Synopsis: Après la mort de leur mère, deux frères organisent une série de braquages, visant uniquement les agences d'une même banque. Ils n'ont que quelques jours pour éviter la saisie de leur propriété familiale, et comptent rembourser la banque avec son propre argent. A leur trousses, un ranger bientôt à la retraite et son adjoint.
La fiche du film
Le film
Le West Texas au Nouveau Mexique s’appelle aussi Comancheria. Proche des territoires occupés par les Comanches avant les années 1860, ce sont de vastes terrains plus ou moins herbeux, où paissent de maigres troupeaux. De temps en temps, quelques forages rythment la monotonie ambiante, à peine brisée par des routes rectilignes, sans fin.
Dans ces grands espaces à perte de vue, la caméra de David Mackenzie se délecte sans tapage. Le simple coup d’œil de ces panoramiques suffirait à notre bonheur.
Mais Taylor Sheridan, scénariste hors-pair de « Sicario » a écrit une nouvelle page du cinéma yankee qui risque de marquer les esprits. Une ode à l’amitié comme on n’en fait plus entre deux frangins pas vraiment nés du même lit, et deux flics tout aussi différents dans leurs us et coutumes.
Deux couples parfaitement taillés pour l’aventure qu’ils vont vivre les uns à côté des autres, avant que la grande cérémonie des retrouvailles policières ne fasse éclater la concorde tacite, et bien involontaire qui les unit.
Un éclat dans le scénario que le réalisateur bichonne tout au long de cette dérive familiale marquée par des attaques bancaires plus saugrenues que réfléchies.Mais le temps presse pour les frères Howard ( Chris Pine – Ben Foster ) qui entendent faire payer par leur banque les dégâts qu’elle a elle-même provoqués.
A la date limite, Tobby et Tanner n’auront plus de patrimoine. Ce qui nous vaut une course aussi haletante qu’imprévisible entre les bleds de la région où sévit le duo.
Un maigre butin chaque fois alerte le plus féru des enquêteurs, Marcus Hamilton ( Jeff Bridges ), à deux doigts de prendre sa retraite.
Son collègue, d’origine comanche, (Gil Birmingham ) n’en peut plus de ses blagues ethniques, mais son flair lui est indispensable. Et c’est le plus tranquillement du monde qu’ils suivent alors la trace des frangins, avec une décontraction égale à leur bonne humeur.
La musique de Nick Cave et Warren Ellis en prime, une musique du pays, pas forcément country, posée sur des dialogues et des réparties joliment ficelés, ce moment de cinéma est d’une vitale expression, un western policier contre-nature, un polar à peine déjanté qui raconte l’Amérique profonde, profondément déprimée.
Il fallait à ce tableau de chasse, des portraits sur-mesure. Jeff Bridges en Ranger à peine rangé des affaires, Ben Foster, barje de chez les barjes, ou bien Gil Birmingham le flic placide nostalgique d’un peuple dévasté … ils sont tous merveilleux.
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La Bible : « Une histoire du western » de Louis-Stéphane Ulysse.
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Quelques westerns plus ou moins conformes :
« Utu » de Geoff Murphy- « In a valley of violence » de Tim West – « Fureur Apache » de Robert Aldrich – « Il était une fois dans l’Ouest » de Sergio Leone (1968)- « True Grit » de Joel et Ethan Coen (2010)- « Soldat bleu » de Ralph Nelson (1970- « Little big man » d’Arthur Penn (1970)- « The last movie » de et avec Dennis Hopper- « L’état sauvage » de David Perrault – « Un homme nommé Cheval‘ de Elliot Silverstein – » Les frères Sisters » de Jacques Audiard- « Hostiles » de Scott Cooper- « Duel au soleil » de King Vidor- « Je suis un aventurier » d’Anthony Mann – » Django Unchained » de Quentin Tarentino- « Django » de Sergio Corbucci – « Le passage du Canyon » de Jacques Tourneur -« El Chuncho » de Damiano Damiani –Le démon de l’or » de Sylvan Simon
Le film
Leur mère est morte, laissant derrière elle des dettes qu’ils imputent à leur banque. Alors les frères Howard décident d’attaquer les agences de cette enseigne afin de leur faire rembourser indirectement le préjudice. Dans la précipitation et le hasard, ils reviennent toujours avec un maigre butin qui éveille les soupçons d’un vieux renard de Ranger à deux doigts de la retraite. Il sait qu’il n’a pas besoin de se précipiter pour mettre la main sur les branquignols. Mais c’est sans compter sur le regard amusé d’un réalisateur très à l’aise David Mackenzie et d’un scénariste hors pair Taylor Sheridan (« Sicario ») que le duo malmène la contrée de leur enfance, avant que le dénouement ne brise les conventions d’un genre que entre western policier contre-nature, et polar à peine déjanté. Jeff Bridge en Ranger à peine rangé des affaires, Ben Foster, barje de chez les barjes, ou bien Gil Birmingham le flic placide nostalgique d’un peuple dévasté … ils sont tous merveilleux.
Waouh ! Comme la pluie est la bienvenue pour un retour dans les salles obscures avec ce film magnifique…
Attachant pour ces deux couples composés d’éléments diamétralement opposés mais unis chacun par un même but. Bidonnant par des répliques pleine d’humour. Jouissant par une musique qui prend les tripes. Bouleversant par l’hyperréalisme du Texas de l’Ouest , sa topographie, ses habitants devenus comme des sauvages par la mise à l’écart progressive due aux trusts des banques et du profit pétrolier.
La serveuse âgée d’une cafétéria qui n’a plus peur de rien, m’a fait rire aux éclats; Rien que pour elle, allez vous lover dans un bon fauteuil rouge!
Excellent western moderne comme les américains savent faire quand ils ne font pas dans l’eau de rose ou quand ils se rabattent sur des remakes de films français ou de péplum!!!
A REVOIR…