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« Cinéma mon amour » de Alexandru Belc. Critique cinéma-dvd

Synopsis: En 1989, il y avait plus de 400 cinémas en Roumanie. Aujourd'hui, il en reste moins de 30. C'est l'histoire d'un combat. Celui de Victor, directeur de cinéma depuis plus de 40 ans et cinéphile militant, qui se bat au quotidien avec ses deux employées pour tenter de sauver sa salle, l'une des dernières de Roumanie. Baigné entre nostalgie et rêves d'avenir, Victor tente de résister avec passion.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Cinema Mon Amour [Edition Collector - Digipack + Livret ]"
De : Alexandru Belc
Avec : Victor Purice, Cornelia Chelmu, Lorena Cos u, Gheorghe Purice
Sortie le : 17 octobre 2017
Distribution : Outplay
Durée : 70 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le documentaire
Le bonus

On pense à « Cinema Paradiso » de Tornatore et « Splendor » de Scola, les témoins de la fermeture des salles de cinéma. Une réalité que la fiction a su transcender pour lui donner une dimension que ce documentaire n’atteint pas forcément.

Il est émouvant, sincère et désespérant devant l’inéluctable. Mais la caméra d’Alexandru Belc glisse sur les événements de manière aussi fataliste que Victor qui se débat avec l’administration de son pays et le froid persistant de cette grande salle, si belle et si déserte. Beaucoup de désillusions de part et d’autre, comme l’annonce d’un combat perdu d’avance.

Quand le journaliste de la télévision locale lui demande quelles menaces mettent en péril le cinéma roumain (Internet ? la Télévision ?…) Victor évoque plutôt une « mauvaise gestion. Romania Film a revendu beaucoup de salles » bien situées pour les agents immobiliers.

Rien que pour l’amour du cinéma, il bichonne encore la pellicule.

Victor est souvent abattu, mais chaque matin il revient dans son cinéma, refait la façade, traque les fissures du plancher (par où le froid s’infiltre) et tente de joindre au téléphone « ces salauds » qui avaient promis de lui venir en aide. Ses deux collègues femmes suivent le mouvement et se félicitent de ses intuitions .

Devant l’impossibilité de passer au numérique Victor a acheté un vidéoprojecteur. Il propose des films sur Blu-ray. Un sursis. « Mon rôle est de vous faire venir dans cette salle et de me battre pour que vous puissiez l’utiliser » rêve-t-il lors d’une matinée scolaire qui fait le plein. Victor est heureux puis déprimé, une fois la salle abandonnée.

La désespérance du cinéma qui s’endort, qui s’éteint, qui ne reviendra plus.

De retour d’Allemagne après une visite professionnelle, le roumain est encore plus défait. « Il est temps d’arrêter de se sacrifier, de jouer les héros, qui se réjouit de notre travail ? » dit-il avant un dernier sursaut auprès de Romania Film. Dans les bureaux de Bucarest on le reçoit poliment en lui expliquant que les responsables mènent « une période de réflexion pour savoir comment faire face à la situation ».

Quand il rentre chez lui, Victor retrouve ses pellicules qu’il bichonne encore pour l’amour du cinéma. En 1989 la Roumanie comptait 400 salles. Aujourd’hui il en reste moins de 30. Victor parle toujours d’une très mauvaise gestion…

LE SUPPLEMENT

  • Entretien avec Victore Purice (23 mn) . Le directeur du cinéma raconte que l’idée du film est née au moment où ses concepteurs terminaient un cycle de rencontres dans différentes salles du pays afin de faire un documentaire sur le cinéma roumain. Mais devant les projets du responsable de cette salle , ils ont décidé de centrer leur sujet uniquement sur lui.

3 ans pour le tournage, 360 heures de rush, « j’organisais de plus en plus d’événements surprenants, car je voulais toujours en faire plus ».

Le film est fait de moments réels qui n’ont pas été créés pour la caméra. C’est ce qu’il dit à ses employés gênés aux entournures par la présence permanente d’un cameraman, d’un régisseur… « Vous faites comme s’ils n’étaient pas là, vous ne répétez pas vos scènes même s’ils vous le demandent… ».

Victore Purice oeuvre beaucoup auprès du jeune public

Victor Purice insiste  sur les moyens , selon lui, de ramener le public au cinéma. Règle première : l’attention au spectateur et plus particulièrement aux plus jeunes. Sa tactique est bien huilée et semble fonctionner. «  Notre rôle c’est d’aller chercher et de créer un public » et d’arrêter de se lamenter du choc Internet explique-t-il encore, tout en  soulignant le danger de Facebook. « C’est le diable. Mais il m’a amené et m’amène encore des gens. Pourquoi devrais-je tourner le dos aux côtés plus commerciaux ?  »

On pense à « Cinema Paradiso » de Tornatore et « Splendor » de Scola, les témoins de la fermeture des salles de cinéma. Une réalité que la fiction a su transcender pour lui donner une dimension que ce documentaire n’atteint pas forcément. Il est émouvant, sincère et désespérant devant l’inéluctable. Mais la caméra d'Alexandru Belc glisse sur les événements de manière aussi fataliste que Victor qui se débat avec l’administration de son pays et le froid persistant de cette grande salle, si belle et si déserte. Beaucoup de désillusions de part et d’autre, comme l’annonce d’un combat perdu d’avance. Quand le journaliste de…
Le documentaire
Le bonus

Victor et ses deux collègues femmes font tout ce qu’ils peuvent pour conserver une clientèle de plus en plus éparse. Les films peuvent être retenus à l’avance (ce sont des Blu-ray) et quand il fait trop froid dans la salle qu’il n’est pas facile de chauffer, on propose des couvertures. Mais bien souvent il faut les partager avec le voisin. Et quand les spectateurs ne sont pas vraiment nombreux, ce qui est de plus en plus fréquent, on leur offre une tasse de thé. Un exemple de la misère cinématographique roumaine qui en trente ans a perdu près de 400 salles. Victor passe de l’espoir à l’abattement devant l’inertie des pouvoirs publics. Il refait lui-même la façade et colmate les brèches par où le froid s’infiltre. Pour parler cinéma, bizarrement, Alexandru Belc ne met pas véritablement sa caméra au service de la cause qu’il défend. C’est uniquement à travers le portrait de ce directeur de salle qu’il brandit en monologues contenus l’étendard de la résistance. Beaucoup de fatalisme de part et d’autre, comme l’annonce d’un combat perdu d’avance. AVIS BONUS Le directeur de la salle explique la manière dont il envisage le sauvetage du cinéma roumain, en s’appuyant particulièrement sur la jeunesse et le renouvellement des générations. Des propos pertinents qui peuvent s’appliquer à la planète entière, même là où le cinéma va beaucoup mieux.

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