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« Clara Sola » de Nathalie Álvarez Mesén. Critique dvd

Synopsis: Dans un village reculé du Costa-Rica, une femme de 40 ans renfermée sur elle-même, entreprend de se libérer des conventions religieuses et sociales répressives qui ont dominé sa vie, la menant à un éveil sexuel et spirituel.

La fiche du film

Le film : "Clara Sola"
De : Nathalie Álvarez Mesén
Avec : Wendy Chinchilla Araya, Ana Julia Porras Espinoza
Sortie le : 01/06/2022
Distribution : Epicentre Films
Durée : 106 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le Film
Le bonus
  • DVD : 27 septembre 2022

Avec une maman possessive, et Maria, sa jeune nièce, Clara vit sa quarantaine, cloisonnée par un matriarcat obsessionnel . La volonté de Dieu et de la Vierge s’exercent à travers elle.  C’est du moins le sentiment de la cheffe de famille qui compte beaucoup sur les « dons » de sa fille, pour faire vivre la petite communauté.

Clara en est prisonnière, dans un corps souffrant de la hanche, qu’il n’est pas question d’opérer. « Je dois la rendre à Dieu telle qu’il me l’a donnée » dit la mère, dont la  conduite stricte et sans fioriture à son égard, jure avec la grande liberté accordée à Maria.

Clara vit alors dans son monde , fragile, voire simplette en apparence, mais volcan à l’intérieur qui ne dort que d’une braise. En pleine nature, la seule à répondre à ses attentes, ses désirs. Si l’osmose est parfaite, elle est totale auprès de Yuca une jument blanche qui n’obéit qu’à elle.

Cette conjugaison singulière au cœur d’un système archaïque fixe le personnage dans une étrange configuration. Clara nous fascine autant qu’elle parait lointaine dans son cadre de bondieuserie mercantile où s’épanouit en secret une véritable femme . Elle va se révèler dans l’affrontement familial et l’amour charnel que sa mère lui a toujours interdit.

Au contact du flirt de Maria, Santiago venu aider à la ferme pour quelques mois, Clara éprouve le désir et la liberté. Ce qu’elle saura traduire par ses mots ( le si peu qu’elle en dit) et ses gestes à elle.

Réveillée, la braise du volcan  a la puissance du verbe et de la légende. Et la beauté, aussi .

Le supplément

  • Entretien avec la réalisatrice et la comédienne ( 12 mn )- « L’héritage qui passe de femme en femme, des souvenirs d’enfance … », rappelle la réalisatrice pour lancer son projet.

Le choix de Wendy Chinchilla Araya ?  « Une conscience corporelle très développée et je l’ai vue dans un spectacle de danse contemporaine, elle ne correspondait pas à l’âge, mais la connexion s’est faite immédiatement ».

Sur le tournage. Un an pour trouver les décors et la maison, mais après «  c’est la nature du lieu qui nous guidait pour faire le film. Le climat, les animaux … »

De l’importance de Yuca la jument ( «  si on l’effrayait il fallait une heure pour la rassurer » .. )

Wendy Chinchilla Araya parle de l’apparente difficulté du rôle, « une danseuse parle peu, mon personnage également , alors trouver la voix de Clara a été le plus dur ».

DVD : 27 septembre 2022 Avec une maman possessive, et Maria, sa jeune nièce, Clara vit sa quarantaine, cloisonnée par un matriarcat obsessionnel . La volonté de Dieu et de la Vierge s’exercent à travers elle.  C’est du moins le sentiment de la cheffe de famille qui compte beaucoup sur les « dons » de sa fille, pour faire vivre la petite communauté. Clara en est prisonnière, dans un corps souffrant de la hanche, qu’il n’est pas question d’opérer. « Je dois la rendre à Dieu telle qu’il me l’a donnée » dit la mère, dont la  conduite stricte et sans fioriture à son…
Le Film
Le bonus

Le premier film d’une réalisatrice Suisse-Colombienne, Nathalie Álvarez Mesén, et d’une danseuse Wendy Chinchilla Araya, puise sa force dans cette conjonction naturelle de deux fortes personnalités et d’une œuvre plutôt originale, sans être inédite. Une femme mûre cloisonnée dans un système archaïque de bondieuseries et de traditions familiales, nous entraîne dans son monde sclérosé où, sans tapage apparent, ni révolte affiché, elle va s’affranchir des stéréotypes imposés par sa communauté. L’émancipation d’une femme, son éveil à la sexualité, jusqu’alors réfrénée par la mère, la force de la nature, le film de Nathalie Álvarez Mesén a la puissance du verbe et de la légende. Et la beauté, aussi .

AVIS BONUS L'éclairage de la réalisatrice et de la comédienne

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