- Durée : 1 heure 50
- DVD : 23 août 2024
- 17 avril 2024
- Acteurs : Nick Offerman, Kirsten Dunst, Wagner Moura, Cailee Spaeny
- Sous-titres : Français
- Studio : SEVEN SEPT
L’histoire : Aux États-Unis, une guerre civile a éclaté entre le gouvernement et diverses factions régionales. À Brooklyn, la célèbre photographe de guerre Lee Smith sauve la photo-journaliste en herbe Jessie d’un attentat suicide visant des civils venus se réapprovisionner en eau. Une Une course effrénée à travers une Amérique fracturée s’engage …
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
- Le film et les bonus :
Un an avant l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump (janvier 2021), Alex Garland met une dernière main à son scénario « Civil War » . L’histoire d’une rébellion de dix-neuf états de l’Ouest Américain partis à l’assaut de Washington. Prémonitoire, et impossible à tourner, Covid oblige.
Garland passe alors à autre chose, Trump lance ses troupes vers le bâtiment du congrès et le film voit le jour trois ans plus tard. Le réalisateur-scénariste a-t-il entre temps réécrit certains passages , au regard des émeutes insurrectionnelles ?
« Civil War » relate par le détail les combats qui dans les années très proches d’aujourd’hui, opposent les forces fédérales et les sécessionnistes de l’armée de l’Ouest, en route pour destituer le président des Etats-Unis.
Si le réalisme des affrontements est sans relâche, au plus près de l’action, c’est à travers l’objectif des photos reporters que Garland nous permet de suivre ces événements incroyables. Un prisme d’autant plus précis, resserré, deux femmes font la mise au point sur ce pays totalement fracturé.
Lee, chevronnée, réputée, (Kirsten Dunst) porteuse d’un message ultime pense-t-elle à travers ses photos qui se multiplient au fil des conflits, sans modifier les aiguilles du monde, constate-t-elle. La femme se retrouve un peu malgré elle, à chaperonner Jessie (Cailee Spaeny), tout fraiche émoulue de nulle part, mais convaincue de pouvoir entrer dans la bataille.
Un apprentissage sans alternance, au cœur de la mitraille qui lui fait comprendre tout ce que Lee et ses compagnons ( les journalistes Joel et Sammy ) ne cessent de lui répéter. Le réalisateur en fait des images violentes, insoutenables parfois, provoque des rencontres sous haute tension et la conduit au bord d’un charnier qu’elle pourrait très bien combler à son tour.
Garland témoigne ainsi avec précision de la déflagration d’un pays en proie au chaos suicidaire , de part et d’autre, annonciateur d’une apocalypse ultime. Le final en est l’illustration totale. Grandiose et terrifiante. Il fallait faire ce film.
LES SUPPLEMENTS
- « Mener la guerre civile » . On reprend le film, la psychologie des personnages, leurs motivations professionnelles, à travers six chapitres : « La quatrième dimension », « Envoyer un dernier papier », « Quel genre d’américains êtes-vous ? » …
Alex Garland alerte sur l’imminence de la guerre civile, « mon film n’est pas de la science-fiction, nous sommes en pleine actualité. (…) Peu importe l’Amérique que l’on aime, on ne veut pas la voir comme ça » .
Le rôle des photos reporters . Les différentes structures des films de guerre, dont « Apocalypse Now »…
- Questions-réponses avec l’équipe à l’issue d’une projection .- Le réalisateur explique la genèse du film, et remercie ses financiers. « Il faut du courage pour financer un tel film (… ) que j’ai construit comme une conversation, je souhaite que l’on entre dans cette conversation ».
Baignant dans le milieu journalistique depuis son enfance « je voulais en faire des héros ».
Le Film
Les bonus
C’est une histoire qui mérite d’être contée, parce qu’elle aurait déjà bien pu se passer aux Etats-Unis , ou ailleurs, quand des conflits internes explosent au point du non-retour. Vers une guerre civile que le réalisateur filme sans concession, de manière très oppressante, que la présence permanente des photos reporters rend encore plus prégnante.
Il y a la guerre et le travail de ces journalistes de terrain que le réalisateur Alex Garland mêle totalement à la fragmentation d’un monde en totale déliquescence.
Ce sur quoi s’interroge Lee, la journaliste chevronnée de moins en moins persuadée que ses photos puissent un jour faire réfléchir les gens. Quand sa cadette fonce tête baissée dans la mitraille dont elle ressort de plus en plus déconfite.
Un apprentissage sans alternance où les rencontres , toujours sous haute tension, illustrent la déliquescence d’un pays que le réalisateur portraiture comme les Etats-Unis . Là où en 2021 Trump et ses affidés s’attaquaient au Capitole. Cette fois c’est la Maison Blanche qui est visée. Un nouvel assaut final ?
AVIS BONUS
Quelques éclairages sur le film et ses coulisses
