Synopsis: Dans le bleu de la Méditerranée, au pied des luxueuses villas, les minots de Marseille défient les lois de la gravité. Filles et garçons plongent, s'envolent, prennent des risques pour vivre plus fort. Suzanne les dévore des yeux depuis sa villa chic. Leurs corps libres, leurs excès. Elle veut en être.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
L’ambition du défi, avec les moyens du bord. Ados dans les quartiers pas terribles de Marseille, la bande de copains se rabat sur l’immédiat. La mer et ses corniches. La pierre abrupte, chaude et coupante qu’il faut escalader péniblement pour dénicher le point névralgique. Celui d’où on s’envole pour trois secondes d’adrénaline et un plaisir partagé.
Du haut de sa villa, confinée dans son confort petit bourgeois, Suzanne les envie. Elle veut se frotter à ce monde inconnu, dangereux, et s’initier au bonheur du plongeon sauvage, interdit bien souvent. Marco et Mehdi vont lui ouvrir les bras, lui prodiguer les premiers conseils et l’aimer chacun à leur façon.
Marco et Mehdi sont comme des frères. Ils ne se disputeront jamais pour la belle, mais pour des histoires souterraines inavouables. Mehdi a quitté le chemin des dealers que Marco balise toujours plus ou moins pour quelques truands redoutables.
Entre deux plongeons, de plus en plus périlleux, et quelques gardes à vue, la police les tient en respect. Un va et vient où le risque et l’amitié soudent cette petite communauté encore en quête d’identité. Si la caméra les traque, ils passent outre. Lola Creton s’accommode de leur inexpérience. Elle se fond dans la découverte amoureuse qui les accompagne, dans l’incertitude des lendemains des épreuves du Bac et de la traque policière.
Dans cette histoire presque ordinaire, assez commune, la réalisatrice laisse couler les jours d’une cité à nulle autre pareille. Un cinéma totalement libre, et bienfaiteur.
LES SUPPLEMENTS
- Rencontre avec Kamel, Alain et Lola. Kamel « Dominique a préféré démarcher ce lieu plutôt que de prendre des comédiens aguerris, elle ne s’est pas appropriée l’histoire elle en a fait partie. (…) Elle a su nous convaincre de s’essayer à la comédie, alors que depuis des années nous étions un petit groupe d’amis sur la Corniche, très fermé, on n’acceptait personne ».
Alain : « Ce sera marqué à vie, mais on passe à autre chose, j’ai pris ça comme un boulot, comme si on me demandait de faire un déménagement ».
Kamel avait déjà eu une expérience de cinéma en Algérie « où j’ai pu découvrir mon pays d’origine. J’ai fait ensuite des formations mais aucune ne me convenait, je crois que je suis fait pour la comédie ». Il a depuis tourné des publicités et un court métrage « Plaine orientale ».
Lola : c’est surtout la peur de sauter qu’elle révèle dans ce court entretien. « Un mètre, j’étais effrayée, alors qu’il fallait en faire cinq ou six de plus ».
- De l’écrit à l’écran. C’est par à-coups, plusieurs séquences de préparation au film.Ils se présentent, répètent, s’entraînent, ce n’est pas très expressif, malgré une séance d’écriture intéressante pour savoir le vocabulaire qu’ils emploient quand ils sont entre eux, sur la corniche.
- On ira loin (40 mn). On retrouve les jeunes du quartier de la corniche dans leur quotidien. Il faut dénicher les bons moments dans un documentaire qui aurait mérité d’être plus resserré.Ce qui est surprenant c’est le rapport à la famille toujours citée en exemple comme pour Mélissa. « J’aurais pas eu mon père et ma mère pour me pousser dans les études … »
Mama : « Le seul métier où tu vis plusieurs vies, c’est mon premier long métrage mais c’est depuis toute petite que je veux devenir actrice avec Hollywood au bout. Je suis actrice tout le temps même quand je ne suis pas devant une caméra ».
Elle rêve d’Avignon et que son père la voit avant qu’il ne meure, « je veux plus être actrice pour qu’il soit fière, il a mis sa vie de côté pour que je réussisse ».
Alain: « J’ai toujours déçu ma mère, je volais dans les supermarchés, je revendais. Le jour où je lui ai dit je vais faire un film elle était souriante je ne l’avais jamais vue ainsi. (…) Ce que je cherche c’est une femme, un enfant, un petit travail, une petite maison tranquille, et revoir ma mère sourire, le meilleur bonheur que j’ai eu ».
Le film
Les bonus
L'histoire parait assez classique et pourtant rien n'est commun dans cette bande de copains-copines qui affrontent chaque jour les corniches de plus en plus escarpées de Marseille afin de goûter au bonheur du plongeon, sauvage, interdit, bienfaiteur. Quand Suzanne s’immisce dans la bande des minots, la performance, le dépassement de soi, ces valeurs ajoutées à leur quotidien, l’accompagnent dans un souffle de liberté et d’émancipation.
Suzanne n’est pas de leur monde, mais son triangle amoureux lui offre un sursis à ce qui pourrait devenir une grande aventure. Elle ne sait pas encore très bien qu’elle flirte aussi avec l’inconnu, le danger, quand la police surveille de loin leurs agissements.
Dominique Cabrera filme ce récit avec tact et bienveillance. Tous les comédiens sont des novices. Une innocence sur laquelle elle s’appuie pour mieux appréhender l’immersion de Suzanne dans cet univers étranger. Lola Creton franchit la passerelle avec un savoir-faire déterminant.
Avis bonus
Les jeunes comédiens apprentis prennent la parole dans différents chapitres, avec quelques scènes de répétitions et de tournage
2 Commentaires
Pingback: « Gloria Mundi » de Robert Guédiguian. Critique cinéma-VOD
Pingback: « Gloria Mundi » de Robert Guédiguian. Critique cinéma-VOD-DVD