le risque des dérapages analytiques, quels qu’ils soient ! Violaine Fumeau est à nouveau au générique dans le rôle de la maman.

 

  • Le harcèlement au travail, le stress 

« De bon matin » de Jean-Marc Moutou

« Sauf le respect que je vous dois » de Fabienne Godet

« Maman a tort » de Marc Fitoussi

Meilleur dvd Aout 2017 ( 6 ème ) Les faits sont avérés. On a même parlé « d’une mode des suicides ». Ce mot plus que malheureux de la part d’un dirigeant français révèle le contexte social de ces entreprises carnivores. Le cas d’espèce retenu pour ce premier film par Nicolas Silhol flatte le travail de sape d’une jeune responsable des Ressources Humaines. Elle applique consciencieusement la directive patronale sur le dégraissage des effectifs. Pas de licenciement direct, mais une vive incitation à la démission. Les moyens pour y parvenir ne manquent pas jusqu’au jour où l’intéressé jette l’éponge. Et lui avec…
Le film
Les bonus

Le harcèlement au travail, la pénibilité qui en découle, la souffrance, le cinéma aborde de plus en plus cette thématique en regard d’une actualité qui lui fournit des pages conséquentes sur le sujet. « Corporate » reprend le flambeau en imaginant le coup du boomerang qui frappe une responsable des Ressources Humaines, que l’on accuse maintenant d’être à l’origine du suicide d’un employé. Céline Sallette est de tous les plans de cette mise en scène qui après avoir bien posé le problème se délite dans une veine policière très démonstrative. Le jeune réalisateur (premier film) veut absolument convaincre, mais à force de persuasion il s’enferre dans un dénouement aussi prévisible que schématique. Par contre on ne sait rien de cette société carnivore dans laquelle Lambert Wilson mène son petit monde comme il faut, avec à ses côtés l’inspectrice du travail Violaine Fumeau qui formidable à l’écran doit faire envie à plus d’un salarié.

Avis bonus Deux très bons courts métrages qui nous dévoilent bien des facettes de la part du réalisateur.

User Rating: 1.88 ( 2 votes)

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5 Commentaires

  1. Si je suis d’accord avec vous sur cette fin décevante, il faut quand même relever la démonstration des techniques de management qui à aucun moment n’évaluent les risques inhérents à leur mise en oeuvre. Je me suis étonnée aussi du manque de connaissances de la R. H. concernant le droit du travail. Même si elle évolue bien au dessus de sa formation de base, il y a des fondamentaux qui ne se perdent pas de vue. Il demeure que le problème est bel et bien posé, l’entreprise est de plus en plus souvent inhumaine et le nez dans le guidon, chacun de nous y participe. Ce film est une alerte.

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