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« Cirque en révolte » d’Elia Kazan. Critique dvd

Synopsis: Karel Cernik est le directeur d’un cirque tchécoslovaque. Lorsque les communistes s’emparent du pouvoir, la vie du cirque est bouleversée. La petite troupe n’est plus libre de ses déplacements et on demande à chacun de diffuser des messages en faveur du pouvoir. Cernik décide de faire passer son cirque à l’Ouest...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "CIRQUE EN REVOLTE"
De : Elia Kazan
Avec : Fredric March, Gloria Grahame, Terry Moore, Adolphe Menjou
Sortie le : 17 avril 2017
Distribution : ESC Conseils
Durée : 100 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Meilleur dvd Avril 2017 ( 8 ème )

Prix spécial du Sénat au Festival de Berlin (1953)

« C’est si facile d’imaginer des crimes qui n’existent pas »

Ce film n’est jamais sorti en France. Au début des années cinquante, un français sur quatre est communiste. 25 % des spectateurs potentiels ne suivront pas, pense-t-on, l’histoire vraie du Circus Brumbach qui a  fui l’Allemagne de l’Est en 1950. Robert E. Sherwood le scénariste s’est inspiré du roman « International Incident » de Neil Paterson paru en 1952

Dans la fiction, le chapiteau se nomme Cernik . A l’arrivée des communistes au pouvoir en Tchécoslovaquie, il est nationalisé. Son propriétaire,Karel Cernik (Fredric March) demeure le gérant sous la coupe d’un commissaire du peuple.

La vie de la petite communauté ne semble guère affectée par la situation. Cernik ne raconte pas tout ce qu’il endure.

Entre le patron (Fredric March) , et sa fille (Terry Moore), un jeune embauché dont Cernik se méfie  ( Cameron Mitchell) … Des membres du cirque Brumbach on aussi participé au casting du film.

Le spectacle doit continuer au milieu des querelles internes . Les clowns jugés subversifs doivent aussi changer de registre, et brocarder de leurs mimiques, l’impérialisme américain. « Mais ça ne fait pas rire le public » se défend Karel Cernik totalement happé par la caméra de Kazan qui en quelques mots et peu d’images a déjà tout dit sur les rouages de l’état totalitaire.

Un travail de sape savamment construit sur le doute et la suspicion, et l’existence d’un espion parmi les dompteurs, clowns ou acrobates, à la solde du commissaire du peuple. Celui-ci connaît tout de la petite vie circassienne.

On ne saurait mieux rapporter l’histoire de la Tchécoslovaquie au sortir de la seconde guerre mondiale.

Entre le chef des monteurs et le directeur, pour des raisons politiques, l’entente n’est plus parfaite…

Ce pays recroquevillé derrière des barbelés, Karel Cernik entend le franchir à la barbe des autorités pourtant prêtes à ce genre d’éventualité. Le jeu de dupe qui s’engage alors révèle un réalisateur sous un jour nouveau, celui de l’action et de l’aventure.

Le final haletant ne donne peut-être plus autant à réfléchir que son préambule dénonciateur des faits et agissements liberticides. Mais il symbolise la grande évasion des esprits libres. 70 ans plus tard, l’actualité est toujours là pour nous le rappeler.

LE SUPPLEMENT

  •  « Cirque en révolte » par Michel Ciment (25 minutes). Le critique explique parfaitement le contexte dans lequel a été tourné le film, anti-thèse de celui de Cecil B DeMille « Sous le plus grand chapiteau du monde » réalisé l’année précédente.

Quand Kazan se décide à la mettre en scène, il entend peut-être se dédouaner de son passage rapide au sein du Parti Communiste américain et de son attitude envers la commission McCarthy à l’époque de la Chasse aux Sorcières. Il dénoncera plusieurs artistes de gauche dont beaucoup de ses amis.

Adolphe Menjou, qui joue ici un leader communiste, fut un ardent partisan de la Chasse aux Sorcières menée par la Commission McCarthy. On retrouve le comédien dans « Les sentiers de la gloire » de Stanley Kubrick,. Selon Michel Ciment, le réalisateur a puisé dans le travail de Kazan de quoi composer sa propre équipe de tournage avec notamment le directeur de la photographie  Georg Krause.

  • Des films sur le cirque :

« Les ogres » de Léa Fehner.

« Chocolat » de Roschdy Zem

« Obsession » de Jean Delannoy

« Trapèze » de Carol Reed.

« Le cirque du soleil » de Andrew Adamson

Meilleur dvd Avril 2017 ( 8 ème ) Prix spécial du Sénat au Festival de Berlin (1953) « C’est si facile d’imaginer des crimes qui n’existent pas » Ce film n’est jamais sorti en France. Au début des années cinquante, un français sur quatre est communiste. 25 % des spectateurs potentiels ne suivront pas, pense-t-on, l'histoire vraie du Circus Brumbach qui a  fui l'Allemagne de l'Est en 1950. Robert E. Sherwood le scénariste s'est inspiré du roman « International Incident » de Neil Paterson paru en 1952 Dans la fiction, le chapiteau se nomme Cernik . A l’arrivée des communistes au pouvoir en Tchécoslovaquie, il…
Le film
Le bonus

Le cirque qui prend au cinéma des tournures bien particulières est ici le symbole de la résistance au pouvoir communiste au milieu du XX ème siècle. Ou l’histoire vraie du chapiteau Brumbach ayant fui l'Allemagne de l'Est en 1950. On lui demande de se prêter aux exigences des nouveaux dirigeants, notamment à travers le rire des clowns qui doit maintenant brocarder l’impérialisme américain. Le directeur du cirque n’entend pas suivre les directives du parti et s’apprête alors à franchir la frontière qui le sépare de l’Allemagne. Autant de risques encourus à l’intérieur de la petite communauté circassienne où les tensions raciales et amoureuses tendent un décor en contre point d’une situation politique de plus en plus liberticide. C’est l’histoire de la Tchécoslovaquie de l’après-guerre que Kazan édifie de manière aussi directe qu’allusive. Un compromis pour signer un film d’aventures et d’action, haletant.

Avis bonus Le regard éclairant de Michel Ciment

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