Synopsis: Le Caire, été 2013, deux ans après la révolution égyptienne. Au lendemain de la destitution du président islamiste Morsi, un jour de violentes émeutes, des dizaines de manifestants aux convictions politiques et religieuses divergentes sont embarqués dans un fourgon de police. Sauront-ils surmonter leurs différences pour s'en sortir ?
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
« Un journaliste, ça ment et ça trahit » …
Meilleur dvd Février 2017 ( 9 ème )
La révolution arabe renverse le président Moubarak. Les Frères musulmans gagnent les élections. Mais l’occupation de la place Tahrir provoque des troubles graves qui permettent à l’armée de reprendre la situation en main.
Deux ans après, les Frères s’opposent aux forces de l’ordre ainsi qu’aux contre-manifestations des démocrates. Au cours de l’un de ces rassemblements particulièrement violents, des manifestants de tous bords se retrouvent entassés dans un fourgon de police.
L’absence de places dans les prisons le contraint à l’immobilisme au cœur du danger. La promiscuité, liée aux inimitiés sociales et politiques, envenime un climat totalement hostile et qui ne va cesser de se dégrader tout au long de cette journée que le cinéaste filme principalement depuis l’intérieur du camion.
Un parti pris qui rappelle à plus d’un titre « Les Femmes du bus 678 » (on y retrouve Nelly Karim) que le même réalisateur conduisait alors avec une pertinence et une intelligence de ton, absentes de ce « Clash » trop brouillon. Sans jamais prendre le pas sur le terrain du militantisme forcené (il n’est pas question de choisir son camp) Mohamed Diab enfonce des portes ouvertes.
On comprend que l’amour et la fraternité serviraient un peu mieux la cause des belligérants. Mais leur représentation est caricaturale. Le trait de plus en plus grossi se fait au détriment de l’argument scénaristique prisonnier de son propre huis-clos. Dehors, entre émeutes et révolution, la caméra tourne et se répète. Un peu comme l’Histoire, effectivement…
LE SUPPLEMENT
- Making of (20 mn). Au cœur du tournage et de ses coulisses, l’équipe évoque le double défi du film : tourner en un seul lieu, pour 90 mn de tension.
Le travail sur les répétitions permet à chaque acteur d’apporter sa pierre à l’édifice « et qu’il m’explique comment et pourquoi » précise le réalisateur, qui reconnait volontiers qu’il n’y a dans ce film « aucun parti pris politique, on n’accuse ni Les Frères, ni les démocrates, on ne donne pas notre avis. (…) Les scènes étaient tellement réelles, on a eu plusieurs blessés, et des habitants ont été stressés par leur tournage au pied de leur porte, dans des quartiers très peuplés ».
Il est aussi question de problèmes de logistique comme l’eau balancée sur les manifestants. « On aurait pu faire du thé avec, elle était chaude bouillante », sans compter sur les policiers comédiens qui attaquaient avec beaucoup de zèle. « Je ne voulais pas tout ça, il y a eu beaucoup de blessés » reconnaît le réalisateur, dont un cascadeur que l’on voit se cacher sous une baignoire afin d’éviter les explosifs.
Le film
Le bonus
Il y a quatre ans maintenant, Le Caire connaissait des émeutes suscitées par les manifestations des Frères musulmans et des démocrates qui s’affrontaient alors que la police réprimait sans tendresse ni confession religieuse.
Cette situation confinée à l’intérieur d’un fourgon fournit le prétexte au réalisateur pour nous dire que l’amour et la fraternité ont déserté ce bas monde au profit d’une alternance politique proche de l’anarchie. Le pays est devenu ingouvernable dit encore le réalisateur qui ne retrouve pas le ton et la pertinence de son précédent film « Les Femmes du bus 678 ».
Son nouveau moyen de transport, immobilisé au cœur du pugilat, répète à l’envie les mêmes scènes gravées sur des caricatures. A l’image de ses personnages prisonniers du fourgon, on étouffe.
Avis bonus
Un making of très proche du tournage, génial !
Un commentaire
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