Synopsis: Michel, la cinquantaine, est infographiste. Passionné par l'aéropostale, il se rêve en Jean Mermoz quand il prend son scooter. Et pourtant, lui‐même n'a jamais piloté d'avion... Un jour, Michel tombe en arrêt devant des photos de kayak : on dirait le fuselage d'un avion. C'est le coup de foudre. En cachette de sa femme, il achète un kayak à monter soi‐même et tout le matériel qui va avec. Michel part alors sur une jolie rivière inconnue. Il fait une première escale et découvre une guinguette installée le long de la rive…
La fiche du film
Le film
C’est drôle parfois, amusant aussi, cocasse de temps en temps, mais surtout pathétique, comme se décrit le personnage principal interprété par le réalisateur Bruno Podalydès. Autant « Adieu Berthe » invite à la divagation et à la déglingue sympathique, autant cette histoire d’aviateur frustré ne décolle pas vraiment.
Pour compenser son absence de cockpit, Michel enfourche donc un kayak et s’en va baguenauder sur la rivière tranquille de sa charmante région. A la première halte, c’est l’auberge du bonheur, avec ses femmes avenantes et deux frangins pas tristes du tout. Le duo que forment Michel Vuillermoz et Jean-Noël Brouté est à mon avis le seul alibi valable de cette escapade cinématographique sans lendemain.
Christophe, qui n’a pas l’air d’avoir toute sa tête à lui et Damien tout aussi dérangé chamboulent l’ordonnancement tranquille de la guinguette où la propriétaire sème des mots d’amour à la manière du Petit Poucet. Agnès Jaoui que j’ai connue plus inspirée joue à la manière de Catherine Deneuve. Et Podalydès reprend les tics d’Alain Chabat.
Ce qui n’arrange rien à l’aventure pseudo-bucolique qui souvent force le trait quand celui-ci paraît pourtant bien entendu. Pierre Arditi en pêcheur ronchon ne fait que passer, et c’est tant mieux. L’acteur-réalisateur prend tant de place et impose sa présence avec une telle insistance, qu’il en devient tragique. J’ai aussi connu Sandrine Kiberlain plus à l’aise dans ses comédies. La voici femme potiche d’un homme qui aime s’envoyer en l’air.
On doit lui reconnaître de ce côté-là une pudeur de circonstance, malgré une scène naturiste d’un goût assez douteux, avec Agnès Jaoui. Les chansons sont à l’honneur et modèrent mon ennui. Moustaki, Couture (passage obligé avec son titre éponyme) et Bashung ont le mérite de m’accompagner jusqu’à l’atterrissage qui n’en finit pas. Un avion sans ailes, ni pilote, ça craint .
Review Overview
Le film
Un scénario plutôt maigrichon sur une idée d’évasion de gamin, et voici notre acteur-réalisateur empêtré dans une aventure qui ne tient pas la distance. Bruno Podalydès force le trait, et s’impose avec une insistance pathétique. Pas très à l’aise semble-t-il (contrairement à son film « Adieu Berthe ») à l’image de l’ensemble de ses comédiens, habituellement plus familiers de l’écran qu’ils ne le sont dans cet avion, sans ailes, ni pilote.
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